Actualités :: Yagma 6 ans après les inondations : Les sinistrés peinent à se faire une (...)

Le 1er septembre 2015 a marqué le sixième anniversaire de l’arrivée des sinistrés sur la trame d’accueil de Yagma. Une relocalisation qui a fait suite aux inondations du 1er septembre 2009. Aujourd’hui, ces sinistrés essaient de se faire une nouvelle vie non sans difficultés.

Depuis le 1er septembre 2009, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts pour les sinistrés de cette date fatidique. C’est dans le village de Yagma, situé à une quinzaine de kilomètres de Ouagadougou, que beaucoup ont été relogés après les inondations du 1er septembre 2009. Plus de 24. 000 ménages partagent ce site d’environ 900 hectares. En dépit du soutien du gouvernement à travers le ministère de l’action sociale et de la solidarité nationale et ses partenaires, la vie de ceux qu’on peut aujourd’hui appeler anciens sinistrés n’est plus la même six ans après.

Une nouvelle vie avec ses peines

« Cela fait six ans et deux jours que je suis ici », nous indique avec précision un habitant de la trame d’accueil de Yagma. Il était commerçant au marché de 15 Yaar avant les inondations. Depuis, il n’est plus arrivé à mener son activité de vente de tissus. Avec une femme et six enfants, Salif Ouédraogo est obligé de mener d’autres activités pour nourrir sa famille. « J’habitais lanouayiiri et je vendais des tissus au marché de 15 Yarr. C’est suite à l’inondation du 1er septembre 2009 que nous avons été relogés ici. Je n’arrive plus à mener son activité parce que l’eau avait emporté mes tissus et le reste n’a pas pu être vendu. Maintenant je vends des poulets, je confectionne des briques. Je creuse aussi des trous pour les fosses septiques », explique-t-il.
Son voisin Abdul Kader Kontiguilisoko est, à peu près, dans la même situation. Avec l’aide du gouvernement, il a construit une maison. Mais il lui manque du terrain pour cultiver. « Je cultivais avant d’être relogé ici.je n’ai plus d’activités en tant que tel .j’essaie de joindre les deux bouts en allant souvent en ville pour construire des briques afin de subvenir aux besoins de ma famille », a-t-il témoigné. Pour Rosalie Nana, l’adaptation à Yagma n’est pas encore effective six ans après son arrivée. Elle aussi, commerçante, a du mal à mener son activité ou à se reconvertir. « Avant j’étais commerçante au marché. Depuis mon arrivée ici, je n’ai plus d’activités. Quoi que j’entreprenne, ça ne marche pas .D’ailleurs, la majorité des gens qui ont été relogés ici, ont préféré partir. La vie est pénible ici », a-t-elle expliqué.

Appui du gouvernement diversement apprécié

Le gouvernement et ses partenaires ont apporté un appui considérable aux populations sinistrées. Aujourd’hui, cet appui est diversement apprécié par les bénéficiaires. Fatima Nacoulma vit à Yagma avec sa famille depuis les inondations du 1er septembre 2009. Cette dame reconnait avoir bénéficié du soutien du gouvernement. En plus de la parcelle, sa famille a reçu du matériel pour construire une maison. « Le gouvernement nous a aidés en nous donnant une parcelle et des matériaux pour la construction. Notre famille a eu trente sacs de ciment, 20 tôles ». Grâce à cette aide, son mari a construit une maison. Il a cependant du mal à clôturer sa cour. Il essaie tant bien que mal de mener une vie comme celle d’avant mais la précarité du village leur rappelle toujours cette date du 1er septembre 2009.
Le gouvernement a mis en place des infrastructures comme les écoles. Mais les habitants trouvent que cela est insuffisant. C’est le cas de Rosalie Nana. Elle soutient que « Le problème majeur reste la fourniture d’eau potable et nous lançons un appel au gouvernement pour que les autorités nous viennent en aide. Le second aspect, ce sont les routes. Avant, nous nous passions par le sanctuaire de Yagma pour accéder à la ville, mais depuis que l’église a été clôturée, nous avons des difficultés ». Selon elle, les infrastructures ont été mises en place il y a seulement quelques mois. « S’agissant de l’aspect sanitaire, nous n’avons pas de centre de santé en tant que tel ; Le seul qu’on a mis à notre disposition, c’est un terrain vide aménagé avec des tentes .ce n’est que tout récemment qu’un CSPS a été ouvert », a ajouté Rosalie Nana. Le Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) dont parle Rosalie Nana a ouvert ses portes en avril 2015. Il est composé 7 agents et reçoit en moyenne 300 patients par mois.
Six ans après, les sinistrés de Yagma se souviennent encore de cette date du 1er septembre 2009. Si certains essaient de refaire leur vie sur cette trame d’accueil, d’autres par contre ont préféré rejoindre Ouagadougou. Souvent en vendant ce qu’ils avaient reçu comme soutien.

Judicaël Gaël Lompo
Nicole Ouédraogo (Stagiaire)
Lefaso.net

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