Actualités :: Civisme et patriotisme : "Avant, les jeunes venaient pour revendiquer"

Le Service national pour le développement (SND) a organisé au profit de plus de mille jeunes une formation civique et patriotique qui s’est étalée sur cinq jours, à savoir du 22 au 26 août 2005. A cette occasion, nous avons rencontré le directeur de la Formation et de la Production du SND, M. Jean Daniel E. Ouattara, dont la direction est le chef d’orchestre de ces sessions de formation. Dans les lignes qui suivent, M. Ouattara nous parle des missions de sa Direction.

Direction de la formation et de la production. Qu’entendez-vous par formation et production ?

Vous savez que le SND agit dans le secteur informel plus ou moins. Donc nous avons deux centres, que nous appelons centre de formation à Loumbila et Badala. Ces centres reçoivent les jeunes titulaires du CEP venant de toutes les provinces du pays.

Nous leur apportons une formation professionnelle dans 3 filières : la mécanique (Cycle motocycle), la menuiserie, la maçonnerie. La formation dure le temps du service c’est-à-dire le temps que les jeunes effectuent leur service national, donc une année.

L’aspect production, c’est le moment où les appelés rejoignent leurs postes de service. C’est-à-dire leurs emplois respectifs dans les différents départements. Il y produisent et lorsqu’ils travaillent, nous appelons ça la production. Dans le cas spécifique de la formation professionnelle, la production consiste aux réalisations que les appelés effectuent dans les ateliers ou tout autre lieu de service.

Quelles sont les missions de votre Direction ?

Notre direction est chargée d’assurer la reproduction du matériel pédagogique. Dans la formation professionnelle, la matière d’œuvre, l’outillage avec lequel il faut exécuter le travail, est une composante importante. Il y a la recherche des formateurs qui doivent intervenir au niveau des centres ; la recherche des outils de formation et la recherche des moyens de formation. Voilà le rôle de la direction de la formation et de la production sous la coupe bien entendu de la Direction générale du SND.

Quelles sont les difficultés ?

Nous avons 600 jeunes et tous doivent apprendre un métier. La difficulté principale que nous avons est l’obtention de la matière d’œuvre. La seule subvention de l’Etat ne peut pas suffire à équiper nos centres de formation. la 2e difficulté, c’est la traduction en acte concret de l’installation des jeunes pour qu’ils puissent s’auto-employer. On doit pouvoir leur apporter un soutien.

Depuis combien d’années organisez-vous ces sessions de formations sur le civisme et le patriotisme ?

Ces sessions ont été introduites suite au constat de la mauvaise utilisation, de la mauvaise compréhension même des appelés lorsqu’ils rejoignent les différents ministères.

La collaboration entre les jeunes et les fonctionnaires pose souvent des problèmes. C’est suite à ces constats que nous avons jugé utile d’apporter une formation civique pour que les jeunes qui arrivent dans les services, les lycées et collèges puissent s’intégrer harmonieusement dans les équipes existantes. C’est la raison de la formation civique et patriotique, que nous organisons depuis septembre 2002. Aujourd’hui nous sommes à 8 000 jeunes formés.

Qui sont les formateurs ?

Ce sont les gens de la maison et des consultants chevronnés.

Le profil des jeunes ?

Le profil est disparate. Le SND s’adresse à des jeunes ayant au moins le niveau CEP ou titulaire d’un permis de conduire. On peut dire que tous les jeunes sont concernés. Il n’y a pas de distinction, si bien que les profils vont du CEP jusqu’au doctorat.

Pensez-vous que ces formations ont un impact sur les jeunes formés ?

Depuis quelques années, le SND a entrepris des contacts avec ses partenaires (les différents ministères). Suite à ces rencontres avec les partenaires, il nous a été dit que la formation civique a eu un impact positif. Ça veut dire que le comportement des jeunes qui rejoignent leur lieu de production a totalement changé. Ils arrivent à s’intégrer harmonieusement dans les équipes. Avant, ils partaient pour revendiquer, ils pensaient qu’ils avaient droit à tout. Maintenant ils savent qu’ils viennent pour servir et non pour se faire servir. Fort de cela, je pense que l’impact a été positif.

Propos recueillis par San Evariste Barro
Mahamadi Tiegna (stagiaire)

Observateur Paalga

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