Les délégués du personnel, les délégués syndicaux et les parents d’étudiants ont organisé une conférence de presse sur la situation qui prévaut à l’Institut international d’ingénierie, de l’eau et de l’environnement (2ie) le 2 juillet 2015. Ces trois acteurs dénoncent une gestion désastreuse du personnel qui affecte la performance de l’institut. Ils demandent également que des solutions de fond soient trouvées pour que l’école maintienne sa bonne image.
Ceux qui pensaient que le changement opéré à la tête de l’Institut international d’ingénierie, de l’eau et de l’environnement allait être une solution à la crise se sont trompés. C’est du moins l’avis des délégués du personnel, des délégués syndicaux et des parents d’étudiants. Selon eux, les conditions qui ont prévalu au départ de l’ancien Directeur général, Paul Ginies, n’ont pas connu d’amélioration. Au contraire, elles se sont empirées avec le nouveau, Amadou Ama Maîga. C’est pourquoi, selon Sina Thiam, l’un des délégués du personnel, ils ont voulu « dire à l’opinion nationale et internationale que l’actuel DG a montré ses limites. Son système managérial n’a pas fonctionné et il a échoué sur tous les plans ». Et les espoirs de voir s’améliorer les conditions de travail et les performances académiques de l’institut s’amenuisent jour après jour.
Dans leur déclaration liminaire, les délégués de personnel et les parents d’étudiants ont dénoncé, entre autres, l’ « absence de dialogue et d’écoute réels »vis-à-vis du personnel et des étudiants. Ils regrettent aussi la « gestion désastreuse du personnel qui se solde par de nombreux départs des travailleurs suite à des contrats CDD non renouvelés, des démissions forcées, des licenciements ». Selon les délégués du personnel, de janvier 2014 à aujourd’hui, le personnel a connu 50 départs. Les délégués perçoivent cela comme un acharnement de la direction contre tous ceux qui ne sont pas acquis à leur cause notamment les délégués du personnel et les délégués syndicaux. Ces derniers subissent des sanctions qui vont du blocage des missions au licenciement en passant par des mises à pied provisoires, des lettres de demande d’explication etle refus d’octroi des bourses de doctorat. Deux de leurs camarades sont actuellement dans cette situation. L’un a reçu une lettre de licenciement alors que l’autre subit une mise à pied.
L’autre aspect relevé par les délégués du personnel, c’est l’application « au forceps » du système License Master Doctorat (LMD) sans que les conditions matérielles requises ne soient réunies. « Le système en lui-même n’est pas mauvais. Mais pour son application il faut disposer d’un certain nombre de matériel et de personnel », ajoute Sina Thiam.
En plus de cela, les délégués syndicaux et de personnel dénoncent l’absence de grille salariale et indemnitaire, le traitement discriminatoire du personnel et la multiplication des actes d’injustice à l’encontre du personnel.
Pour manifester leur désapprobation, ils ont organisé un sit-in au sein de l’établissement et la présente conférence de presse. Ils exigent une annulation des décisions de licenciement et de mise à pied de leurs deux camarades. Au-delà de cela, ils réclament des solutions de fond pour améliorer leurs conditions de travail et les performances académiques afin de sauver les 2ie.
Le Conseil d’administration doit tenir son assise le 3 juillet 2015. Les délégués espèrent que leurs doléances recevront une oreille attentive pour l’intérêt de l’institut et des étudiants.
Judicaël Gaël Lompo
Lefaso.net
