Au cours d’une conférence de presse qu’elle a animée ce mardi 15 septembre à l’éducation ouvrière, la Coalition nationale contre la vie chère (CCVC) a annoncé qu’elle organise à compter de ce jour jusqu’au 3 octobre 2015, une campagne nationale pour interpeller les autorités de la transition sur leur bilan jugé mitigé, de même que les candidats aux élections du 11 octobre.
La transition burkinabè tire à sa fin et pour les responsables de la CCVC, elle « n’est pas arrivée à étancher la soif des Burkinabè ». Qualifiée de « championne des promesses » par Bassolma Bazié, Secrétaire Général de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B), la transition n’aurait donc pas réussi à faire un « vrai nettoyage » durant son mandat. La désillusion des populations qui réclamaient le véritable changement prend de plus en plus forme. A l’orée du 11 octobre, plusieurs dossiers restent en suspens et en attendant que la patate chaude ne soit refilée aux futurs dirigeants, le Burkina Faso entrera dans une période d’ébullition politique, laquelle sera parsemée, selon Chrysogome Zougmoré de « promesses électoralistes ».
C’est donc dans le but de soutenir l’éveil des populations et interpeller les candidats et le gouvernement de la transition, que la CCVC lance sa campagne d’interpellation sur toute l’étendue du territoire national. Et c’est sous le thème « Contre l’impunité et la vie chère, pour les droits économiques et sociaux, pour les libertés et l’indépendance nationale ! » que plusieurs activités seront menées.
Des conférences de presse, des conférences publiques, des déclarations, des émissions radio-télé, etc. seront organisées au niveau des 45 provinces suivant les moyens de chacun des démembrements de la coalition. Cette campagne, rassure M. Zougmoré, ne viendra pas perturber la campagne électorale qui débute à partir du 19 septembre. A propos de perturbation, la CCVC répond à ses détracteurs qui lui reprochent d’avoir « trop demandé à la transition ». Pour les conférenciers, la CCVC est composée de structures « responsables » qui portent « les préoccupations légitimes des populations » et qui n’exigent pas « le ciel ».
Du bilan de la transition
« Plus rien ne sera comme avant », telle est la phrase fétiche de la transition. Presqu’au terme de cette transition qui aura duré près d’un an, la CCVC dresse un bilan politique et social mitigé. Sur les questions de l’impunité et de la vie chère, la coalition note une certaine hésitation dans le dossier des martyrs de l’insurrection populaire, de Thomas Sankara, de Norbert Zongo, de Dabo Boukary et des autres crimes de sang. Que dire de l’issue du procès Guiro avec des « délinquants à col blanc qui ont mis à sac les ressources de notre pays » ? A cela, la CCVC note la baisse prochaine du prix de carburant, tel qu’annoncée par les autorités après que celles-ci aient « criminalisé les luttes des travailleurs et proféré des menaces contre eux ».
« Les libertés publiques n’ont pas été plus en mal que sous la transition », dixit Bassolma Bazié à propos de la peine d’amende qui s’applique aux médias en cas de diffamation. La question de l’annulation ou non des concours entachés de fraudes de la fonction publique est une fois revenue sur la table de la coalition qui reste convaincue qu’elle pose une question de justice. Elle demande également son annulation ou si le département d’Augustin Loada estime que cela relève de l’impossible, que les concours soient repris ultérieurement.
Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net
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