Actualités :: Villes pour la vie, villes contre la peine de mort

La Communauté Sant ‘Egidio au Burkina se joint à la Communauté mère de Rome pour commémorer, comme à l’accoutumée, chaque 30 novembre, la journée internationale de lutte contre la peine de mort dénommée « villes pour la vie, villes contre la peine de mort. » Pour la communauté de Sant ’Egidio « la peine de mort est inacceptable et humainement injustifiable »

La communauté de Sant’ Egidio est une communauté des disciples du Christ, une communauté d’amour qui développe une amitié singulière avec les pauvres et les plus vulnérables. C’est ainsi tout le sens de son apostolat. Son combat actuel contre la peine de mort trouve sa source actuelle dans cette réalité d’amour qui est l’expression de la conception de l’Evangile. Cet engagement s’est davantage consolidé au fil du temps dans ses rapports d’amitié qu’elle entretient avec les prisonniers dans les couloirs de la mort et aussi avec d’autres catégories sociales telles que les enfants vivant dans la rue, les personnes exclues de leurs communautés, les enfants en situation difficile etc.

La vie humaine est sacrée

Pour la communauté, « la vie humaine est sacrée de la conception jusqu’à la mort naturelle. (…) La vie, en particulier la vie humaine, appartient seulement à Dieu. Même celui qui tue ne perd pas sa dignité personnelle et Dieu lui-même s’en fait le garant » écrit le Pape François. La sacralité de la vie est inconciliable avec l’idée de la peine de mort. Aucune organisation Etatique ou aucun système judiciaire n’a le droit de mettre fin à une vie quel que soit le degré de la faute commise par le condamné vis-à-vis de la société. L’inviolabilité de la vie est la preuve que la mort ne doit pas être décidée par les instances sociales encore moins dictée par la force du droit pénal.

Pour des Etats de droits qui sont des garants traditionnels de la paix, la peine de mort est un acte qui contredit les principes d’humanité et de noblesse de nos sociétés démocratiques. En effet, elle constitue un échec pour nos Etats qui tue au nom des principes juridiques mais également un acte qui participe à la promotion de la culture de la violence. L’ère de la loi du talion est bien révolue.

La peine de mort est socialement injustifiable

Aujourd’hui, la peine de mort constitue une violation des normes fondamentales instituées par la communauté internationale. La prétention du droit dans sa nature réel est de préserver la vie humaine dans son intégrité et dans tous ses aspects. Ainsi, la déclaration universelle de 1948 proclame en son article 3 : « tout individu a droit à la vie ». Le pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1976 affirme en son article 6 que « le droit à la vie est inhérent à la personne humaine ; ce droit doit être protégé par la loi… ». La charte africaine des droits de l’homme et des peuples de 1986 déclare en son article 4 : « la personne humaine est inviolable. Tout être humain a droit au respect de sa vie et à l’intégrité physique et morale de sa personne… »

L’ensemble de ces normes juridiques réaffirme l’obligation à tous les niveaux de la vie sociétale de protéger la vie humaine. Autrement, « Protégée par le droit, la vie est ainsi exposée à prendre fin par l’effet du droit. Protéger la vie par la mort, donner la mort pour sauver la vie, n’est-ce pas le comble du paradoxe et le summum de la contradiction. » De ce fait, la peine de mort est inacceptable et humainement injustifiable.

Dans l’acception de la communauté Sant’Egidio, la peine de mort, acte avilissant, est socialement inacceptable. Elle perd toute sa légitimité car l’infraction, de nature relative, ne peut justifier l’élimination d’une vie ; l’infraction est un fait construit par le droit qui plus est, nous assistons de tous les temps l’effectivité des erreurs du système judiciaire. Pour différents intérêts en jeu, la justice humaine est souvent de nature arbitraire.

En outre, il est d’une certitude acquise que l’on ne peut pas résoudre la violence par la violence. La peine de mort loin de cicatriser les blessures morales des victimes, participent encore à créer d’autres désolations sociales plus graves. La peine de mort ne corrige pas le condamné au contraire elle le supprime. Cet acte ne peut pas réparer pas le préjudice moral subi par les parents des victimes.

Notre société doit s’élever au-delà des actes de criminalité commis afin de s’inscrire dans une perspective de lutte contre la peine de mort tout en préservant l’intégrité de la vie. La peine de mort n’est pas en effet une thérapie contre la violence et encore moins une pratique qui contribue à diminuer le taux de criminalité mondiale. Il est objectivement démontré qu’il n’existe pas de corrélation directe entre la peine de mort et la criminalité. Ainsi, les origines de la criminalité sont à rechercher plutôt dans la faiblesse des conditions socioéconomique, sociale, culturelle et politique. Cette situation en appelle à la responsabilité collective et nos Etats doivent travailler à relever ces défis. Nos institutions sociales ont le devoir de travailler à socialiser davantage l’Homme car la peine de mort, loin de réhabiliter la personnalité humaine en erreur, nie sa capacité de conversion intérieure et la possibilité de se racheter.

Communauté de Sant’ Egidio

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