Actualités :: Militaires, policiers et gendarmes radiés de 2011 : Ils exhortent les (...)

Les Militaires, policiers et gendarmes radiés de 2011 continuent de demander leur réintégration. Ils ont organisé une conférence de presse ce 6 novembre 2015 pour une fois de plus interpeller les autorités de la transition sur leur situation. Depuis 2014, ils se sont tenus aux côtés du peuple dans la lutte, « nous avons donné du sang au lieu de faire couler » ont-ils dit, exhortant les autorités de la transition à les intégrer. Ils ont noté que des membres de l’ex RSP qui se sont mutinés, n’ont jamais été inquiétés, pis ont été réaffectés depuis le putsch manqué, alors qu’eux demandent pardon depuis 2011, en vain.

Depuis qu’ils ont été radiés, les militaires, policiers et gendarmes ont rencontré les autorités coutumières, religieuses et politiques pour demander pardon et réintégrer leurs différents postes, en vain. « On nous a toujours dit de rester à l’écoute. Nous sommes restés à l’écoute depuis maintenant quatre ans ».

« Hier nous étions coupables, mais aujourd’hui, nous sommes victimes. Les évènements du 16 septembre ont fini par nous donner raison » estiment ceux qui disent être victimes d’une justice à deux vitesses ? En effet, de « toutes les casernes qui se sont mutinées, le RSP s’est illustré comme étant la caserne qui a causé suffisamment de tord notamment par le pillage des commerces, la destruction des domiciles, et des chefs militaires ».

Les radiés ne comprennent pas pourquoi aucun militaire du RSP n’a été radié à l’époque, parmi les près de 900. « C’est encore l’armée loyaliste qui a subi la fougue de Blaise Compaoré et de son Général », a regretté Hervé Tapsoba, le porte-parole des militaires radiés. « Comparativement aux multiples actions mettant à mal le fonctionnement des institutions de la transition jusqu’au putsch, le RSP est dissout mais ses éléments sont toujours acceptés dans l’armée et sont même mutés dans différentes casernes ». C’est donc une injustice que les militaires, policiers et gendarmes dénoncent. Loin des accusations fortuites à l’endroit de l’ex régiment, les conférenciers ont estimé que le temps a plutôt œuvré à leur donner raison sur la barbarie du RSP.

Selon eux, après leur mea culpa, ils se sont tenus aux côtés du peuple lors de l’insurrection populaire. Il en a été de même pendant le putsch du CND, où ils disent avoir été approchés par des éléments du RSP, avec beaucoup d’argent pour les rallier à leur cause, mais ils ont refusé, « préférant garder leur dignité ». Mieux, en plus des actions de résistance, ils se sont saignés en donnant leur sang aux blessés ? Toutes ces actions de l’avis de Hervé Tapsoba et ses camarades ont été de nature à traduire leur amour pour la patrie.
Difficile la reconversion

Les conditions de vie sont pénibles pour les ex militaires, gendarmes et policiers, à entendre leurs porte-parole. « Beaucoup ont perdu leurs femmes, beaucoup d’enfants ne vont plus à l’école » ont- ils indiqué. Des procédures judiciaires ont été initiées, des négociations entamées, mais sont toutes restées vaines. « S’il le faut, nous irons dormir avec nos familles à l’Etat-major général des armées et qu’ils nous terminent si c’est ce qu’ils veulent », a-t-on entendu lors de la conférence de presse qui a mobilisé du monde au centre national de presse-Norbert Zongo.

Certains radiés ont témoigné les difficultés de réadaptation auxquelles ils sont confrontés. Comme ce jeune, jadis conducteur dans l’armée qui dit être allé trouver un poste de chauffeur en côte d’ivoire. « Quand ma patronne a découvert que j’étais un militaire au Burkina, elle m’a simplement renvoyé » a-t-il raconté presqu’en sanglot.

Les « repentis » ont alors exhorté le gouvernement de la transition, notamment le ministre de la défense, le ministre délégué chargé de la sécurité, le chef d’Etat-major général des armées et le directeur général de la police à « s’impliquer activement dans la résolution » de leur situation et les réintégrer dans leurs fonctions respectives.

Ils précisent avoir pour beaucoup, été victimes d’injustice, car les procédures ayant conduit à la radiation n’ont pas respecté les textes en la matière, mais ont souvent été des règlements de compte. Ils disent avoir espéré que « l’injustice » sera réparée avec la transition, mais ne perdent pas espoir que les doléances qu’ils expriment depuis maintenant quatre ans seront entendues et satisfaites.

Tiga Cheick Sawadogo
tigacheick@hotmail.fr
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