Actualités :: Compagnies de transport : La FENAT refuse de baisser les tarifs

Inviter les compagnies de transport de voyageurs à réviser les tarifs et jeter un regard sur les incendies de cars enregistrés ces derniers temps suite à des accidents ; ce sont les principaux points de la conférence de presse de la Fédération nationale des acteurs du transport routier du Burkina (FENAT) ce vendredi 18 décembre 2015.

Depuis l’annonce de la baisse du prix du carburant à la pompe, ils sont de plus en plus nombreux, les usagers, à demander une baisse des tarifs de transport voyage. A ce jour, si certaines ‘’ont suivi l’élan de cette baisse’’, ce n’est visiblement pas le cas pour toutes les compagnies. En plus de cette question récurrente, les acteurs font face ces derniers temps aux incendies de cars suite à des accidents. C’est, sans doute, pour cela que la Fédération nationale des acteurs du transport routier du Burkina (FENAT) a décidé de sortir du silence.
Sur le premier sujet, la FENAT a fait sienne une « invite pressante » de plusieurs structures associatives de la société civile à l’endroit des compagnies de transport pour une baisse de tarifs principalement de voyageurs. Fondant sa requête sur la baisse du prix du carburant de 80 francs/litre de gas-oil. Selon le secrétaire permanent de la FENAT, Bonaventure Kéré, des démarches sont été initiées auprès des compagnies dans l’optique d’une baisse du prix de transport ‘’les jours à venir’’. Même s’il souligne de passage que le tarif varie selon les types de véhicules (confort).
Tout en se montrant sensible aux préoccupations soulevées par les usagers, M. Kéré a expliqué que le secteur des transports fait, comme toute autre activité économique, appel à plusieurs facteurs ; de sorte qu’une diminution du prix du carburant n’a pas l’effet escompté sur les charges des compagnies de transport. Et à en croire le secrétaire général de la FENAT, Frédéric Sidibé, le carburant ‘’ne représente’’ que 40% des postes de charges des entreprises de transport. Si fait qu’il faut intégrer dans les calculs de fixation des tarifs, les éléments comme les pièces détachées, les lubrifiants, le coût élevé de l’assurance, les taxes exigées aux compagnies et bien d’autres intrants qui font qu’une baisse du carburant ‘’n’a pas d’impact’’ sur le chiffre d’affaires des sociétés. Les conférenciers en veulent pour illustration que les entreprises de transport, évoluant dans un contexte de mondialisation ou de globalisation économique, se voient soumises à la hausse du dollar pendant l’acquisition des intrants (pièces et autres lubrifiants). Ce qui fait, selon eux, grimper leurs charges de maintien des parcs.

«  En 2012, les compagnies de transport, réagissant à ce qui s’apparentait à un harcèlement de la part de l’Etat, à travers le collectif des syndicats de transporteurs, vous avaient conviés à une conférence de presse au CBC, pour vous entretenir sur la question du tarif de transport de passagers. Au cours de cette conférence, vous avez sans doute appris que la fiscalité applicable au secteur transport routier est une injustice ; un seul cas a été cité pour illustrer ce propos : la TVA qui est appliquée deux fois (sur le transport d’abord et interdiction de la déduire contrairement aux dispositions de l’article 329 nouveau CI. Ensuite, le tarif fixé pour transport de personnes au Burkina depuis 1984 est de 20 francs/personne par Km. Tous les tarifs de transport sont jusqu’à ce jour restés inférieurs à ce tarif fixé, homologué, sans ignorer qu’en 1994 la TVA de 18% a été introduite dans le circuit économique. D’où comme vous le constatez, on ne peut baisser ou augmenter un tarif en tenant compte d’un seul facteur »
, a expliqué le secrétaire permanent de la FENAT, Bonaventure Kéré.
C’est pourquoi, tout en affichant leur détermination à soulager les usagers, les responsables de la structure faîtière ont aussi exprimé leur souci à faire en sorte que les compagnies ne subissent pas les charges, au risque de les voir disparaître et avec elles, des milliers d’emplois.

« Si le Burkina ne fait pas disparaître la violence, la violence fera disparaître le Burkina »

Le second sujet de cette conférence a porté sur ce que les responsables de la FENAT ont qualifié de « phénomène » d’incendies volontaires de cars de compagnies de transport. « Ce phénomène très regrettable tend à se généraliser, et les transporteurs routiers sont inquiets », indiquent-ils. Et ce, non sans avoir exprimé leur regret face à cette perte en vies humaines et présenté leurs « sincères condoléances les plus attristées aux familles des victimes ». Les responsables de la structure ont confié qu’un accident n’est jamais souhaitable et qu’il « revêt toujours un caractère involontaire ».
Pour étayer leurs propos sur ces situations d’incendies, les conférenciers ont évoqué deux cas récents. Il s’agit du 1er novembre 2015 sur le tronçon Sakoinsé- Kokologho (RN1) où, suite à un accident, le car s’est vu incendié par une « foule d’individus ». Même scénario le 15 décembre dernier à la sortie Est de Ouagadougou sur la route de Fada où un car d’une autre compagne a été incendié, suite à un accident. Sur ces cas malheureux, ils ont indiqué ne pas vouloir s’y étaler, les enquêtes étant en cours pour situer les responsabilités. Seulement, ils disent inscrire cette situation dans le contexte global que traverse le pays. Citant en exemple des propos de jeunes qui, après avoir mis le feu ont clamé : « c’est nous qui avons brûlé le car. On a brûlé plus que ça ; des domiciles et même l’Assemblée nationale et il n’y a rien ».
C’est fort de tout ce qui précède que la FENAT lance un appel aux populations, aux usagers de la route en particulier, à avoir des comportements responsables dans la circulation. Pour ce qui est des entreprises de transport, le secrétaire permanent a détaillé les mesures mises en place pour éviter de tels cas malheureux. Il s’agit, entre autres, de recrutements des chauffeurs qui sont de plus en plus confiés à des cabinets agréés, de la prise en compte de critères de valeurs dans l’embauche, de l’instauration d’un système de contrôle dans le milieu, l’obligation de l’assurance obligatoire, etc.
La structure réitère également son appel au sens de responsabilité des transporteurs en vue de la sensibilisation des conducteurs à plus de prudence sur les routes.
A l’Etat, elle lance un appel à s’efforcer à mieux jouer sa partition en la matière. Réitérant son appel aux populations à travers cette réflexion de Monseigneur Paul Ouédraogo, président de la Commission nationale de la réconciliation et des réformes : « Si le Burkina ne fait pas disparaître la violence, la violence fera disparaître le Burkina ».

Oumar L. OUEDRAOGO
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