Actualités :: Université de Ouagadougou : Déclaration du Syndicat national autonome des (...)

Les relations entre les étudiants et le pouvoir semblent, depuis 1991, relever seulement de la violence et de la répression. Aux plates-formes revendicatives et aux meetings des étudiants, le pouvoir oppose plus souvent la méthode forte que le dialogue.

Cette année encore, devant des problèmes de revendication corporatiste, le pouvoir recourt une fois de plus à la même logique de répression au risque de compromettre le bon déroulement de l’année universitaire qui tire déjà à sa fin. Suite au meeting des étudiants du mercredi 20 avril 2005, les forces de l’ordre sont intervenues sur le campus, provoquant une série d’affrontements entre elles et ces derniers.

Les étudiants et enseignants qui étaient en cours dans les amphis ou les salles de classe avaient été interrompus par des cris, des explosions, et bien entendu, l’odeur âcre, pénétrante et corrosive des gaz lacrymogènes. Ceux qui étaient sortis aux renseignements, se retrouvaient face à de véritables scènes de guerre : gendarmes armés courant derrière des étudiants, tirant des grenades lacrymogènes, étudiants ripostant par des jets de pierre et des insultes.

Un gendarme, particulièrement excité, criait à qui voulait l’entendre : « Si on en attrape un, on va tirer réellement ! On va tirer réellement ! » A un enseignant qui s’offusquait de l’énormité de tels propos, un autre gendarme s’empressa de dire. « Ce sont des paroles en l’air ! ». Quelques minutes plus tard, le gendarme excité tira, presque à bout portant, une grenade lacrymogène sur un groupe d’étudiants massés devant l’entrée d’un amphi. Seule possibilité de repli pour les jeunes en train de suffoquer : l’amphi, qui s’emplit vite de gaz lacrymogènes. Puis, sur les mêmes lieux, l’horreur : un groupe de gendarmes conduit par l’élément excité a réussi à mettre la main sur deux étudiants. Ils sont aussitôt jetés dans la poussière, les coups de godasses et de matraques pleuvent sur eux. « Rampez ! Manœuvrez-les ! Et gare à celui qui se redresse ! Rampez ! » Quatre gendarmes, deux étudiants !

Enseignants et personnel administratif, technique et ouvriers de soutien (ATOS) n’ont dû leur salut qu’à une fuite précipitée : ils ont dû abandonner bureaux et salles de cours, et quitter le campus en cherchant leur chemin entre les nuages de gaz lacrymogènes et les jets de pierres. Pourquoi de tels affrontements pour des questions qui ne peuvent être résolues qu’à travers le dialogue ? Quels étaient les objectifs de l’intervention des gendarmes sur le campus ce mercredi 20 avril ? Un meeting d’étudiants constitue-t-il un péril pour le pouvoir politique ?

Face à cette situation, le Syndicat National Autonome des Enseignants-Chercheurs (SYNADEC) condamne sans réserve l’irruption des gendarmes sur le campus au mépris des franchises universitaires et le traitement dégradant qu’ils ont fait subir aux étudiants. Il dégage toute responsabilité quant à la détérioration du climat sur le campus, situation qui peut compromettre l’année universitaire dont le déroulement normal jusque-là permet d’augurer une bonne fin.

Le SYNADEC reste convaincu que la violence ne peut rien résoudre sur le campus ; qu’elle compromet toute chance de dialogue et radicalise les positions. Le débat présentement mené autour de la mise en place d’une police universitaire est totalement vidé de son contenu : pris entre deux feux, les enseignants et le personnel ATOS ne savent plus qui des protagonistes (le pouvoir et les étudiants) est soucieux de l’instauration d’une véritable sécurité dont la nécessité se ressent pourtant à l’Université de Ouagadougou.

Ouagadougou le 22 avril 2005

Pour le Bureau du SYNADEC,
Le Secrétaire Général

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