« La femme joue un rôle dans l’éducation de la jeunesse et la promotion des valeurs de référence ». Ce n’est pas Mariamé Ouattara, conseillère en économie sociale et familiale et experte en genre et développement qui dira le contraire. Elle a défendu cette thèse lors d’un panel organisé, ce mardi 2 mai 2023 à Bobo-Dioulasso dans le cadre de la Semaine nationale de la Culture.
« La femme est économiste, planificatrice, gestionnaire, enseignante, chercheure, psychologue, médecin, nutritionniste, sociologue, chimiste, juriste, artiste, artisan, assistante sociale, conseillère… Tous les métiers que vous pouvez imaginer sont en la femme, selon les moments où elle est sollicitée. », pense Mariamé Ouattara.
Selon la panéliste, la femme, de par cette polyvalence, est un adjuvant majeur dans la construction des citoyens responsables et valeureux. « La femme travaille à développer chez les jeunes un corps et un esprit sains, à développer une citoyenneté responsable et engagée pour sa patrie, une conscience professionnelle. La femme détient l’art de former. Elle inculque le savoir, le savoir-être, le savoir-dire, le savoir-faire et le savoir-devenir. La finalité est de faire de l’être humain, un homme, une femme qui incarne en verbe comme en actes des valeurs personnelles et sociétales de référence au Burkina », a-t-elle développé.
Toutefois malgré ce rôle primordial que joue la femme burkinabè, elle est victime d’injustice sociale, selon la panéliste. « Lorsqu’un enfant réussit, l’on a tendance à féliciter le travail du père. Ce dernier est perçu comme celui qui a su donner les conseils adéquats à la mère qui, ensuite, a su les transférer et les faire assimiler à l’enfant et surtout à les mettre en pratique. Par contre, en cas de dérapage, la mère est immédiatement pointée du doigt ».
Dans son exposé Mariamé Ouattara a classé les valeurs de référence transmises par la femme en deux grands groupes : 19 valeurs individuelles et 13 valeurs sociétales.
En ce qui concerne les valeurs individuelles, il y a « l’honnêteté, l’honneur, le patriotisme, l’intégrité, l’humilité, l’amour du travail, la responsabilité, le civisme, la discipline, la ponctualité, le courage, la créativité, l’altruisme, l’humanisme, la loyauté, le respect de l’autorité, la fierté, la courtoisie et la citoyenneté ».
Quant aux 13 valeurs collectives, la panéliste a cité « l’hospitalité, la solidarité, la fraternité, le respect des aînés, la redevabilité, la culture de la paix, le pardon, la tolérance, le dialogue social, la justice, la justice sociale, l’équité et la résilience ».
Selon la conseillère en économie sociale et familiale, ces valeurs sont à sauvegarder, à promouvoir et à transmettre convenablement de génération en génération pour assurer une société de qualité.
« A quel degré ces référents sont assimilés et traduits en acte aujourd’hui ? Comment chacun se situe-t-il par rapport à la perte continue des valeurs sociales entrainant des dérives individuelles ou collectives ? », s’interroge la panéliste qui invite les participants à poursuivre le débat.
HFB
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