Actualités :: Commission d’enquête pour les victimes de l’insurrection populaire : L’annonce (...)

En sa séance ordinaire tenue à Fada N’gourma (chef-lieu de la région de l’Est) le 2 septembre 2015, le Conseil des ministres a adopté un rapport relatif à la mise en place d’une Commission d’enquête indépendante pour les victimes de l’insurrection populaire. La mise en place de cette Commission d’enquête indépendante, précise le compte rendu dudit Conseil des ministres, « vise à mener toutes les investigations en vue de déterminer les causes des morts et des blessures enregistrées au cours de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et des manifestations des 1er et 2 novembre 2014, n’ayant pas fait l’objet d’une information devant la Justice. » Il s’agit donc d’une Commission qui devra « faire la lumière sur les victimes de l’insurrection populaire. »

L’on se rappelle que la création d’une telle Commission avait été réclamée par certains acteurs depuis le début de Transition. Et comment ces acteurs ont-ils accueilli cette annonce faite par le gouvernement le 2 septembre dernier ? Cette question, nous l’avons posée au président de l’Association des blessés de l’insurrection, au porte-parole des familles des martyrs et au Secrétaire général du Mouvement burkinabé des droits de l’homme et des peuples (MBDHP). Si les deux premiers ont opté de rester muets comme des carpes en faisant attendre vainement, le dernier, Aly Sanou, s’y est prononcé. Pour lui, cette annonce révèle « un aveu d’échec » de la part du gouvernement de la Transition. Lisez plutôt…

« Au niveau du Mouvement burkinabé des droits de l’homme et des peuples, c’est avec étonnement que nous avons appris que le Conseil des ministres a décidé de mettre sur pied une commission d’enquête indépendante pour faire la lumière sur toutes les violations des droits humains qui ont été commises pendant l’insurrection populaire.

Nous disons étonnement parce que cette initiative est curieusement tardive. Elle est tardive parce que ça fait plus de dix mois que le gouvernement de la Transition est en place. Et également, nous sommes à moins de deux mois des élections qui doivent mettre un terme à la Transition. Nous nous demandons pourquoi c’est maintenant que le gouvernement de la Transition se décide à mettre en place une commission d’enquête indépendante sur des blessures, des tueries qui ont été enregistrées il y a bientôt un an ?

Ensuite, nous sommes étonnés parce que cette commission d’enquête indépendante vient à peu près six mois après les états généraux de la justice. On nous avait dit à grands renforts de publicité que ces états généraux étaient l’occasion pour la justice de redorer son blason, de diagnostiquer les maux qui minent notre système judiciaire ; et qu’après cela, il y aurait vérité et justice pour les victimes de l’insurrection populaire. Aujourd’hui, nous sommes surpris que six mois après, on met en place parallèlement une commission d’enquête indépendante. La question qui se pose alors est celle de savoir pourquoi ?

Pour toutes ces raisons, nous trouvons au niveau du MBDHP que c’est une initiative suspecte de la part du gouvernement pour gagner du temps. Vous vous souvenez qu’après l’assassinat de Norbert Zongo en 1998, une commission d’enquête avait été mise sur pied ; elle avait fait un travail formidable. Mais finalement, la justice a rangé dans les tiroirs, les conclusions de cette commission d’enquête indépendante. L’impression que nous, nous avons, c’est que le gouvernement de la Transition cherche à faire la même chose en ne se préoccupant que de l’organisation des élections, pour ensuite dire que ‘’nous avons mis en place une commission d’enquête indépendante’’, et enfin refiler la patate chaude au prochain gouvernement.

Nous pensons que cette décision du conseil des ministres est un aveu d’échec du gouvernement de la transition qui n’a pas été capable pendant toute une année, de rendre justice aux martyrs de l’insurrection populaire, de rendre justice aux personnes qui ont été blessées pendant l’insurrection populaire. Alors que tous ceux qui sont aujourd’hui au gouvernement, doivent leur place actuelle au sacrifice de ces personnes. Nous pensons que dans ces conditions, le minimum qu’ils devaient faire, c’est de leur rendre justice avant la fin de la Transition. Pour nous, la mise en place de cette commission d’enquête est un aveu d’échec. C’est la preuve que notre justice est toujours dans le même état qu’elle était sous le régime de Blaise Compaoré, c’est-à-dire une justice incapable de se saisir des violations de droits humains, des tueries, de mener des investigations et d’arrêter les personnes qui ont posé des actes répréhensibles et de les condamner conformément aux lois en vigueur. »

Propos recueillis par Fulbert Paré
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