Actualités :: Procès Guiro : quelle suite aux « menaces » contre les représentants de l’AJT (...)

Les représentants de l’Agence judiciaire du trésor (AJT) ont, le 20 juin 2015 (troisième et dernier jour du procès Guiro) porté à la connaissance de la Chambre criminelle de la Cour d’appel, des « menaces » dont ils auraient été l’objet. Des menaces proférées par Mathias Kadiogo, le Secrétaire général du Syndicat des douanes et par l’accusé lui-même.

Aux dires de la porte-parole des représentants de l’AJT, au cours d’une suspension de l’audience le 18 juin, le sieur Mathias Kadiogo les (elle et ses collègues) aurait rejoint à la cafète de la Cour d’appel. Là, il leur aurait dit de « faire beaucoup attention à ce qu’ils disent à l’audience ». Il aurait ajouté que « même le procureur n’a pas été aussi dur » avec M. Guiro.
Appelé à la barre pour qu’il s’explique, M. Kadiogo, visiblement confus, a laissé entendre « Je n’ai jamais menacé quelqu’un. Je suis étonné qu’ils aient pris cela comme des menaces ». Et d’ajouter, « Etant donné qu’ils connaissent les difficultés que les agents des douanes rencontrent sur le terrain, j’ai voulu leur demander de faire attention à ce qu’ils disent à propos de la douane (…) ». A l’en croire, l’intention était de les inviter, en tant qu’agents du même département ministériel, à ne pas tenir des propos qui vont compromettre la bonne marche des activités dudit département. En effet, l’AJT et la direction générale des douanes relèvent, toutes deux, du ministère de l’Economie et des finances (MEF). « Sinon, précise M. Kadiogo, je n’ai jamais considéré cela comme des menaces. »
Cette explication donnée, Mathias Kadiogo a présenté ses excuses. Des excuses accueillies par le président du jury, Jean Emile Somda qui a opté de ne pas tirer long.

Le parquet se réserve le droit…

Mais le procureur général, Laurent Poda, ne tarda pas à exprimer son rejet de ces explications. L’intention réelle de M. Kadiogo en tenant de tels propos, M. Poda veut la savoir. En effet, avant d’annoncer qu’il se réserve le droit de chercher à élucider cette affaire, le procureur général a demandé si les propos ont été tenus en nom personnel ou au nom du syndicat que dirige Mathias Kadiogo. Ce dernier a précisé avoir agi en nom personnel. Tout porte donc à croire que le procureur général voudra entendre davantage le sieur Kadiogo. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces propos relatés comme étant ceux de Mathias Kadiogo, sont loin de lui être prêtés injustement. A tout le moins, ce sont des propos qui nuisent dangereusement à l’accusé qui attendait encore d’être situé sur son sort.
Un accusé qui aurait lui-même dit à l’endroit d’un de ces représentants de l’AJT, ‘’merci ; moi je suis vieux, toi tu es encore jeune’’. Des propos faisant suite à une question de l’agent ainsi remercié, et qui sont loin d’être sincères.

« qu’aucun des intervenants dans ce procès… »

Ces propos auraient été tenus à la fin de l’audience du 19 juin. Ousmane Guiro ayant dit à l’audience de la veille qu’il a commencé à conserver son argent dans des cantines en vue de financer la construction d’un lycée, cet agent a demandé si ce stockage n’était pas fait plutôt dans l’intention de d’ouvrir une banque à domicile. Ce qui suscita le courroux de l’accusé. En tout cas, il a exprimé son refus de répondre à une telle question qu’il semble trouver provocante.
Et invité à s’expliquer sur ses propos pris pour « menaces » par l’AJT, M. Guiro dira, « Je tiens d’abord à présenter mes excuses pour mes propos jugés mal placés ». Et d’ajouter, « Parler mal à la partie civile ne faisait pas partie de mes intentions. « Je voulais, a-t-il poursuivi, lui (l’agent visé par ses propos) dire de ne pas poser des questions qui ressemblent à des injures ».
Du reste, ces propos de l’accusé et du SG du syndicat des douanes ont fait dire aux représentants de l’AJT qu’ils n’étaient pas en sécurité. Pour sa part, le président de la Cour, après rappelé, notamment à l’attention de l’accusé, que « Si on est à la barre, on doit répondre à toutes les questions », s’est voulu ferme : « il ne faudrait pas qu’aucun des intervenants dans ce procès fassent l’objet d’autres menaces pendant et après le procès ». A bon entendeur, ….

Fulbert Paré
Lefaso.net

Lien utile : Crimes économiques : Ousmane Guiro condamné à deux ans de prison avec sursis

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