Actualités :: Sécurité publique : La solution par la police de proximité

Koupéla dans la province du Kourittenga, située à 140 kilomètres de Ouagadougou, a abrité le lancement de l’organisation opérationnelle de la police de proximité. La cérémonie qui s’est tenue, le jeudi 28 juillet, était présidée par le ministre de la sécurité, Djibrill Bassolé entouré des "hauts responsables" de la sécurité du pays.

Attaques à main armée dans les domiciles, les lieux de travail et sur les routes, jamais la perception collective du sentiment d’insécurité n’aura, aux dires de certaines sources, été aussi intense au Burkina que ces dernières années. Fort de ce constat, le gouvernement a pris à bras le corps la situation en adoptant une politique de lutte à travers un plan de mise en œuvre de la police de proximité. Le lancement-test de la police de proximité tenu le jeudi 28 juillet à Koupéla, vient donc sceller un partenariat entre les populations et les forces de sécurité. En effet, des comités locaux de sécurité ont été institués dans les villages et secteurs de la province.

Les membres désignés par les populations elles-mêmes et nommés par arrêté du préfet ou du maire seront la cheville ouvrière du management participatif en matière de sécurité. "Le comité local de sécurité n’est ni un supplétif de police encore moins une milice locale. Il est un conseil représentatif du village et du secteur dont le rôle est d’établir avec les forces de sécurité, la concertation et le dialogue pour traduire les préoccupations, les avis et les besoins de la communauté", a expliqué le ministre de la Sécurité, Djibrill Bassolé. Toutefois, rappelle le ministre, la police de proximité ne supprime pas les missions d’intervention et d’investigations classiques. Au contraire, "elles devront être intensifiées compte tenu des actions et des menaces que les grands bandits font peser sur les usagers", a-t-il souligné.

Pour permettre à cette police de proximité d’être efficace et opérationnelle, le ministère a doté la province de douze (12) motos et deux (2) véhicules supplémentaires, de carburant et d’un accroissement d’effectifs. En tous cas, M. Abdoulaye, commerçant dans le village de Andemtenga, attend beaucoup de cette police. Lui qui, par deux fois, en une année, a reçu la "visite" des bandits.

Le gouverneur du Centre-Est, M. Jacob Ouédraogo avoue, pour sa part, que cette initiative redonne espoir aux populations de sa région, fortement traumatisée par les actes de crimes. Au regard de la "barbarie" que vivent sa zone en particulier et le Burkina en général, il se demande si certains individus n’ont pas été "génétiquement modifiés". Se remémorant les récentes attaques perpétrées sur l’axe routier Ouaga-Pô, le ministre Djibrill Bassolé et le gouverneur Jacob Ouédraogo ont appelé à la conscience collective quant à la nécessité d’une synergie d’actions entre populations et forces de sécurité pour venir à bout de ce "fléau social". "La maîtrise du phénomène de la criminalité dépendra de la réussite des actions préventives conçues avec l’implication des populations", a laissé entendre M. Bassolé.

P. Pauline YAMEOGO


L’insécurité en chiffres

Le grand banditisme et la criminalité au Burkina font ressortir des statistiques macabres, ces dernières années. Sur le plan national en 2004, les chiffres des forces de sécurité révèlent deux cent quatre vingt cinq (285) cas d’attaques à main armée occasionnant des pertes en vies humaines. Les régions de l’Est et du Centre à laquelle appartient la province du Kourittenga sont les plus touchées avec 94 cas d’attaques à main armée, soit 33% des cas enregistrés.

Le cas spécifique du Kourittenga fait ressortir 46 attaques en 2004 et 48 au cours du premier semestre de 2005 avec un cumul de 14 pertes en vies humaines. Une soixantaine de logements ont été désertés par les enseignants pour cause d’insécurité.

Outre le nombre croissant de ces agressions, c’est l’éloignement des responsables de la sécurité qui augmente la psychose chez les populations. En effet, au plan national, le ratio théorique est d’un (01) agent pour 2 000 habitants. Mais par province, le ratio est d’environ un agent pour 8 102 habitants. La province du Kourittenga se trouve avec un ratio d’un agent pour 5 488 habitants.

Ainsi, avec 228 villages et 10 secteurs organisés en 9 départements et 2 communes, la province ne dispose que de 5 commissariats de police et deux (2) brigades de gendarmerie. Au plan national, 127 commissariats de police de district et 90 brigades de gendarmerie doivent couvrir les 350 départements que compte le Burkina.

Sidwaya

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