Le commissariat de police de Ouaga 2000 vient de mettre la main sur quatre individus qui écumaient les différents chantiers de construction. Le phénomène était si criard que le commissaire Paul Sondo et ses hommes ont dû prendre leurs responsabilités pour aller sur le terrain afin de traquer les malfrats.
Dès son installation le 5 janvier 2005, le commissariat de police de Ouaga 2000 avait comme ambition de devancer l’insécurité dans la zone. En effet, la police avait eu vent de plusieurs vols de matériels de construction sur les chantiers.
Sur le terrain, le commissaire Paul Sondo a pu se rendre compte qu’en fait, du tâcheron au gardien, pratiquement tout le monde était "mouillé". La police n’a donc pas hésité à conduire 53 individus peu scrupuleux à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO), depuis lors.
Le cas le plus récent de vol est venu de chantiers AZIMMO sur lesquels des compacteurs et des matériaux de construction ont été dérobés. Les enquêtes ont abouti à la mise au frais des sieurs : Hamado Tiendrébéogo (manœuvre né en 1981 à Bazèga) ; Mahamoudou Nikièma (ferrailleur né en 1975 à Ouaga) ; Pascal Tinwendnooma Ouédraogo (manœuvre né en 1981 à Ouaga) ; Barthélémy Sambané (né en Côte d’Ivoire en 1980).
Des voleurs astucieux
Les voleurs était très astucieux, car après avoir localisé le matériel à chaparder, ils faisaient le pied de grue dans les restaurants où mangeaient les gardiens des maisons ciblées. Ils jouaient alors aux gentils messieurs en offrant aux veilleurs des plats dans lesquels ils glissaient des somnifères.
De la sorte, ils savaient qu’au bout de deux ou trois heures, ils pouvaient passer, car le gardien serait plongé dans un profond sommeil. Après l’opération, ils n’hésitaient pas à rejoindre un des nombreux vendeurs de matériaux de construction basés tout autour de Ouaga 2000. Pour qui l’ignorerait encore, sachez que nombre d’entre eux sont en fait des receleurs qui ne disent pas leurs noms.
Nous le soutenons, car on n’a pas idée de racheter un rouleau de goudron d’une valeur de 30 000 FCFA à 7 500 FCFA que des ouvriers proposent. Et ce n’est là qu’un seul exemple des deals qui se faisaient à Ouaga 2000. La police estime que pour éviter pareille situation, ceux qui ont des chantiers à Ouaga 2000 devraient s’abstenir d’y stocker des quantités importantes de matériel ; ce qui leur permettrait une meilleure surveillance.
En attendant, les quatre malfrats seront déférés à la MACO et le matériel remis aux propriétaires (AZIMMO y a deux compacteurs). La police court toujours après le sieur Soumaïla Ouédraogo, le maillon manquant du réseau. Assurément, ils nous en feront voir de toutes les couleurs, ces bandits !
Brice Kaboré
L’Observateur
