1224 engins en seulement trois jours. Telle est la prise faite par les agents des deux Polices nationale et municipale. Celles- ci ont lancé depuis quelques semaines, une opération de contrôles au niveau des feux tricolores de certaines intersections de la ville de Ouagadougou. Ces contrôles visent à lutter contre l’incivisme qui constitue aujourd’hui un véritable problème au Burkina Faso. Et les responsables des forces de l’ordre ne diront pas le contraire. Eux qui mènent sans répit des opérations régaliennes en vue de réduire considérablement l’ampleur du fléau, qui du reste, n’est pas sans conséquences.
Il est de coutume de voir à Ouagadougou, des usagers fouler au pied les prescriptions liées à la circulation routière. Malgré tous les efforts de sensibilisation, on assiste à une recrudescence des accidents, en raison notamment d’un manque de mobilisation et d’engagement des populations dans le combat commun contre l’insécurité routière. Les statistiques de l’année 2015 en disent long. Selon la Brigade nationale de sapeurs pompiers, 7.764 cas d’accident ont fait 8.943 victimes dont 65 cas de décès. Cette situation est d’autant plus préoccupante, que l’on constate une volonté délibérée des usagers, malgré les mesures de répression, d’enfreindre allègrement le code de la route, sans aucun égard pour leur propre vie et celle des autres. Face aux drames inévitables, consécutifs à de tels comportements « irresponsables », le Commissariat central et la Police municipale ont, à travers une opération conjointe et concertée, haussé le ton. Objectif : Diminuer l’incivisme dans la circulation, source de plusieurs atteintes à la sécurité publique.
Ainsi en trois jours, ce sont au total 426 engins a deux roues, 18 tricycles et 33 véhicules qui ont été saisis et mis en fourrière par la Police municipale. Du côté de la Police nationale, l’opération a permis de saisir 637 engins a deux roues, 5 tricycles, 87 véhicules sans plaque d’immatriculation, 13 dont l’immatriculation est illisible et 4 véhicules a vitres teintées. « Un véhicule a été également pris pour non respect de feu tricolore », a ajouté le chef de service régional de la circulation et de la sécurité routière du centre, Moussa Kaboré. Les conducteurs de ces engins sont coupables d’une ou de plusieurs infractions contraventionnelles. Elles ont pour noms, selon le directeur de la Police municipale, Jean-Marie Ouédraogo, le non respect des feux tricolores, le transport de personnes par les tricycles, le non respect de la bande ou piste cyclable pour les engins dont la cylindrée ne dépasse pas 125 cm3 etc.
A ces contraventions s’ajoutent les véhicules vitres fumées, non immatriculés ou dont les plaques d’immatriculation sont illisibles. Et face à ces problèmes, la Police municipale tout comme la Police nationale sont résolument engagées à passer à la vitesse supérieure. Pas de négociation possible cette fois-ci ! Ainsi, toute personne qui se voit interpellée est passible d’une sanction. « Pour un motocycliste qui n’a pas respecté le feu tricolore, il aura à payer 6000F CFA. Mais si le conducteur s’est mal comporté avec les services en charge de la sécurité routière au moment de l’injonction, il peut voir son amende monter jusqu’à 12.000 FCFA. S’agissant des véhicules, les contrevenants doivent débrousser 25.000 FCFA avant de rentrer en possession de leurs biens », a informé sans détour le chef de service régional de la circulation et de la sécurité routière du centre.
Les carrefours à grande circulation comme le Rond-point des Nations Unies, Schiphra, Naaba Woobgo, le Rond-point du 2 octobre, ont été entre autres pointés du doigt comme étant les zones où l’on enregistre le plus d’infractions en matière de sécurité routière. De ce fait, la population a été invitée à adopter des comportements plus civiques dans la circulation.
Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net
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