Actualités :: Fonds d’imdemnisation : Témoignages de personnes réhabilitées

Les activités du Fonds d’indemnisation financière des personnes réhabilitées (FIFPR) se clôturent le 30 mars 2005. Pour marquer cet événement, le Fonds procède à un bilan du chemin parcouru. Dans ce cadre, nous sommes allés recueillir le sentiment de quelques personnes qui ont été indemnisées.

Nous sommes à quelques jours de la commémoration du 4e anniversaire de la Journée nationale de pardon (JNP), instituée depuis le 30 mars 2001. D’importants engagements avaient été pris par le chef de l’Etat à l’occasion de la 1re JNP dont la création d’un Fonds d’indemnisation financière des personnes réhabilitées (FIFPR). Cette année, le Fonds clot ses activités. Des personnes éloignées de la Fonction publique, puis réhabilitées, se souviennent de leur galère et parlent de leur vie de réhabilité.

Mme Sawadogo A. Aminata est institutrice principale à la retraite. Elle raconte qu’elle a été écartée de la Fonction publique pendant 22 mois pour avoir participé à la grève de 48 heures lancée par les enseignants du SNEA-B en 1984. Cette grève, se souvient-elle, avait été entreprise pour exiger la libération de trois des leurs arrêtés. Commença alors la traversée de désert jusqu’en janvier 1986, date à laquelle Mme Sawadogo Aminata a été reprise. Elle dit avoir accueilli la nouvelle de la réhabilitation avec une grande joie. Si pour elle l’indemnisation leur a permis d’assurer les frais de scolarité des enfants et autres, le fait qu’elle ait été fragmentée n’a pas permis de faire quelque chose de tangible. Mme Sawadogo a saisi l’occasion pour remercier le Gouvernement pour avoir rétabli la justice, soulagé les uns et les autres dans leur douleur et remis les licenciés en confiance. Elle conclut son propos en indiquant que notre société doit être bâtie sur la justice, le partage équitable, l’acceptation des différences pour un développement durable.

Jean Marie Honoré Ouédraogo a, lui aussi, été réhabilité et indemnisé par le FIFPR. Il est admis à la retraite depuis 1990. Il dit qu’il a été éloigné de la Fonction publique pendant 22 mois pour fait de grève. Ils voulaient, dit-il, obtenir la libération de leurs dirigeants (Jean Bila, Joachim Sib et Ousmane Kindo). Ce fut pénible et il n’a pu survivre que grâce aux sacrifices de sa conjointe, des parents et amis. C’est également avec joie que M. Jean Marie Honoré Ouédraogo et toute sa famille ont accueilli la nouvelle de la réhabilitation.

L’indemnisation financière qui s’en est suivie a eu, affirme Jean Marie Honoré, un impact positif en ce qu’elle lui a permis de retrouver sa dignité de chef de famille, de reprendre ses projets suspendus, d’assurer les études de ses enfants, de rétablir la paix et la confiance dans son foyer. Il regrette cependant que les indemnités leur aient été versées au compte-gouttes. Il saisit l’occasion qui lui est donnée dans ce témoignage pour remercier tous ceux qui ont contribué à leur réhabilitation : le président du Faso, les autorités, leur syndicat (le SNEA-B). Il appelle, pour terminer, les réhabilités à pardonner sincèrement.

Le troisième témoignage est d’Abel Ouédraogo, chef d’escadron de gendarmerie à la retraite. « J’ai été écarté de la Fonction militaire 8 ans durant, du 21 août 1983 au 1er janvier 1990. J’ai été placé en résidence surveillée du 21 août 1983 au 02 octobre 1986. » Pour les raisons de son dégagement, l’ancien chef d’escadron raconte : « A la suite d’une prétendue démission du commandant titulaire de la gendarmerie (L.C. Syé Ouattara), j’ai été chargé de l’expédition des affaires courantes sur ordre du sécretaire général du ministère de la Défense. Le 19 août 1983, je reçois de la part du commandant Lingani Jean-Baptiste, à l’époque commandant supérieur du Haut commandement, un message secret personnel officier, m’intimant l’ordre de fournir une liste d’officiers, de sous-officiers et de gendarmes à dégager.

Me référant aux textes qui régissent l’Armée dans le domaine du dégagement, je répondis par la négative tout en précisant que je ne disposais pas de dossier disciplinaire pouvant faire l’objet de sanction. Le 21 août, j’étais dégagé et placé en résidence surveillée ». C’est donc avec satisfaction qu’Abel Ouédraogo a reçu la nouvelle de sa réhabilitation. C’est un acte courageux, dit-il, de la part des autorités, qui lui a rendu un peu de dignité.

L’indemnisation financière dont il a été bénéficiaire a apporté, selon lui, un peu de bien-être à sa famille, même s’il reconnaît que c’est le médecin après la mort. C’est l’occasion pour lui de rendre hommage aux pionniers de l’ALDRO. Son mot de la fin est une interpellation des autorités, car il reste parmi les militaires dégagés et réhabilités beaucoup qui espèrent voir un jour leur carrière reconstituée.

Agnan Kayorgo
L’Observateur Paalga

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