Actualités :: Réforme de l’Armée : Place aux réflexions pour une institution militaire (...)

Dans le cadre du lancement des activités de la Commission d’élaboration du plan stratégique 2017-2021 pour la réforme des Forces armées nationales (FAN), le ministère de la Défense nationale et des anciens combattants a organisé une conférence publique ce mardi, 1er mars 2016 à Ouagadougou. Placé sous le thème « Le militaire et la politique », ce colloque avait pour principal orateur, le constitutionnaliste, l’ancien ministre, Pr. Augustin Loada.

C’est par une minute de silence en mémoire des victimes des attaques du 15 janvier dernier que le président de la Commission des Réformes, Colonel-major Alassane Moné, par ailleurs secrétaire général du ministère de la Défense nationale et des anciens combattants (MDNAC), a donné le ton du lancement de ces activités.
Président de la cérémonie, Colonel-major Alassane Moné a fait observer que le sujet prend plus d’acuité encore après l’attaque perpétrée tôt dans la matinée du 22 janvier dernier contre le dépôt d’armes et de munitions de Yimdi « par des éléments militaires irresponsables, en rupture de ban avec les Forces armées nationales ». C’est pourquoi, il estime que le thème de la conférence qui consacre le lancement officiel des réflexions vient à point nommé. « Ce sujet est au fondement de la réforme des Forces armées nationales que nous entreprenons pour permettre à notre Armée de revenir à sa vocation première en la soumettant aux exigences d’un Etat de droit démocratique et républicain et où les valeurs de responsabilité, d’intégrité et de gouvernance vertueuse ont tout leur sens », mentionne le président de la Commission des Réformes, Colonel-major Alassane Moné.

A l’en croire, depuis sa création le 3 août 1960, l’Armée nationale a toujours été dans la gestion du pouvoir d’Etat. Pour s’en convaincre, dit-il, il suffit de noter que sur les neuf Chefs d’Etat qu’a connus le Burkina, six ont été des militaires. Une situation qui, selon lui, a contribué à une politisation durable de l’institution militaire et à la perte de certaines de ses valeurs cardinales dont le service exclusif de la nation et celle de ne jamais désobéir à l’autorité légalement établie.

Pour Colonel-major Alassane Moné, il faut absolument bien s’interroger sur l’histoire afin de réconcilier définitivement l’outil de défense avec les aspirations légitimes de l’ensemble des citoyens.

Impératif de s’interroger sur les rapports entre les militaires et la politique

Le conférencier, Pr Augustin Loada a scruté le thème via trois parties. Il a d’abord montré l’influence prépondérante des militaires dans la vie politique pendant longtemps, s’est ensuite interrogé sur les causes de ce phénomène avant d’apporter quelques pistes de réflexion à travers des perspectives.
Ce qui lui a permis de relever au préalable que l’existence de tout Etat démocratique, moderne, repose sur deux piliers fondamentaux que sont une administration bureaucrate (au sens grégorien du terme) qui s’appuie sur un modèle d’organisation pyramidale dans laquelle chaque agent occupe sa position d’autorité en vertu de son mérite (titre et expérience) et l’Armée à travers, plus exactement, le monopole de la contrainte physique légitime. Et c’est l’Etat central qui doit être le seul à détenir ce monopole de la contrainte physique et en faire un usage légitime. S’il perd ce monopole, c’est tout l’Etat qui s’effondre.

Il a aussi indiqué dans son introduction que le Burkina a connu une longue période d’instabilité politique avec la brèche qui a été ouverte depuis le 3 janvier 1966 où, suite au soulèvement populaire, l’armée est ‘’restée’’ aux commandes de l’Etat. Ainsi, sur les neuf Chefs d’Etat qu’a connus le Burkina, six ont enfilé à un moment de leur vie, la tenue bariolée. Une situation favorisée entre autres, dit Pr Loada, par les divisions au sein de la classe politique, les faibles performances socio-économiques des régimes constitutionnels (ce qui donne un prétexte à l’armée de faire des coups d’Etat) et, jusqu’à une date récente, la faiblesse des menaces externes (les militaires ‘’s’ennuyaient’’ dans les casernes).

Partant de là, le conférencier a affirmé que les défis de stabilité, de sécurité (aussi bien interne qu’externe) et, évidemment, de développement économique et social et même de bonne gouvernance s’imposent au pays.

« C’est dans ce contexte que nous sommes amenés à nous interroger sur les rapports entre les militaires et la politique », a situé le communicateur avant de rappeler les missions de l’Armée à savoir la défense du territoire national et la garantie de la souveraineté externe.

Cette activité de lancement, placée sous le haut patronage du Général de Brigade Pingrenoma Zagré, Chef d’Etat-major général des Armées, a enregistré la participation d’autorités civiles parmi lesquelles, on peut citer le président du Conseil constitutionnel , Kassoum Kambou, et le président du Front de résistance citoyenne (FRC), Ismaël Diallo.

Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net

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