Actualités :: Marche contre Monsanto : le 23 mai, les Burkinabè diront « Non » aux (...)

La guerre contre les organismes génétiquement modifiés est désormais lancée et la firme américaine Monsanto est dans le viseur du collectif citoyen pour l’agro-écologie, nouvellement créée. Ses premiers responsables ont animé une conférence de presse ce mardi 21 avril 2015 à Ouagadougou au cours de laquelle ils ont annoncé l’organisation d’une marche le 23 mai prochain à l’instar de plusieurs pays de la planète.

Après l’affaire Obouf qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive, voici un défi que doivent relever les citoyens soucieux de la santé humaine et de la biodiversité au Burkina Faso. Il s’agit des organismes génétiquement modifiés (OGM) introduits par Monsanto depuis une dizaine d’années sur le territoire national. Considérés comme étant un « mercenaire de l’agriculture », la firme américaine est aujourd’hui décriée par des OSC et individus réunis au sein du collectif citoyen pour l’agro-écologie (CCAE). Le 23 mai 2015, ils marcheront contre le projet d’agriculture intensive, génétiquement modifiée et dépendante des pesticides que symbolise cette immense multinationale américaine. C’est du reste l’annonce qu’ils ont faite lors de la rencontre voulue avec les hommes et femmes de médias.

Une marche de portée mondiale

C’est de la place de la révolution que les manifestants partiront jusqu’au rond-point des Nations unies où ils remettront leur message aux autorités de la transition. Le Burkina Faso ne sera pas orphelin car en Bretagne, quatre marches sont prévues. Mais en prélude à cette marche qui symbolise la résistance de plus de 50 pays face aux organismes génétiquement modifiés, les organisateurs annoncent une série d’activités de sensibilisation du citoyen à travers des émissions radio et télé, des conférences débats et des plaidoyers auprès des décideurs politiques sur les risques de consommation des produits OGM. Selon l’un des porte-parole du collectif Ousmane Tiendrébéogo, leur rêve le plus cher est de bouter Monsanto hors du Burkina mais « cela dépendra de l’engagement de tous, même des non-producteurs ». Convaincu que les OGM ne sont pas venus pour aider les Burkinabè mais pour les « écarter purement et simplement de l’agriculture », il pense que si rien n’est fait d’ici la fin de la transition, le Burkina Faso risque d’être une « fazenda appartenant aux multinationales avec une population d’esclaves ».

Résister aux OGM, c’est possible

« Produisons et consommons burkinabè », cette phrase du président feu Thomas Sankara est toujours d’actualité au pays des hommes intègres. Pour Ali Tapsoba de l’ONG Terre à vie, malgré les effets néfastes des OGM sur la santé humaine, les écosystèmes et l’économie de notre pays, il existe une alternative. Ce sont les produits locaux issus de l’agroécologie et l’agriculture biologique. Aussi les autorités doivent initier une politique agricole efficace basée entre autres sur un commerce équitable et l’amélioration des systèmes de transformation et de commercialisation des produits alimentaires, la bonne maîtrise des techniques de collecte et de gestion de l’eau, la mise en place de dispositifs de crédit mutuel pour les agriculteurs, la bonne diversification des cultures vivrières et maraîchères, la conservation et la préservation de nos semences paysannes.

Quel avenir pour les générations à venir ?

Depuis le début des années 2000, les semences transgéniques de Monsanto s’invitent dans nos champs et dans nos assiettes. La quantité ayant plus de valeur aux yeux du Burkinabè que la qualité, il n’était pas étonnant de voir cette multinationale s’implanter progressivement et surement. Pour le CCAE, Monsanto utilisait le pays comme « un cheval de Troie pour essaimer les OGM en Afrique de l’Ouest ». Selon Blandine Sankara, l’une des porte-parole du collectif, le niébé, la patate douce et le mil sont désormais dans « le collimateur » de la firme après que celle-ci se soit fortement investie dans le coton, le maïs et le sorgho. Au regard de ce qui précède, le citoyen lambda n’a-t-il pas le droit de s’inquiéter de la sécurité alimentaire pour les générations à venir ? Si, mais le tableau semble sombre.
En rappel, la marche n’est pas une première à l’échelle internationale mais de cette envergure, ce sera une première au Burkina Faso. Elle n’aura lieu qu’à Ouagadougou et non dans d’autres villes tels que Bobo-Dioulasso ou Dédougou (ndlr : la cité de Bankuy doit abriter la 18e journée nationale du paysan). Son Coordonateur général Christian LEGAY l’explique par le manque de moyens humains et financiers mais n’exclut pas que la lutte s’élargisse plus tard dans les grandes villes du pays.

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net

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