Actualités :: Affaire Moumouni Zongo : Des jeunes de Kilwin réclament justice

« Justice pour Moumouni Zongo ». C’est la principale requête de ce groupe de manifestants en cette matinée du 13 août 2015. Composés de membres de l’Organisation démocratique de la Jeunesse du Burkina Faso (ODJ), du Balai citoyen, d’amis et de la sœur du défunt, les manifestants ont décidé de marcher sur la brigade de gendarmerie de Sig-Noghin afin de remettre un message.

Munis de sifflets, de banderoles, de mégaphone, de pancartes, les marcheurs ont arpenté des artères de l’arrondissement avant de se retrouver dans la cour de la Brigade de gendarmerie, sise route de Kamboinsin (sortie nord de la capitale).
« Ce matin, nous sommes débout pour réclamer justice, pour notre ami et frère Moumouni Zongo, lâchement assassiné en 2013 par la brigade de gendarmerie section de recherche de Ouagadougou. Depuis deux ans, Justice n’est pas encore rendue raison pour laquelle nous marchons », situe un des manifestants, Ernest Zimba. Il est soutenu dans ses propos par Koudougou Bouda, président de la sous-section de l’ODJ de Sig-Noghin qui résume que « Ce matin, la brigade de gendarmerie de Sig-Noghin nous a reçus. On leur a remis un message de la famille. Ils ont dit que le dossier suit son cours et se trouve actuellement au niveau de la brigade de ville de Ouagadougou ». A en croire M. Bouda, la gendarmerie a « promis de le transmettre à sa hiérarchie ».

La sœur du défunt, Zongo Awa, explique : « nous voulons la justice, pourquoi on l’a interpellé, ils ont menti, l’erreur est humaine. S’ils se sont trompés on peut leur pardonner. Mais il faut qu’ils reviennent à la télévision et reconnaître qu’ils se sont trompés. Mon frère partait au travail lorsqu’il a été interpellé. On ne l’a même pas vu quand il est mort à la gendarmerie. Ils l’ont ensuite emmené à la morgue. Ils ont transformé son nom. L’enfant n’est pas un Ouédraogo mais un Zongo et il n’est pas un drogué. Au jour d’aujourd’hui, on ne connaît pas les résultats de l’autopsie fait auparavant ».

Une manifestation illégale ?

Du côté de la brigade de gendarmerie concernée, l’on estime que la marche est illégale. Selon les maîtres des lieux, les manifestants n’ont pas respecté les procédures d’occupation de l’espace public. Telle n’est pas la perception des marcheurs pour qui, le droit de manifester est reconnu à tout citoyen. « Ils estiment que nous devrions demander l’autorisation pour occuper la voie publique. Mais à notre niveau, nous n’étions pas dans une situation d’illégalité car le droit de manifester est reconnu à tout citoyen. Vue la sensibilité du dossier, il n’était pas évident. De plus, les gens sont sortis les mains nues », rétorque un manifestant.

Cette marche a-t-elle été approuvée par les parents du défunt ?

« Le message a été approuvé par toute la famille car, ce matin lorsqu’on quittait la maison, les parents ont été informés et ils ont donné leurs bénédictions pour que la marche se passe bien », a confié Koudougou Bouda. Des propos renchéris par un autre manifestant qui a indiqué que « ce matin, quand on quittait la famille, le papa de Moumouni Zongo a versé des larmes. Car, perdre un homme qui t’est cher n’est pas facile ». Les démarches de la justice semblent par ailleurs ne pas convenir aux manifestants. D’après Ernest Zimba, « cette affaire est allée entre les mains de la justice depuis le 23 septembre 2013, lorsque nous sommes allés déposer une plainte. Et le 8 octobre de la même année, nous sommes repartis faire le constat. Malheureusement, par les manœuvres de la justice, la plainte s’était égarée. Nous étions obligés de déposer une autre plainte ce jour-là. Et ils nous ont dit de passer de temps en temps pour voir la progression de la plainte. Nous avons entamé les démarches et jusqu’à présent justice n’est pas faite ».

Rappelons que l’affaire Moumouni Zongo « dure depuis deux ans jour pour jour » et que l’histoire de sa mort est restée divergente. D’après Zoundi Alassane, jeune du quartier du défunt et membre du balai citoyen, « le 13 août 2013, le papa de Moumouni est descendu au kiosque pour nous informer que la gendarmerie l’avait appelé vers les 1h du matin pour l’informer du décès de son fils. Moumouni avait été interpellé le 12 août aux environs de 13 h. La même nuit on nous annonce qu’il est mort. Raison pour laquelle nous avons manifesté le 13 août 2013 en barricadant la route nationale N°2. Auparavant, la gendarmerie était venue dans nos quartiers en civil. Selon ces derniers, il y avait des jeunes drogués dans la famille. Or Moumouni était un électricien qui n’a jamais aimé la drogue. Ils ont développé des mensonges pour venir interpeller le jeune homme ».

Diane Kagambega( stagiaire)
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