Actualités :: Assises criminelles : Bahanla Lompo condamné à la peine de mort

La Chambre criminelle de la Cour d’appel de Ouagadougou a statué sur ‘’l’affaire Lompo’’, du nom de cet ex-militaire en service au sein du Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Reconnu coupable d’assassinat de sa copine Bernadette Tiendrébéogo, Bahanla Alphonse Lompo a été condamné à la peine de mort. C’était le mardi 30 juin 2015, à Ouagadougou.

Bahanla Alphonse Lompo est donc coupable du crime d’assassinat avec préméditation et guet-apens. C’est du moins, la conclusion à laquelle le jury criminel de ce 30 juin 2015 est parvenu. Et ce, après avoir écouté l’accusé et son avocat, le parquet qui l’accuse, les témoins, et l’avocat de la famille de la défunte.
Un assassinat commis à l’aide d’une arme de guerre, en l’occurrence une kalachnikov AK47, dans la nuit du 9 mars 2013. Une arme d’une capacité de 32 balles, mais qui en contenait 22 le jour du crime. Un crime dont la commission aurait consommé quatre balles dont deux ayant permis de défoncer une porte, et les deux autres, à achever la victime. Ces actes, le sieur Lompo a reconnu les avoir posés. Et ce, après une préparation minutieuse.
En effet, face à l’intransigeance de celle qui était jusque-là sa copine à donner des explications sur des soupçons d’infidélité et à deux avortements (grossesses dont la preuve n’a pu être apportée), le caporal d’alors s’est replié dans son « pied-à-terre ». De là, il est ressorti à pied, a-t-il lui-même précisé, avec la kalachnikov portée en bandoulière sous un manteau. Après une marche sur environ quatre kilomètres, il prit place dans une buvette à quelques dizaines de mètres de l’entrée de la cour de Bernadette. Il était ainsi à une distance qui lui permettait de guetter la fille. Cigarette allumée, il commanda la liqueur ‘’éperon’’. Peu de temps après, il rallie l’entrée de ladite cour, et après une deuxième cigarette terminée, il poussa la porte. Et c’est elle (Bernadette) qu’il aperçoit. Aussitôt, la fille rejoignit l’intérieur d’une chambre en fermant la porte derrière elle.

« J’étais hors de moi-même »

Une porte qui recevra aussitôt, deux coups de feu au niveau de la serrure. La porte cède, et c’est bien Bernadette qui s’y trouve, déjà atteinte d’une balle. Mais Bahanla a tiré encore, et encore…sur elle : Bernadette est devenue un corps sans vie, le crâne ouvert. Sa photo prise dans cet état et M. Lompo invité à l’audience à regarder ladite photo durant « une minute », refusa de la regarder. « Je ne peux pas regarder », a-t-il laissé entendre. Et l’insistance du président du jury ne fit rien !
Après le quatrième coup, la kalach s’est bloquée. C’est du reste, ce que Lompo lui-même a révélé : « Quand j’ai tiré, l’arme s’est bloquée ». ‘’Aurais-tu continué de tirer dans la cour en visant d’autres personnes, ou aurais-tu retourné la kalach contre toi-même, si elle ne s’était pas bloquée ?’’. Cette question du président du jury restera sans réponse. Bahanla Lompo ne cessant de répéter, « J’étais hors de moi-même ».
Le crime a ainsi été commis. Et son auteur dit le regretter « sincèrement ». Ce crime, au-delà de sa perpétration active, les circonstances qui ont entouré sa commission, ont fini par faire dire au jury criminel, que l’assassinat a été commis avec préméditation et guet-apens. D’où la condamnation de son auteur, Bahanla Lompo, à la peine capitale, en l’occurrence la peine de mort. Cette décision, le père de la défunte, Michel Tiendrébéogo, dit en être « très content ».
Mais, le condamné peut dans l’intervalle de cinq jours, exercer un pourvoi en cassation dans l’espoir de bénéficier d’une sanction moins lourde. Il peut aussi, formuler une demande de grâce présidentielle qui, si elle est accordée, peut commuer la peine de mort en peine d’emprisonnement à vie. Ce d’autant plus que l’application de la peine de mort dans notre pays, se trouve freinée par un moratoire. En attendant, Bahanla Lompo a été reconduit à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) d’où il a été convoyé à l’audience de ce 30 juin 2015. Une audience qui a sonné la fin des assises criminelles ouvertes le 15 juin dernier.

Fulbert Paré
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