La délégation spéciale de Ouagadougou a tenu sa troisième session extraordinaire le 11 août 2015. La gestion des cimetières de la ville de Ouagadougou a été une fois de plus évoquée lors de cette session.
Les cimetières de la ville de Ouagadougou sont dans un état désastreux. La présentation du directeur de la santé de la commune, Dr Dar Francis Albert Somé, sur l’état des cimetières de la ville de Ouagadougou a fini de convaincre ceux qui en doutaient encore. Sur 20 cimetières répertoriés par la commune, seulement le cimetière municipal de Goughin peut être considéré comme « acceptable ». Les autres cimetières sont saturés. C’est ce qui ressort du film documentaire, « Voici le lieu où reposent nos morts et où nous irons demain », présenté par la direction de la santé.
Des cimetières mal gérés et saturés
Cette saturation, « amène souvent les gens à enterrer leurs morts dans des parcelles à usage d’habitation ou même sur la voie publique », affirme Dr Somé. Au cimetière de Karpala, par exemple les enterrements se font dans une propriété privée dans la nuit, le plus souvent. Selon la direction de la santé de la commune, presque tous les cimetières de la ville de Ouagadougou sont débordés. Au-delà de la saturation, les cimetières sont devenus le lieu où règne le désordre. Là où les morts devraient reposés en paix, est devenu des lieux d’activités illégales et malsaines. Des personnes mal intentionnées ont transformé les cimetières en dépotoirs tandis que d’autres se servent de ces lieux pour faire des abatages clandestins ou de vente et de consommation de drogue. Les cimetières sont devenus des lieux d’insécurité.
En dehors du cimetière municipal de Goughin, les autres cimetières n’ont pas une bonne gestion. Selon le directeur de la santé, « les gens enterrent comme ils peuvent ou comme ils veulent ». Il n’y a pas de registres des personnes inhumées et rien n’est organisé comme il se doit.
Il faut faire quelque chose
La gestion des cimetières est une vieille problématique. « Les conseils municipaux se sont succédés sans trouver de solution », a affirmé Dr Francis Albert. « Chaque année, on fait le constat. On repart triste, mais rien n’est fait », lance un membre de la délégation spéciale. Mais cette année, la délégation spéciale veut jeter les bases d’une résolution de ce problème. Dans tous les cas, si rien n’est fait, dans les trois années à venir, la commune de Ouagadougou devrait négocier avec les communes voisines pour inhumer ses morts.
C’est pourquoi, la direction de la santé de la commune de Ouagadougou a fait un certain nombre de propositions. Elle propose entre autres, la clôture des cimetières encore actifs notamment celui de Kamboinsin, la désaffection des cimetières saturés, la création et l’aménagement d’au moins deux cimetières modernes de grande capacité. Elle propose aussi la parcellisation de l’espace restant du cimetière sur la route de Kamboinsin et des nouveaux cimetières qui vont être crées. Pour le président de la délégation spéciale de la commune Ouagadougou il faut agir maintenant. « Nous devons déjà entamer des actions pour trouver des terrains pour nos morts et nous-mêmes », a soutenu Damien Gampiné. Le Conseil a demandé à la direction d’élaborer les propositions sous forme de plan d’actions budgétisé.
La délégation spéciale sait que la commune ne peut résoudre cette problématique à elle seule. C’est pourquoi, elle demande l’appui de la population pour une meilleure gestion des cimetières dans la ville de Ouagadougou. Des actions de sensibilisation seront menées afin que les populations accompagnent la mairie dans sa volonté de mieux gérer ces lieux.
Judicaël Gaël Lompo
Lefaso.net
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