Actualités :: Bobo-Dioulasso : Gendarmeries en ruines !

A Bobo Dioulasso, les gendarmes travaillent dans des locaux en piteux état. C’est du moins le constat qui saute à l’œil lorsque l’on met les pieds dans une de ces brigades. Elles sont toutes, ou presque, mal logées, soit dans de vétustes bâtiments coloniaux, soit dans des locaux insalubres et en état de délabrement. Constat.

C’est une vieille bâtisse du temps des colons - en témoigne son architecture -, qui fait office de locaux pour la brigade de recherche de gendarmerie de Bobo Dioulasso, pourtant située en plein centre-ville à quelques dizaines de mètres du grand marché. En accédant aux locaux, le visiteur voit son élan ralentir par les fortes odeurs d’urine qui se dégagent et empestent toute l’enceinte.

Pourtant, depuis ces dix dernières années, et en raison de la montée de l’insécurité urbaine, cette brigade, reçoit, comme les autres d’ailleurs, de plus en plus de plaignants tous les jours. Comment font-ils donc ces dizaines de gendarmes pour travailler dans ces conditions tous les jours et depuis toujours ? A cette question, que nous avons fini par poser à un pandore, la réponse a été la suivante : "On est habitué !".

A quelques mètres de là, toujours dans les environs du grand marché de Bobo Dioulasso, autre gendarmerie, même constat : nous sommes à la brigade territoriale. Là-bas, en plus de la vétusté des locaux, il y a une anomalie de taille : les cellules des prisonniers font face au secrétariat si fait que les odeurs nauséabondes et autres insalubrités sont directement servies aux pandores et à ceux qui sont venus solliciter leurs services divers.

Les locaux qui abritent la compagnie de gendarmerie de Bobo Dioulasso, située au niveau du rond-point de la Nation portent eux aussi les griffes du colonisateur. Longtemps restée sans une véritable clôture, cette brigade laisse donc voir, depuis les rues, tous les agissements des pandores qui y travaillent. Habits étalés sur des cordes, toilettes, sont le « spectacle » qui s’offrent à la Compagnie.

Elle n’est pas des plus enviables, mais certainement moins délabrée que la brigade de prévention routière, également située au centre-ville, mais qui passe presque inaperçu. Les bâtiments y sont également très dégradés et c’est le moindre mal si l’on jette un coup d’œil sur la sape intérieure qui n’existe que de nom, car n’étant pas recouverte de ciment, encore moins des carreaux, mais du simple bitume.

De toutes les gendarmeries de Bobo Dioulasso, une seule sort du lot, au regard de son architecture plus moderne et plus présentable : il s’agit de la brigade-ville de Colsama (secteur 21).

Comment se fait-il donc que ce sont les gendarmeries qui héritent des vieilles bâtisses ? Et qu’est-ce qui est prévu, dans le court terme pour corriger la donne et redorer l’image de la gendarmerie à Bobo Diouasso ?
A la recherche de réponses à ces questions, nous avons approché la hiérarchie en l’occurrence le commandant Achille Tapsoba. Joint au téléphone, notre interlocuteur nous dira simplement qu’il y a des perspectives de construction de nouveaux locaux pour les brigades de gendarmerie de Bobo Dioulasso mais, il va falloir attendre encore longtemps.

En attendant donc, les Bobolais continueront d’aller solliciter les services des gendarmes dans locaux très peu accueillants. Toute chose qui n’est pas du goût de Salam Ouédraogo, couturier au grand marché de Bobo qui pleure surtout le quotidien les gendarmes qui travaillent dans des conditions à la limite du vivable. Issouf Toé, agent immobilière, lui, parle même "d’insulte" pour le corps de la gendarmerie, au regard de ces conditions de travail. Il propose donc que les populations, premières bénéficiaires des services des gendarmes, réfléchissent sur comment réhabiliter les bâtiments, à défaut de pouvoir construire de nouveaux locaux pour les pandores.
Cette idée est soutenue par Salam qui pense que l’association des artisans de Bobo Dioulasso peut être utile en termes d’apport artistique au renouvellement architectural de ces infrastructures des temps ancestraux qui abritent les gendarmeries de "la plus belle cité du Burkina Faso".

Bassératou KINDO
Lefaso.net

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