Le monde entier commémore la journée mondiale des réfugiés ce samedi 20 juin. Au Burkina Faso, c’est le camp de Mentao à Djibo dans le Sahel qui servira de cadre pour faire une halte sur ces personnes ordinaires qui vivent une situation extraordinaire. Gogo Hukportie, représentante du Haut-commissariat des réfugiés (HCR) au Burkina et Michel Somma, coordinateur de la Commission nationale pour les réfugiés étaient face à la presse ce vendredi 19 juin pour fournir des informations et des chiffres relatifs aux réfugiés et personnes déplacées dans le monde.
« Les réfugiés sont des personnes ordinaires qui vivent des situations extraordinaires ». C’est la matière à réflexion de la journée mondiale des réfugiés de cette année 2015. Un thème interpellateur selon la représentante du HCR au Burkina et le coordonnateur de la commission nationale pour les réfugiés, parce que disent-ils : « nul n’est à l’abri d’être dans une situation de réfugié ». En effet, le déplacement contraignant des personnes ne cesse d’augmenter chaque année. Dû pour la grande majorité à des conflits, des guerres, des catastrophes naturelles, etc. Les chiffres indiquent qu’au Burkina Faso, en 2014, ce sont plus de 51 000 personnes qui demandaient l’asile. En 2015, le nombre a augmenté avec près de 60 000 demandeurs. C’est dire, affirme, Mme Gogo, que la situation est très alarmante.
Pour le cas particulier des réfugiés maliens, la situation s’était montrée reluisante en 2013. La crise de Kidal les amènera à changer d’avis sur leur probable retour au pays. Alors, en dehors du site de Sanyoro qui est actuellement fermé, le Burkina continue d’accueillir les réfugiés maliens sur les sites de Mentao à Djibo, à Bobo, à Ouaga, à Gorom-Gorom dans l’Oudalan et à Goudoubo (Dori).
A Mentao, ils sont au nombre de 13 319. Dori enregistre 10 327. Quant à l’Oudoulan, ils sont 8 184. A Bobo-Dioulasso, les réfugiés qui sont pour la plupart installés dans les quartiers sont au nombre de 1060. Et enfin Ouagadougou qui enregistre le plus petit chiffre : 802.
Au total, les réfugiés maliens se chiffrent à 33 692 qui vivent au Burkina pour 52% de femmes et 48% d’hommes.
Le HCR, selon la représentante travaille en étroite collaboration avec la Conaref qui est l’organe gouvernemental chargé de la protection des réfugiés sur le territoire burkinabé en leur procurant une assistance et une protection. Les réfugiés dès leur arrivée, bénéficient donc d’une protection juridique à travers l’attestation et la carte de réfugié qui leur sont délivrées, une assistance alimentaire, en santé, en éducation, etc.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) leur vient aussi en aide avec des vivres et des non vivres pour leur mieux-être. « Nous essayons aussi de mettre en place un système pour sécuriser les camps », a fait savoir Mme Gogo aux journalistes. Ceux qui sont dans les centres urbains ne bénéficient pas, certes, de cette assistance sécuritaire, mais ils ont toujours accès à la Conaref et au HCR pour poser leurs préoccupations.
Trop de crises dans le monde… les donateurs sont fatigués
Le HCR a toujours été soutenu par les pays comme les USA, le Japon, dans la prise en charge des personnes déplacées. Mais, déplore la représentante : « il y a beaucoup trop de crises dans le monde (Centrafrique, Syrie, Mali, Burundi…) qui entrainent des déplacés. Ces réfugiés ont aussi besoin d’aides ». Si bien que les fonds destinés à certaines agences restent très souvent insuffisants pour les prises en charges.
Le rapport global de 2014 révèle que du fait des guerres et des violences qui surgissent et se multiplient partout, le monde compte près de 60 millions de réfugiés et de personnes déplacées dont plus de 30% se trouveraient sur le continent africain. Au Burkina particulièrement, et ce depuis 2012, ce sont des réfugiés –maliens en grande majorité, mais aussi d’autres nationalités telles que tchadiennes, centrafricaines, ivoiriennes, rwandaises, congolaises et burundaises qui y vivent. « Nos équipes continuent d’enregistrer de nouvelles arrivées de réfugiés en provenance du Mali », affirme la représentante du HCR au Burkina. A l’en croire, les chiffres suscités sont alarmants, d’où l’urgence à conjuguer les efforts afin de montrer plus de solidarité envers ces hommes et femmes qui ont été contraints à fuir leurs pays pour sauver leurs vies.
Bassératou KINDO
Lefaso.net
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