:: Soutenance de thèse : Lucien Dognon Batcho décrypte la socio-économie de la (...)

« Approche socio-économique de la presse privée béninoise : Problématique de la rentabilité et de la viabilité ». C’est le thème qui a occupé Lucien Dognon Batcho, six années durant. Ce mardi 22 octobre 2019, il a défendu sa thèse de doctorat unique en sciences de l’information et de la communication à l’Institut panafricain d’étude et de recherche sur les médias, l’information et la communication (IPERMIC) de l’université Joseph Ki-Zerbo. Le travail de l’impétrant a été sanctionné par la mention « très honorable ».

Dans un document de 300 pages, Lucien Dognon Batcho a planché sur les questions de rentabilité et de viabilité de la presse privée béninoise. En effet, avec la libéralisation du secteur médiatique dans les années 1990 , caractérisée par une prolifération des organes de presse, le chercheur en sciences de l’information et de la communication constate qu’ outre les problèmes de déontologie, d’éthique et de liberté , la presse, en l’occurrence la presse privée, fait face à des difficultés de rentabilité et de viabilité. Cela, dans un contexte économique et social marqué par le développement des médias audiovisuels et des supports d’information en ligne.

Conséquence immédiate, l’on note la baisse des recettes et la chute des tirages et des abonnements. Toutefois, souligne Lucien Dognon Batcho, malgré ce contexte difficile, le nombre des organes de presse a continué de croître. D’où l’objet de cette étude. Comment les journaux parviennent- ils à assurer leur pérennité ?

La presse peut être viable et rentable

Le travail de M. Batcho s’est focalisé sur les cinq organes de presse privés les plus connus et lus du paysage médiatique béninois à savoir Le Matinal, Fraternité , la Nouvelle Tribune, L’Autre Quotidien et L’Evènement précis. De son analyse, il relève que la presse béninoise peut être viable et rentable. Néanmoins, dit-il, il faut que les acteurs s’y mettent réellement. « A l’étape actuelle, l’environnement dans lequel évoluent les médias n’est pas propice pour l’émergence de véritables entreprises de presse. Aujourd’hui, nous avons la menace des médias audiovisuels (radio et télévision) et celle des médias en ligne. Il faut que ces acteurs aillent vers de véritables entreprises de presse et pour cela, il faut un travail véritable », a-t-il noté.

Et si les recettes engrangées par les médias sont de sources diverses et variées, le désormais docteur en sciences de l’information et de la communication estime que les promoteurs d’organes de presse et les journalistes doivent véritablement travailler dans une logique de professionnalisation. Et son directeur de thèse, le professeur Serge Théophile Balima, de soutenir : « On se rend compte qu’il y a une intrusion de la classe politique dans les modes de financement de la presse privée. Autrement dit, il y a un mode de financement occulte qui perdure dans le processus de production et de distribution de ces journaux ».

Puis de poursuivre : « Au total, on est arrivé à la conclusion que pour des perspectives à venir, il faut que la presse tienne compte du nouvel environnement marqué par l’avènement de la presse en ligne et avec l’avènement d’internet. Il faut aussi que les journaux apprennent à avoir des modèles d’affaires pour être des entreprises vraies, des entreprises réelles qui fonctionnent avec un capital, des ressources humaines, des infrastructures de production et de diffusion ».

Ce travail mérite d’être édité

Satisfait et comblé par le travail de son étudiant, le Pr Serge Théophile Balima confiera que son œuvre mérite d’être éditée. « C’est une thèse qui confère à l’étudiant un titre qu’il mérite et d’enclencher une nouvelle étape de sa carrière », a-t-il soutenu. Le président du jury, le Pr Camille Roger Abolou de l’université de Bouaké (Côte d’Ivoire) s’est inscrit dans la même dynamique en précisant que le document est plaisant à lire et épouse la modalité scientifique. Le jury était également composé de Dr Jean Euloge (membre) de l’université d’Abomey - Calavi du Bénin, Dr Firmin Gouba (rapporteur) et Dr Florent Song-Naba (membre) de l’université Joseph Ki-Zerbo.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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