Les travailleurs de l’entreprise Fadoul Technibois, observent depuis mercredi 08 juin 2005, un arrêt de travail pour une durée indéterminée ; ceci afin de réclamer le paiement régulier de leurs salaires et tous les avantages liés à ces traitements (prime de rendement, congés payés, droits de licenciement, etc.).
Ateliers et bureaux désertés, sit-in des travailleurs devant l’entrée principale et à l’intérieur de la cour, c’est le constat qui a été fait par l’équipe de reportage de Sidwaya, à son arrivée sur les lieux au siège de l’entreprise Fadoul Technibois située dans la zone industrielle à Gounghin.
Le nœud du problème tel qu’évoqué par les délégués du personnel, tourne autour du paiement irrégulier des salaires depuis plus de quatre (4) ans. Pour M. Abdoulaye Badini, un des délégués du personnel, les droits des travailleurs sont bafoués par les responsables de l’entreprise. "Depuis plus de quatre (4) ans, le paiement de nos salaires accuse beaucoup de retards, sans autre explication.
En plus, certains de nos camarades sont mis au chômage technique en fin d’année et deviennent par finir, des laissés-pour-compte. Pas de congés payés, pas d’augmentation de salaire ni de plan de carrière pour les agents", a affirmé M. Badini, qui ajoute ceci : "Tous les travailleurs de Technibois savent que M. Fadoul donne des bons d’essence, ou signe des chèques bancaires pour certaines personnalités du gouvernement qui ont recours à lui lorsqu’ils sont en difficultés financières.
Mais cela ne nous regarde pas, pourvu que nous rentrons dans nos droits", s’est-il exclamé. Quant à Mme Yaogo/Kaboré Salimata, qui est aussi déléguée du personnel, elle a laissé entendre qu’une mesure de compression des travailleurs est en vue dans les prochains mois, selon une décision de la direction générale de l’entreprise. "Nous ne sommes pas contre ces mesures, mais que l’on respecte le paiement des droits de ces travailleurs qui seront compressés.
Dans les négociations avec l’employeur, 3 mois de salaires ont été proposés par celui-ci, comme mesure d’accompagnement pour dédommager les travailleurs concernés et que ce paiement se fera en deux tranches. Nous réclamons par contre 18 mois de salaires et 5 millions de francs de dommages et intérêts pour ces camarades qui seront déflattés", a insisté Mme Yaogo. Elle affirme par ailleurs que l’employeur a toujours prétexté des difficultés financières que sa société traverse sans pour autant donner plus de détails.
Trop, c’est trop !
Selon le délégué syndical des travailleurs de l’entreprise Fadoul Technibois, M. Jean Pierre Kaboré, le noyau central de cette grève, tourne autour du paiement des salaires et surtout les retards accusés pour le paiement de ces salaires. "Chaque 1er mai commémorant la fête du travail, nous ne percevons pas de salaire et cela dure depuis 5 ans. Après des négociations infructueuses avec l’employeur, nous avons à compter de ce mercredi 08 juin 2005, décidé d’observer un arrêt de travail pour un temps indéterminé, jusqu’à ce que satisfaction s’en suive. Nous allons le notifier par écrit à l’employeur, pour expliquer notre mécontentement", a indiqué M. Kaboré, qui ajoute que "Trop c’est trop".
Arrivé sur les lieux quelques temps après, le patron de l’entreprise, M. Georges Fadoul a été littéralement assailli par les travailleurs qui réclamaient à cor et à cri le paiement de leurs salaires dans l’immédiat. Cette attitude de la foule a obligé l’employeur à continuer son chemin, sans pouvoir descendre de son véhicule.
Privat OUEDRAOGO
Sidwaya
