Après deux tentatives de grève de 72 heures et 48 heures sans gain de cause, le Syndicat national des agents des finances (SYNAFI) revient de plus belle à la charge en décrétant une fois de plus une grève de 72 heures. Ceci dans l’optique d’exiger purement et simplement le respect du protocole d’accord signé avec le gouvernement le 22 juin 2011.
La cours de l’éducation ouvrière a refusé du monde en cette matinée du 25 août 2015. Des agents du ministère de l’économie et des finances ne se sont pas fait prier à l’appel du Syndicat national des agents des finances (SYNAFI) qui de nouveau est en grève et cela pour 72 heures. Sur les murs, et même sur les arbres, on pouvait apercevoir l’effigie rouge représentant le SYNAFI et plus encore le slogan « savoir lutter, vaincre ensemble ». Cette grève fait suite au sit-in mené et à la grève des 19 et 20 août pour demander l’application du protocole d’accord et la répartition équitable du Fonds commun.
Si pour certaines personnes, la légalité ou non du Fonds commun se pose, cela ne devrait en aucun cas souffrir de débat selon le secrétaire général du SYNAFI, Savadogo Mohamed. A l’en croire, ce Fonds, en plus d’être légal, n’est pas seulement l’apanage du Burkina Faso, et il faut que les gens le comprennent. C’est un fonds distribué au niveau de tous les ministères de l’économie et des finances partout ailleurs. « Nous déplorons la mauvaise gestion de ce fonds par le ministre de l’Economie et des finances qui visiblement tend à marginaliser certaines personnes comme cela est notre cas. Nous osons espérer que cette grève de 72 heures, retiendra l’assentiment des autorités dans la prise en compte de nos préoccupations ». Et d’insister qu’il reste disposé et disponible à toute tentative de dialogue.
Cette fois-ci, aux dires du secrétaire général, la grève a été bien suivie car elle avoisine le taux de participation de la grève de 48 heures qui était de 98%. « Pour preuve, se réjouit-il, faites un tour au ministère, vous vous rendrez compte que tous les éléments sont réunis ici, d’autres sont en train de vaquer à d’autres occupations et d’autres même ont profité pour voyager. »
Comme pour répondre aux personnes qui n’approuvent pas leur démarche et qui du reste les traitent « d’enfants les mieux gâtés du pays », M. Savadogo a assuré que le SYNAFI a essayé autant que faire se peut, d’être compréhensif avec le ministère qui jusque- là est resté insensible à leurs doléances. « Nous ne sommes pas contre la transition, encore moins contre notre ministre mais nous demandons que nos revendications soient prises en compte. Aussi, combien de syndicats ont revendiqué avant nous sans que personne ne daigne s’opposer à eux ? Pourquoi quand c’est à notre tour de le faire, on nous traite d’enfants gâtés du pays » s’est indigné le secrétaire général du SYNAFI.
Sans pour autant dévoiler leurs actions si rien n’est fait dans les jours à venir, le SYNAFI promet de trouver des voies et moyens pour accentuer la pression au niveau gouvernement.
Pour rappel, le protocole signé entre le gouvernement et le syndicat en 2011 comprend entre autres, l’allocation d’un montant conséquent du Fonds commun (FC) aux structures du ministère de l’Economie et des Finances autres que les régies, à la hauteur de celui servi aux agents des régies de recettes. A cela s’ajoute l’extension d’une indemnité de responsabilité financière à tous les agents du ministère de l’économie et des finances, et l’augmentation de son montant pour compter de janvier 2005.
Aïssata Laure G. Sidibé
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