Actualités :: Développement de la petite enfance : Le meilleur investissement pour (...)

Après Kampala (Ouganda) en 1999, Asmara (Erythrée) en 2002, c’est Accra qui a accueilli, du 30 mai au 3 juin 2005, la 3e Conférence internationale africaine sur le développement de la petite enfance placée sous le thème : "Développement de la petite enfance en Afrique : comment aller de l’avant ?". Les travaux de la capitale ghanéenne ont débouché sur des engagements pour des actions concrètes en faveur de l’épanouissement de la petite enfance qui constitue le meilleur investissement que puissent faire les pays africains pour leur développement.

"Quand on veut gagner la bataille du développement, on doit commencer le combat à la base au niveau de la petite enfance". C’est sur cette conviction que les 300 participants à la 3e Conférence africaine internationale sur le Développement de la petite enfance se sont séparés le 3 juin dernier à Accra après 5 jours de travaux.

Si les échanges entre les délégués venus de 39 pays africains ont mis en exergue l’importance accordée déjà aux enfants dans nos sociétés traditionnelles, des études et recherches sont venues convaincre définitivement qu’investir dans l’épanouissement des enfants restait le meilleur investissement pour un pays.

Une étude de l’UNICEF a ainsi montré que "pour chaque dollar investi dans le développement physique et cognitif des nourrissons et des jeunes enfants, le rendement est de 7 dollars grâce surtout aux économies qui seront faites ensuite". Les progrès actuels des pays du Nord et certains pays asiatiques sont entre autres dus aux efforts qu’ils ont consentis il y a des années dans l’éducation et la formation de leurs enfants.

Convaincue de la solidité de cet investissement, la Banque mondiale a accordé depuis février 2005, des prêts à des projets de Développement de la petite enfance à travers le monde pour un montant de 1,5 milliard de dollars US. Il a été aussi souligné à Accra que la 3e Conférence se tenait à un moment où l’environnement était favorable au développement de la petite enfance.

Un environnement favorable

Cela au regard des textes existants comme la Convention relative aux droits de l’enfant, la Charte africaine des droits et du bien-être des enfants, les différentes Déclarations et engagements sur l’éducation pour tous, le NEPAD, les Objectifs du millénaire pour le développement, etc. Les défis restent cependant de taille pour l’Afrique au regard des réalités du terrain. L’Afrique subsaharienne est particulièrement confrontée à de nombreux problèmes en matière de santé, de nutrition, d’hygiène et d’éducation. Plusieurs indicateurs restent au rouge avec un taux de mortalité maternelle le plus élevé au monde (940 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes), un taux de mortalité infanto-juvenile de 175 pour mille, et un taux d’accès à l’eau salubre de 57%. D’autre part, 60% des enfants africains ne sont pas enregistrés à la naissance et le pourcentage d’enfants de moins de 5 ans souffrant de retard de croissance modérée et grave est de 38%. Quant au taux de préscolarisation, il demeure très faible : 5%.

Au Burkina Faso, le tableau n’est pas plus reluisant avec un taux infanto-juvenile de 184 pour mille avec la malnutrition comme l’une des premières causes. En 2004, sur une population préscolarisable de 1 775 099 enfants, seulement 20 805 ont pu fréquenter des établissements préscolaires, ce qui donne un taux de couverture de 1,17%.

Des réalités qui posent de façon concrète la problématique du développement de la petite enfance. Si plusieurs pays ont déjà élaboré des politiques de Développement de la petite enfance, la conférence d’Accra a envoyé des signaux forts pour une approche intégrée du problème

Privilégier une approche intégrée

Interrogé sur les conclusions de la rencontre, Mamadou Ndoye, le Secrétaire exécutif de l’ADEA insistera sur trois points clés : "c’est l’Etat qui doit offrir le cadre de stabilité institutionnelle pour que les actions des individus, des familles et des communautés puissent être durables et efficaces. Les Etats devraient ensuite bâtir un partenariat avec d’autres acteurs sur le terrain pour une mise en commun des expériences et des ressources. Il ne faut surtout pas aussi négliger l’approche participative au risque de mettre de côté la culture, la tradition, les pratiques et le savoir-faire des familles et des communautés".

Mme Fatoumata Ouattara, la directrice générale de l’Action sociale qui représentait le ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale tirant le bilan de la participation du Burkina Faso à cette 3e conférence a fait souligner que : "En venant à Accra, notre objectif était de voir avec les autres pays africains, comment aller de l’avant dans le Développement de la petite enfance.

Cette rencontre était capitale parce qu’il s’agit de la situation des enfants de 0 à 8 ans et on sait que c’est dans cette tranche d’âge que tout se construit. Il faut offrir un paquet de services aux enfants pour leur permettre de se développer et de devenir des adultes capables de se prendre en charge et de participer au développement du pays.

Au terme de nos travaux, nous sommes parvenus à des engagements pour aller effectivement de l’avant dans le Développement de la petite enfance. Nous sommes satisfaits des conclusions de la rencontre et il s’agira pour nous au retour de tout mettre en œuvre dans nos pays afin que ces engagements puissent se traduire en actions concrètes".

La 3e Conférence internationale africaine sur le Développement de la petite enfance a été organisée en partenariat entre le Ghana et le groupe de travail de l’ADEA (Association pour le développement de l’éducation en Afrique), composé de l’UNICEF, de la Banque mondiale, de l’UNESCO, de l’OMS, de l’Université virtuelle de la petite enfance et des groupes consultatifs pour le développement de la petite enfance.

Hamado NANA (nanahamado@yahoo.fr)
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