Actualités :: Fraudes aux concours : « La solution est la reprise pure et simple des (...)

Ceci est une déclaration de l’Organisation démocratique de la jeunesse du Burkina Faso (O.D.J) par rapport aux fraudes relevées dans certains concours directs de la fonction publique.

DECLARATION SUR LES FRAUDES DANS LES CONCOURS DIRECTES DE LA FONCTION PUBLIQUE EDITION 2015

Depuis l’application des Programmes d’ajustement structurel avec leur lot de privatisations et de liquidations d’entreprises, la question de l’emploi est devenue particulièrement aigüe. Chaque année, à l’ouverture des dépôts des concours directs de la fonction publique, de longues files sont observées. D’abord devant les services de légalisation des mairies et des commissariats, puis dans les lieux de dépôts des dossiers de candidature. Déposer un dossier de concours est un vrai parcours de combattant. Etre l’heureux élu à un concours est un véritable exploit.
Par exemple, sur les quelques 9 773 postes à pourvoir en 2015, il y avait 655 934 candidats, ce qui représente moins de 1,5 postes pour 100 candidats.
Pour mettre un peu de chance de leur côté, beaucoup de candidats partent à « l’école de concours » pour plus de 9 mois. Dans la ville de Ouagadougou et de l’intérieur du pays, de nombreux centres de formation offrent aux différents candidats des formations en psychotechnique, en test de niveau et culture générale censées les armer pour le combat final, moyennant bien entendu une contribution financière. Un marché qui est de plus en plus florissant. Mais c’est là aussi que la fraude s’organise la plupart de temps. Ces responsables de centres sont en effet souvent les consultants que le Ministère de la fonction publique, du travail et de la sécurité sociale (MFPTSS) recrute pour la conception des sujets.
Ainsi, l’administration des concours est émaillée chaque année par des fraudes qui amènent souvent les autorités à annuler et reprendre certains concours. Cela a été le cas au concours des secrétaires des greffes et parquet en 2013.Cette même année, les résultats du concours du cycle B de l’ENAREF ont tardé à être publiés et pour certains, cela était dû à des cas de fraudes.
Les concours directs de 2015, organisés sous la Transition, contrairement à ce qu’on aurait pu penser, n’ont pas échappé à cette « règle d’or ».C’est ainsi que, malgré « la vigilance » du Ministre de la Fonction Publique, du Travail et de la Sécurité Sociale, par ailleurs responsable du Centre pour la Gouvernance Démocratique (CGD), le Pr. Augustin LOADA, l’administration des concours 2015 a été entachée de fraudes.
En conférence de presse le 21 août 2015, il a reconnu que « les 12 acteurs de cas de fraude au cours de l’administration des épreuves de l’ENAREF A, B et C, Assistant de douane, la santé et conseillers des affaires économiques ne sont pas des inconnus. En effet, les deux cerveaux sont l’un des responsables du cabinet chargé de la conception des sujets et l’autre, un responsable d’une structure de préparation et de formation pour les concours à questions à choix multiples ». Dans cette sale besogne, les auteurs des fraudes empocheraient entre 500 000 et 3 500 000 FCFA par corrigé vendu.
Face à ces cas de fraude avérés qui ont conduit à l’arrestation de 12 personnes, lesquelles ont toutes avoué leur forfait (documents à l’appui), le Ministre a cependant décidé la poursuite des corrections. En effet, le communiqué diffusé par le gouvernement à cet effet précise que « la correction des copies, démarrée depuis le 18 août 2015, se poursuit normalement », au motif que « grâce au dispositif de veille antifraude mis en place, le mode d’action a été bien circonscrit et une enquête a été ouverte ». Ainsi donc, le gouvernement n’envisage pas une annulation et une reprise des épreuves. Il parle de mode d’action bien circonscrit, ce malgré la banalisation des technologies de l’information et de communication que l’on observe aujourd’hui. Mais alors quel crédit pourra-t-on accorder aux résultats de ces concours ? Il est évident que si la fraude est consommée, alors les résultats ne pourront que consacrer le succès des candidats qui avaient suffisamment de pognon pour se procurer le « pétrole ». Quant aux auteurs des fraudes, la loi prévoit une peine d’emprisonnement de un an au pire et une amende d’un montant maximal de 1 000 000 de FCFA, loin derrière les 3 500 000 empochés pour un seul exemplaire de corrigé vendu. Et le gouvernement ne se gêne pas de dire dans son communiqué « qu’il ne ménagera aucun effort pour assurer la transparence, l’équité et l’égalité de chance pour tous les burkinabè dans les concours de la fonction publique. »
Non Monsieur le Ministre LOADA, par ailleurs homme de droit, vous ne pouvez pas contribuer à perpétuer le règne de l’injustice sociale et de l’impunité ! Surtout pas après l’insurrection des 30 et 31 octobre et du 2 novembre 2014 et encore moins contre cette jeunesse qui a versé son sang pour un changement de la gouvernance (démocratique !) dans notre pays. Pour assurer l’équité et l’égalité de chance de tous les candidats, la solution est la reprise pure et simple de tous les concours où il y a eu des cas de fraudes.
L’ODJ tient à saluer la combativité et la volonté de réussite saine qui animent la majorité des postulants aux concours directs 2015.Au cours de l’insurrection populaire, la jeunesse de notre pays, au prix de la vie, a écrit une nouvelle page en chassant le pouvoir corrompu et clientéliste de Blaise COMPAORE. Il est donc inacceptable pour la jeunesse patriotique d’accepter cette fraude organisée et entretenue par un système corrompu et incapable de résorber le chômage endémique des jeunes.

C’est pour cela, que l’ODJ :
-  Condamne fermement ces fraudes ainsi que le laxisme du gouvernement de transition dans l’organisation des concours directs de la fonction publique, édition 2015,
-  Exige du gouvernement de transition la reprise de tous les concours ayant enregistré des cas de fraudes avérés.
-  Soutient la lutte du comité des jeunes unis pour la reprise des concours concernés par les cas de fraude.

Vive la jeunesse patriotique et révolutionnaire du Burkina Faso !

Ouagadougou, le 05septembre 2015
Le Bureau Exécutif National

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