Actualités :: Travail des enfants dans les débits de boissons : La Croix Rouge sonne (...)

Les débits de boissons pullulent dans la capitale Burkinabè. La fréquentation de ces lieux est interdite aux enfants par la loi, mais souvent, ils servent même de cadre de travail aux mômes. Selon une étude menée par la Croix Rouge Burkinabè dans le cadre du projet « Vigilance citoyenne », la situation est critique et commande des actions urgentes. C’est ce 7 août que les résultats ont été présentés à Ouagadougou. L’étude doit servir de base pour un plaidoyer en vue de sortir les enfants des griffes qui menacent leur avenir.

Ce sont 597 enfants qui ont été identifiés dans les 754 débits de boissons des huit arrondissements de la ville couverts par l’étude. Il ressort que le travail des enfants dans les débits de boissons concerne autant les garçons (53,6%) que les filles (46,4%). Généralement déscolarisés (47,4%) ou non scolarisés (27,5%). Parmi les enfants enquêtés, on note une forte proportion qui travaille dans les débits de boissons juste pendant les vacances.

La recherche du travail rémunérateur et l’insuffisance de soutien de la famille sont les principales raisons qui justifient l’exercice de cette activité.

L’enquête fait ressortir des conditions difficiles de travail, à la limite de l’exploitation. La durée journalière de travail (plus de 12 heures en moyenne), les heures de montée et de descente inadéquates (22h-24h ou 0h-5h), la faiblesse de la rémunération, l’exposition aux violences physiques, psychologiques sont entre autres éléments qui permettent de caractériser une situation d’exploitation. Face à la précarité et à la violation de leurs droits, les intéressés, dans leur grande majorité, ont malheureusement une très faible connaissance des acteurs de la protection de l’enfance (90%). Pis, il en est de même des droits de l’enfant dont plus de la moitié des enquêtés n’a pu en citer un seul.

Débits de boissons, nids de violation des droits de l’enfant

Pourtant les violations des droits et des dangers foisonnent dans ces endroits. « Les sévices corporels, les insultes de la part des employeurs et des clients, les punitions infligées aux enfants sous forme de privation alimentaire et de retenues sur les salaires ou la rémunération. L’autre élément, c’est que les enfants commencent le travail tardivement, ce qui les expose à des violences comme des agressions. Ce sont également des sites où on a le développement de certains comportements et pratiques aux antipodes des normes sociales, la prostitution, la drogue… » a dit le consultant de l’étude, Sako Daouda.

Et l’administrateur des affaires sociales au ministère de l’action sociale de poursuivre en indiquant que plus de 12 heures de travail, « c’est excessif et abusif pour leur âge et leur niveau de constitution physique ». Même que dans la logique des acteurs de la protection de l’enfance, la situation est doublement critique. « Les textes interdisent déjà la fréquentation des débits de boissons par les enfants, on ne parle même pas d’y travailler. Cela peut comporter des dangers pour leurs intégrité et moralité. Ce n’est pas un cadre propice à leur développement harmonieux » a-t-il poursuivi.

De la nécessité d’agir…

L’objectif de l’étude était d’élaborer une ligne de bases de données statistiques fiables relatives à la situation des enfants victimes de traite et d’exploitation travaillant dans les débits de boissons dans la ville de Ouagadougou. Et les résultats de l’étude, de l’avis du secrétaire général de la Croix Rouge Burkinabè, traduisent l’impérieuse nécessité d’entreprendre des actions urgentes, concertées et soutenues pour améliorer la situation de ces enfants.

Cela est impérieux pour ne pas compromettre l’avenir des enfants qui sont par ailleurs l’avenir du pays. « Très tôt quand les enfants sont employés dans ces conditions difficiles, il n’est pas évident que dans le futur, ils puissent jouir de toutes leurs capacités pour participer à l’effort du développement du pays » a soutenu le SG, Lazare Zoungrana.

Selon lui, l’étude est une contribution de la Croix Rouge à la lutte contre le phénomène du travail des enfants dans les débits de boissons, surtout qu’il ya peu d’acteurs dans le domaine. « Nous sommes auxiliaires des pouvoirs publics devant toujours intervenir pour ceux qu’on appelle « laissés- pour- compte », a –t-il indiqué

Lazare Zoungrana, a ainsi souhaité une synergie d’actions pour venir à bout du mal. Pour ce faire, la sensibilisation doit être la voie royale, selon les recommandations de l’étude. Il faudra également renfoncer la capacité des enfants en matière d’autoprotection, ceci à travers l’enseignement de leurs droits. L’étude recommande aussi de développer des alternatives au travail des enfants dans les débits de boissons. Mais déjà, le SG de la Croix Rouge s’est réjouit que dans la mise en œuvre du présent projet, sa structure ait eu l’appui des autorités communales miliaires, communales et policières.

L’étude a été menée avec l’appui de l’UNICEF, de la CEDEAO et de la Croix Rouge espagnole.

Tiga Cheick Sawadogo
tigacheick@hotmail.fr
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