Actualités :: Diminution de l’incivisme dans la circulation routière : La contribution de (...)

Au Burkina Faso, il ya deux catégories d’usagers de la route : ceux à qui obligation légale est faite de disposer d’un permis de conduire (ce sont les automobilistes), et ceux qui bénéficient de la tolérance de la loi (ce sont les motocyclistes).

En effet, les premiers subissent la rigueur de la loi et les seconds se réjouissent de sa tolérance. En clair, les seconds n’ont pas besoin d’un titre de conduite pour circuler ; l’effet de cette situation c’est la ruée vers les engins à deux roues.

Même sans disposer de statistique, on sait qu’au moins 3 Ouagalais sur 5, majeurs et adolescents confondus, possèdent un engin, un moyen de déplacement. La conséquence de cette situation se définit en termes de risque élevé d’accident.

Si l’on peut aussi considérer ce nombre impressionnant d’engins comme une amélioration du niveau de vie de la population, il faut s’inquiéter, sinon s’alarmer de ce que la quasi-totalité des conducteurs de ces engins, ne dispose d’aucune notion du code de la route. Nous avons toujours en mémoire le malheureux accident qui a mortellement fauché la vie à un jeune policier de 26 ans.

Cet accident qui n’est plus seulement de l’incivisme, est aussi un défi ostentatoire lancé à l’autorité de l’Etat. Que nous réserve alors l’avenir ?

C’est pour contribuer à solutionner cette situation, que nous nous faisons le devoir de faire des propositions susceptibles d’intéresser les décideurs publics.
Notre idée phare consiste en l’implémentation d’une campagne spéciale qu’on pourrait dénommer : « code pour tous ». Pour mettre en œuvre cette campagne, nous proposons la démarche suivante :

1/Réviser les textes en matière de circulation routière (sorte de dispositions spéciales d’une durée de 2ans, sans délai de grâce), afin de permettre ou de contraindre chaque propriétaire d’engin à deux roues d’avoir un enseignement sur le code de la route, assorti d’une attestation de succès, délivrée par les auto-écoles officiellement reconnues. Le mal étant profond, il faut du temps pour le guérir.

2/Instaurer un système de délivrance d’autorisations de circuler infalsifiable pour chaque personne (timbrée à 1000F), sur présentation de l’attestation de succès au code, à établir par la police.

Pour ce faire, la police pourrait se rendre dans les établissements d’enseignement secondaire pour délivrer ces documents sur place aux élèves, qui prendront leur cours de code de la route passés dans les programmes scolaires à partir de la classe de 5ème. Quant au reste de la population, il prendra son cours dans les auto-écoles des quartiers.

3/Dans la dynamique de la révision des textes, pour toute infraction, il faut en plus des amendes, permettre la confiscation des engins pour une durée allant de deux semaines à trois mois pour les récidivistes (même si l’amende a été payée l’engin reste confisqué). Ce qui implique la mise en place de logiciels dans les commissariats d’arrondissements fonctionnant en réseaux pour gérer ces cas.

4/Redéployer les VADS (Volontaires agents de sécurité) dans les carrefours ne disposant pas de feux tricolores. Parce que l’Etat n’a pas et n’aura pas les moyens d’assurer la sécurité des usagers de la route en mettant à chaque carrefour, un feu tricolore, un agent de police et un VADS comme c’est le cas présentement (l’Etat est triplement représenté aux carrefours).

5/ Doter la police et/ ou les VADS d’appareils (radar, appareil photos) pour détecter les usagers qui ne respectent pas les feux tricolores, ou qui sont en excès de vitesse afin de leur appliquer les mesures appropriées. Dans le même ordre d’idée, imposer une limitation de vitesse aux engins à deux roues circulant en agglomération.

6/Sensibiliser les populations à coups de publicités sur la nécessité pour chaque usager de la route, de disposer d’un permis de conduire.

7/Pour réussir les actions ci-dessus décrites, il faut :

- que le coût de l’inscription à l’auto-école soit bien étudié afin de susciter l’adhésion des populations (étant donné qu’il s’agira d’une campagne massive).

- Qu’un mécanisme de vérification de la délivrance des attestations par les auto-écoles soit étudié et mis en place par l’Etat afin d’éviter que des citoyens n’achètent simplement leur attestation de succès au code.
Ces propositions à notre sens, présentent les avantages suivants

a/La fluidité dans la circulation

b/Le respect de la signalisation routière

c/ La diminution du nombre des accidents et de pertes en vies humaines

d/La diminution du chômage (car beaucoup de jeunes deviendront moniteurs ou promoteurs d’auto- écoles).

e/L’accroissement du budget de l’Etat (puisque les promoteurs payeront des droits à l’Etat et les auditeurs, des timbres)

C/Enfin, la restauration de l’autorité de l’Etat (il ne sera plus permis à n’importe qui de s’acheter un engin et de se mettre à circuler comme il veut).

NB : Les autorisations de circuler ne remplaceront pas le permis de conduire obtenu après plusieurs épreuves, ils auront l’avantage de faire entrer les usagers de la route dans un système de contrôle.

Par Toussaint LINGANI à Ouaga
Email : linganitoussaint @yahoo.fr

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