Actualités :: Logements sociaux de Bassinko : Les propriétaires passent du rêve à la dure (...)

C’était une grande joie de pouvoir enfin disposer d’un « chez soi » pour les bénéficiaires des logements sociaux et économiques de Bassinko. Mais voilà. Les logements, surtout ceux construits par les promoteurs immobiliers privés, attentent désespérément les propriétaires qui ne se bousculent pas pour les occuper. Les quelques « guerriers » qui ont aménagé, sont vite passés du rêve à la réalité. Ils sont assoiffés (manque d’eau), vivent dans les ténèbres (pas d’électrification), enclavés (pas de voies d’accès). Constat fait le 2 septembre 2015 par la presse, à l’invitation des rares bénéficiaires qui ont déménagé.

Ils ne sont pas au bout de leurs peines. Les veinards qui ont été tiré au sort pour bénéficier des logements sociaux et économiques de Bassinko sont aujourd’hui désemparés. La remise officielle des clés des villas a eu lieu il y a près de deux ans. Mais jusqu’à présent, c’est un site fantôme. Seuls quelques bénéficiaires, surtout les propriétaires des logements construits par les promoteurs immobiliers privés, ont aménagé dans leurs nouvelles demeures et vivent pratiquement un « calvaire ».

Manque d’eau courante sur les sites des promoteurs immobiliers privés (EAA, CGE, SIIWP, GITP), manque d’électricité, voirie inexistante, manque de canalisation, manque de services sociaux de base. En cette saison pluvieuse, les habitants de la cité sont pratiquement sur une ile dont l’accessibilité relève d’un parcours de combattant. « Les contrats proposés à ceux qui étaient intéressés par lesdits logements indiquaient que ceux-ci seraient viabilisés. Si l’initiative de l’Etat est louable, force est de reconnaitre que les résidents rencontrent depuis une année d’énormes difficultés », explique Mamadou Coulibaly le représentant des quelques résident des logements construits par les promoteurs immobiliers privés, objets de tous les ennuis. La cité viabilisée avec toutes les commodités promises, n’était qu’un leurre. La réalité et toute autre. Du coup, sur les milliers de bénéficiaires, seulement une trentaine a effectivement déménagé à Bassinko. Les maisons inoccupées reçoivent les visites des voleurs qui dérobent ce qui peut l’être.

Coulibaly Mamadou et d’autres bénéficiaires qui y résident donnent alors de la voix. Ils ont déménagé pour éviter une double dépense. « Si nous restons en ville, nous devons payer le loyer, pendant ce temps, la banque continue de couper nos salaires parce qu’on a officiellement reçu les clés de nos maisons » se désole un habitant de la cité, désemparé.

« J’achète la barrique d’eau à 500 f CFA, presque chaque deux jours » nous confie Félicité Ouédraogo qui a déménagé sur le site en Juin 2015. A la veille de la rentrée scolaire, elle se demande bien dans quel lycée inscrire son enfant. Avant, avec 3000 f CFA de carburant, je passais toute la semaine. Maintenant, à ce prix, je ne fais que deux jours, ajoute la dame qui finit par conclure que même avec le loyer qu’elle payait en ville, elle dépensait moins. La seule satisfaction, dit-elle, c’est de se sentir chez soi.

A qui a la faute ?

Les logements sociaux et économiques de Bassinko ont été un projet mirobolant présenté à des gens qui n’attendaient que cela. Le problème de logement dans la capitale se pose avec acuité. Etait-ce juste pour appâter les clients ? Il était prévu dispensaires, terrains de jeu, écoles, toutes les infrastructures d’une cité urbaine. Qui n’a pas joué sa partition ? L’Etat ou les promoteurs immobiliers privés ? « Nous avons cru à la bonne foi des autorités. Quand on approche les promoteurs privés, ils disent que leusr préoccupations, c’est construire des logements, c’est tout », explique Mamadou Coulibaly.
En chœur, les habitants estiment que si l’Etat avait respecté ses engagements, ils ne seraient pas dans cette situation.

Les entreprises privées qui ont construit les différents logements sociaux ne sont pas non plus exempts des reproches des bénéficiaires. Manque de services après-vente, des toitures qui suintent, absence de remblayage des cours ce qui entraine la stagnation des eaux des pluies, d’où le remplissage précoce des fosses et puits perdus, le retard dans l’exécution des travaux, initialement prévu pour 6 mois, qui sont allés à plus d’une année. Ce sont autant de griefs égrainés contre les quatre promoteurs immobiliers privés.

Du coup, les familles qui ont décidé d’habiter dans leurs nouveaux logements ont dû investir « beaucoup d’argent », pour rendre leur nouveau cadre de vie habitable.

Aussi, une bonne parti de la cité semble être logés dans un baffons, d’où les misères des locataires en cette saison de pluie.

Un des promoteurs immobiliers privés s’est invité à la visite guidée. Il s’agit du premier responsable de l’entreprise wend Panga international. Pour Julien Sawadogo, la qualité du site qui doit accueillir les logements ne leur incombe pas. C’est l’Etat qui a choisi. Même, « si l’Etat nous donne un terrain sur une montagne, nous allons monter construire, nous n’avons pas le choix », indique Julien Sawadogo.

Sur les différentes récriminations des habitants de la cité, notamment en termes de viabilisation, Julien Sawadogo leur donne raison. « Nous demandons à l’Etat d’accélérer le processus de viabilisation. Je crois que c’est à cause de la situation actuelle du pays que les choses tardent. Sinon dans les prévisions, en fin 2012, il était prévu l’eau et l’électricité ».

De bonnes intentions réaffirmées

Face à un cadre de vie non confortable qui empêche les propriétaires des logements de venir habiter à Bassinko, les rares résidents ont entamé des démarches auprès des autorités. Le 14 aout dernier, ils ont été reçus par le secrétaire général du ministère de l’habitat et l’urbanisme. Ce dernier était assisté des responsables l’ONEA et de la SONABEL. Une fois de plus, des promesses de viabilisation ont été faites.
-  Implantation de quatre bornes fontaines, début des travaux le 21 aout 2015 pour un délai d’exécution d’un mois ;
-  L’adduction d’eau potable pour les ménages, débit des travaux en novembre 2015 pour un délai d’exécution de cinq mois ;
-  L’électrification de la cité, début des travaux en novembre 2015.

En conviant la presse pour constater leurs conditions de vie, Mamadou Coulibaly et les autres habitants tenaient aussi à prendre l’opinion à témoin quant aux promesses qui ont été tenues par les autorités. Un chat échaudé craint l’eau froide, dit-on.

Tiga Cheick Sawadogo
tigacheick@hotmail.fr
Lefaso.net

Ouagadougou : Braquage d’un véhicule de transport de (...)
Crise alimentaire dans la Tapoa : Des personnes (...)
Burkina : Un réseau de présumés auteurs de vol organisé (...)
Ouagadougou : Deux présumés arnaqueurs via WhatsApp dans (...)
Burkina Faso : La crèche maternelle bilingue Notre-Dame (...)
Burkina/“Prix de la Lutte anti-corruption” : La date (...)
Burkina/Recherche scientifique : Maud Saint Larry Maïga (...)
Jubilé d’albâtre des Frères des écoles chrétiennes : Une (...)
Gaoua : Le gouvernement burkinabè et ses partenaires (...)
Plan d’action pour la stabilisation et le développement (...)
Burkina : La Jeune chambre internationale Ouaga Étoile (...)
Burkina : Un individu tentant de s’en prendre à une (...)
Burkina/Eau et assainissement : Démarrage officiel de (...)
Burkina/Enseignement supérieur : L’université Aube (...)
Université Joseph Ki-Zerbo : L’autonomisation des (...)
An 34 de l’assassinat de Dabo Boukary : L’UGEB annonce (...)
Affaire Lionel Kaboui : Le délibéré de l’audience de ce 16 (...)
Santé mentale : « Lorsqu’une personne développe une (...)
Région des Hauts-Bassins : Un directeur d’école relevé de (...)
Burkina Faso : Hermann Coulibaly/Gnoumou s’engage pour (...)
24e Journée nationale de lutte contre la pratique de (...)

Pages : 0 | 21 | 42 | 63 | 84 | 105 | 126 | 147 | 168 | ... | 36708


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés