Actualités :: Amity Méria :"Avec l’album "Maaya" les gens vont mieux me connaître"

"Maaya", tel est le titre générique du nouvel album de Amity Méria. Un neuf titres où l’artiste met les petits plats dans les grands en clipant tous les morceaux et en proposant plusieurs supports cassettes, CD, DVD et CVD. Une grande première dans le show-biz au Faso.Nous avons rencontré Amity Méria et elle a parlé de "Maaya" (humanisme, traduit du dioula) et de sa carrière.

Après "Djé Ngada" votre avant dernier album, il y a eu un long silence avant la sortie du dernier opus "Maaya". Comment expliquez-vous cela ?

Amity Méria (A.M.) : Un long silence c’est trop dire. Djé Ngada est sorti en 2000 et nous sommes en 2003 avec "Maaya". Je pense que le temps qui sépare les deux albums n’est pas trop long (rire). Il me fallait beaucoup travailler pour sortir cet album, afin qu’on sente une marge de progression dans ma carrière.

Quel bilan pouvez-vous faire de "Djé Ngada" ?

A.M. : Djé Ngada m’a ouvert beaucoup de portes. L’album a fait son petit bonhomme de chemin et je suis satisfaite du comportement de Djé Ngada de façon générale sur le marché discographique. J’espère que "Maaya" qui lui a succédé fera également son petit bonhomme de chemin.

On vous appelle "l’étudiante de la musique burkinabè", accpetez-vous toujours cette appelation ?

A.M. : La vie est un apprentissage permanent. Cela ne me dérange nullment d’être appelée "l’étudiante de la musique burkinabé".

Votre dernier album porte le titre générique "Maaya", cela a-t-il un sens particulier ?

A.M. : "Maaya", en dioula ou bambara, veut dire humanisme. C’est un mot très important pour moi. Qui parle d’humanisme, parle de solidarité et aussi acceptation, compréhension de l’autre. Si j’étends tout cela à mon continent l’Afrique cela signifie unité, solidarité et surtout paix.

Le mot solidarité a le vent en poupe actuellemnt au Faso avec des actions de solidarité envers nos compatriotes chassés de Côte d’Ivoire, envers les Etalons, etc. Votre album entre-t-il dans ce cadre aussi ?

A.M. : Quand on est homme avec grand "H", on est un être sociable. A tous les niveaux de la vie il faut une certaine solidarité. Personne ne peut vivre seul sans l’appui de l’autre. Les êtres humains se complètent et je suis heureuse que le mot solidarité ait le veut en poupe au Faso.

Dans "confiance" une des chansons de "Maaya" on vous sent très engagée dans un texte langoureux, sorte d’appel à la personne aimée, est-ce une partie de vous même qui est chantée ?

A.M. : J’ai très souvent abordé le thème de l’amour. Cette fois-ci encore l’amour vient de façon naturelle.

Cette fois-ci on vous sent plus engagée avec un message de confiance ?

A.M. : Je me suis mise dans la peau d’une artiste, ou d’un artiste. Très souvent on est appelé à voyager et je dis confiance à toutes les personnes qui vivent avec des artistes et qu’elles leur fassent confiance car ce n’est pas fait d’être à mille ou deux mille kilomètres de l’être aimé qu’on cesse de l’aimer.

L’amour est un sentiment fort qui a besoin de confiance pour se consolider. Je crois en l’amour. Mais la chanson n’est pas liée à moi personnelement. J’ai juste joué le rôle dans le clip et tout de suite les gens font la liaison à ma personne ; mais c’est une situation générale que j’ai soulignée.

Est-ce une façon de se proclamer avocate des femmes artistes accusées souvent de n’être pas sérieuses ?

A.M. : Le fait d’être sérieux ou pas pas sérieux n’est pas lié à la profession d’artiste. Je n’ai pas besoin d’être avocate pour ça. La vie est une complexité ; chaque individu a sa personnalité.

Doit-on comprendre qu’avec les artistes c’est loin des yeux, mais près du cœur ?

A.M. : (rires) C’est cela avec les artistes et aussi avec les journalistes.

Peut-on voyager au cœur de "Maaya" avec vous ?

A.M. : "Maaya" comporte 9 titres, il y a "Haminako" qui veut dire soucis : c’est juste une petite comédie musicale sur la danse, il y a "Farafina l’Afrique" où j’aborde le thème de l’unité et la paix. Dans "confiance" c’est l’amour, "Biyé-Biyé" traite de la fête de façon générale, j’invite les uns et les autres à s’éclater aujourd’hui car on ne connaît pas demain.

Il y a "Wantanla" qui est une chanson traditionnalle Dafing, où je parle d’amitié, "Djonni" c’est l’être humain qui doit s’attendre à tout tant qu’il vit et en vivant sa vie il faut tenir compte des autres. Il faut être tolérant, ce qui ne veut pas dire qu’on est lâche. "Matigui" c’est Dieu qui demande humilité.

"Maaya" c’est l’humanisme ; je parle du monde, de tout ce qui nous entoure et de l’harmonie qu’il faut rechercher avec les autres. Dès que Dieu donne une parcelle de pouvoir à un individu, au lieu de l’utiliser pour faire du bien, il fait plutôt un tort aux autres. Dans le 9e titre, "Je t’en prie", je parle un peu de moi même. C’est une autobiographie.

Avec l’_expression "je t’en prie" on a l’impression que quelqu’un vous a fait du tort ou vice versa ?

A.M. : Personne ne n’a fait du tort, dans cette chanson je demande aux gens de ne pas m’en vouloir pour ce que je suis et fait.

Qui en veut à Amity ?

A.M. : Je m’adresse de façon générale à toutes les personnes ; auxquelles j’ai pu faire du tort sans m’en rendre compte, qu’elles me pardonnent et m’acceptent. Il se peut que je n’arrive pas toujours à faire plaisir à toutes les personnes qui méritent bien cela, je leur demande aussi de m’accepter toujours. Voilà ce qu’il y a dans "Je t’en prie".

Dans quelles conditions est sorti l’album "Maaya" ?

A.M. : L’album a coûté globalement 25 millions de francs CFA. Il est sorti avec différents supports dont le DVD, le VCD et des VHS. C’est une première pour moi en tant qu’artiste. J’ai travaillé avec l’appui des sponsors auxquels j’adresse ici mes vifs remerciements et ma gratitude. Des sociétés ont cru en moi en acceptant m’accompagner dans cette "folie". J’espère qu’elles ne seront pas du tout déçues.

C’est bientôt Noël, quels messages avez-vous pour les tout-petits et les grands ?

A.M. : Je souhaite à tous les enfants du Burkina et du monde une bonne fête de Noël et de fin d’année. Je demande aux enfants d’être à l’écoute des parents pour mieux comprendre la vie. Aux grandes personnes je leur souhaite de bonnes fêtes dans la paix et l’amour de Dieu.

Nos voisins ivoiriens connaissent une grave crise, comment ressentez-vous cela ?

A.M. : Je souhaite que la paix revienne très vite chez nos voisins ivoiriens.

Quels sont vos rapports avec les femmes artistes musiciennes du Burkina ?

A.M. : Nous sommes comme des sœurs, nous avons les mêmes problèmes. Quand on se rencontre, on essaie de se remonter mutuellement le moral. J’avoue que le courant passe très bien entre nous artistes femmes.

Comment est organisé la promotion de "Maaya" ?

A.M. : J’ai confié la distribution aux Productions Tam-Tam. Il y a un programme de promo qui va permettre de faire le maximum pour cet album. J’ai obtenu une distribution au niveau de l’Europe et je suis en train de négocier la distribution aux USA et au Canada, tout en comptant sur l’appui de mes frères burkinabé, car c’est le plus important pour moi. J’espère que Maaya sera accepté par le public. Nous allons attaquer les fêtes de fin d’année avec quelques spectacles à Ouagadougou.

Que voulez-vous qu’on garde de "Maaya" ?

A.M. : Je voudrais qu’on dise qu’il y a un plus dans cet album. On dit que je suis la première à mettre sur le marché un DVD ou un VCD ; je n’ai pas fait de vérification, mais l’essentiel est que cela soit un point acquis pour tous les artistes musiciens du Burkina. J’espère qu’avec cet album et les différents supports qui le soutiennent, les gens vont mieux connaître Amity Méria.

Par Issa SANOGO

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