Actualités :: Attentat par ci attentat par là : Et si l’option militaire n’était pas la (...)

En visite au Kenya en ce mois de novembre 2015, le pape François a affirmé, au cours de son séjour, que Dieu ne devrait jamais être utilisé pour justifier la haine et la violence. La première autorité spirituelle de l’Eglise famille déplorait ainsi « la radicalisation de nombreux jeunes au nom de la religion pour semer la discorde et la peur ». En effet tout se passe comme si le monde dans lequel nous vivons semble être devenu fou depuis quelques semaines. Et aucun continent n’est véritablement épargné par la violence.

Du côté des States, de façon récurrente, si ce n’est pas un flic qui tire sur du « négro » c’est un ancien élève qui canarde ses camarades. En Europe et en Afrique ce sont de jeunes gens qui s’en prennent, au péril de leur propre vie, à leurs compatriotes, sans motifs politiques véritables.
Des attentats au bilan macabre très élevé. Jugeons-en ! « Le 4 novembre, à El-Arish, en Égypte, un attentat au camion piégé a tué 4 policiers et fait plusieurs blessés. Le 12, un kamikaze a tué 43 personnes à Beyrouth. Le 13, 26 morts à Bagdad. Les 17 et 18, à Yola puis à Kano, au Nigeria, 47 personnes ont perdu la vie », selon Jeune Afrique du 23 novembre 2015. L’on pourrait y adjoindre les quatre femmes qui déclenchent leurs bombes à Fotokol (Cameroun), le 22 novembre. Bilan : 10 morts. Il y a aussi les 13 morts et 20 blessés de Tunis, le 24 novembre notamment des militaires chargés de protéger le Président de la république.
Selon toujours Jeune Afrique du 30 novembre « dans la seule bande sahélienne, l’activité des groupes islamistes radicaux a entraîné le déplacement de 3,5 millions de réfugiés et la mort de près de 20 000 civils (dont 60 % pour le seul Nigeria), et pas moins de dix capitales du continent ont été, ces dernières années, la cible de prises d’otages et d’attentats meurtriers : Tunis, Tripoli, Bamako, Abuja, N’Djamena, Niamey, Kampala, Nairobi, Djibouti, Mogadiscio… »
Quand on écoute notamment les terroristes qui se sont illustrés ces dernières semaines tant à Paris qu’à Bamako, avant d’ouvrir le feu ils font référence à la religion musulmane. En réalité il ne s’agit que d’un djihadisme douteux, étant entendu que les exégètes de la foi islamique ont condamné les attentats de Paris et de Bamako.
Cette escalade de l’insécurité, qui ne met aucun pays à l’abri a contraint les chefs d’Etat de cinq pays de la zone sahélienne regroupés sous l’appellation G5 (Burkina Faso, Mauritanie, Niger, Mali, Tchad), à se retrouver urgemment à N’Djamena au Tchad. Cette rencontre au sommet intervient après le conclave de leurs chefs d’Etat major généraux des Armées qui ont choisi Ouagadougou en octobre dernier, pour se pencher sur la question de l’insécurité qui menace cette partie du continent.
La rencontre des chefs d’Etat du G5 a abouti, comme on le sait, à la création d’une école régionale de guerre du G5 Sahel en République islamique de Mauritanie qui entrera en fonction dès 2016, d’une force conjointe de patrouilles… Les autres décisions des chefs d’Etat portent essentiellement sur des aspects plutôt économiques et de développement. Il s’agit notamment de la création d’une compagnie aérienne, la construction d’un chemin de fer, la lutte contre le chômage et la migration des jeunes, la mobilisation des ressources financières auprès des PTF…
En réalité ce sont les ambitions socioéconomiques et de développement de nos chefs d’Etat qui constitueraient à notre avis le véritable rempart contre cet intégrisme de mauvais aloi. En effet l’insécurité au fil des années ne sera plus seulement d’ordre terroriste et téléguidée de l’extérieur mais serait liée à des motivations de politique intérieure de nos Etats.
Tenez, dans ce G5, en dehors du président Michel Kafando du Burkina Faso dont la volonté de s’en aller à la fin de son contrat avec son peuple, d’ici à la fin de l’année ne souffre d’aucun doute, les autres membres du quinté ont chacun leur péché mignon qui risque d’être source d’insécurité. Le président IBK du Mali a son boulet de barbus et d’hommes en bleu qu’il traine avec en sus une bonne partie de son pays hors de son autorité. Le Nigérien Mahamadou Issoufou vient d’embastiller après une quasi-exfiltration son principal opposant, Mahamane Ousmane, à son retour d’exil volontaire de France pour une affaire d’enfants achetés au Nigéria. Mohamed Ould Abdel Aziz de Mauritanie qui avait promis gérer juste une transition vient de se faire réélire pour un second mandat non sans avoir muselé dans les règles de l’art son opposition et les leaders de la lutte négro-mauritanienne. C’est dire que les expériences douloureuses d’ailleurs doivent servir dès à présent de matière à réflexion pour ne pas commettre les mêmes erreurs, fautes ou négligences. Le Burundi en est un exemple. Nombre de spécialistes qui se sont exprimés consécutivement aux attentats de Paris expliquent que la plupart des kamikazes non seulement étaient bien connus des services de sécurité, mais surtout ce sont des jeunes qui n’ont pas réussi à l’école, sont au chômage… Le reste n’était plus qu’une affaire de maitre à penser et d’un lavage de cerveau.
Le fait que l’un des kamikazes parisiens ne se serait pas fait exploser (sa ceinture ayant été retrouvée) prouve si besoin en était qu’il aime la vie, que ce n’est pas un « fou de Dieu ». Sa volonté initiale de se faire exploser ne serait donc que l’option d’un désespéré qui pensait sans doute par cet acte en finir avec cette société qui lui en veut particulièrement en lui bouchant toutes les issues.
Jusqu’où cette guerre asymétrique de la jeunesse pourra-t-elle nous conduire quand on sait que les spécialistes des questions démographiques affirment que d’ici à 2050 nous passerons de 7 à 10 milliards d’êtres humains sur la planète terre. La réflexion prospective doit être menée dès à présent sur la problématique de la jeunesse et de ses perspectives, en Afrique notamment. Car la seule option militaire ne pourrait constituer la solution idoine contre le terrorisme.
La jeunesse africaine, la grande majorité de la population est de plus en plus informée, instruite et désespérée. Une telle jeunesse constitue un terreau fertile soit pour des politiciens à la petite semaine experts en manipulation et récupération soit pour des schizophrènes prétendant être investis d’un messianisme de type « nouveau réveil. »
L’exemple du Président Lula Da Silva du Brésil, qui a su apporter les fruits de la croissance économique dans les favelas des mégapoles de son pays doit inspirer ceux qui nous gouvernent. Notre avenir réside en bien comme en mal entre les mains de notre jeunesse. Tout dépend des réponses que l’on apporte à ses aspirations et préoccupations ! L’alternance au pouvoir constitue en elle-même une source d’espoir et d’espérance.

Neya de Gabou

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