Actualités :: Situation alimentaire précaire dans le Sahel

La situation alimentaire dans le Sahel est actuellement précaire. Malgré les efforts du gouvernement et des bonnes volontés pour favoriser une sécurité alimentaire dans cette région, le constat est là, amer qu’il faut agir d’urgence en faveur des populations pour freiner la famine qui s’installe avec son lot de déplacements et de misère des communautés villageoises.

Le préfet par intérim de Dori, Zakaria Paré le reconnaît "Ça ne va pas, la situation alimentaire est précaire". Les populations refusant de voir venir leur fin, migrent vers d’autres pôles dans l’espoir d’avoir de quoi nourrir leur progéniture. Selon l’adjudant Mahamady Kargougou de la gendarmerie de Dori, des villages se sont déplacés pour échapper à la famine. L’homme explique que s’étant rendu à Touka-Aguilanabè, un village de la région pour y remettre une convocation, il s’est entendu dire par le délégué du village voisin que les populations deTouka se sont déplacées à cause de la famine.

M. Kargougou atténue l’ampleur de la famine à Dori par rapport à Gorom-Gorom : "A Dori, ça va un peu grâce au ravitaillement de Ouagadougou mais, en profondeur vers Gorom-Gorom, la situation est catastrophique." Et son collègue de service d’étayer ses propos en ces termes interrogateurs, "’y a-t-il une autre forme de manifestation de la famine à part le fait qu’il n’y a pas à manger ?"

Pour atténuer le calvaire du déficit céréalier constaté suite à l’invasion acridienne et à la faible pluviométrie de l’année dernière, le gouvernement a mis à la disposition des populations des vivres à des prix sociaux. M. Paré, le préfet par intérim a expliqué qu’il y a eu deux opérations de vente à cet effet. "Durant la 1ere opération le sac de 100 kg coûtait 5 500 F et à la 2e opération, il coûtait 10 000 F CFA". Ce coût, appelé social, n’est cependant pas à la portée du citoyen de Dori d’où une association de certains demandeurs pour acheter le sac et se le distribuer.

De l’affaire "des fonctionnaires privilégiés"

Le préfet par intérim de Dori se prononçant sur le cas des fonctionnaires qui auraient été privilégiés au profit des plus pauvres a affirmé qu’à la première opération, les fonctionnaires ont eu accès aux vivres. Mais, à la deuxième opération "aucun fonctionnaire n’a été servi" selon lui. Mieux, "il n’y a pas eu de vente au détail" . M. Paré reconnaît les bienfaits de la vente à prix sociaux. Cette opération terminée, le haut-commissariat, qui a déjà reçu les 300 tonnes de céréales offertes par Alizéta Gando, procédera à la distribution gratuite de ces vivres aux populations.

Du côté des populations, la famine est perceptible dans les habitudes et comportements. Kady Namogo, une habitante de Dori reconnaît que des familles sont obligées de quémander pour avoir à manger et sur un ton d’humour teinté de parenté à plaisanterie d’affirmer : "Ici, les Peulhs n’aiment pas l’agriculture c’est plutôt les Mossis qui cultivent". Parole d’Evangile.

Si rien n’est fait...

La solidarité, pour venir en aide aux populations sinistrées, observée dès les débuts faiblit. C’est pourquoi, le préfet par intérim Zakaria Paré remerciant les bonnes volontés et le gouvernement appelle à davantage de contribution pour faire reculer la famine des "rives" de "derrière la mare" (Dori signifie ainsi). "Si rien n’est fait d’ici les premières récoltes pour venir en aide aux populations, ce sera dur pendant la période de soudure" clame M. Paré. Dori qui compte 78 villages constate des mouvements de populations avec les animaux fuyant la faim. Le préfet espère que des âmes sensibles rebeloteront dans l’octroi des vivres aux populations afin d’atténuer l’impact de la famine sur les populations du Sahel. L’urgence s’impose en vue de sauver des familles en déliquescence.

Daouda Emile OUEDRAOGO (ouedro1@yahoo.fr)
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