Actualités :: Relations journalistes-forces de sécurité : La mise au point de la (...)

Les relations entre journalistes et forces de défense et de sécurité ne sont pas toujours des plus cordiales. Chacun estimant, à tort ou à raison, que l’autre l’empêche de faire correctement son travail. Ces derniers temps, des articles parus dans la presse font état de « zèle déplacé » ou « d’abus » d’autorité de certains gendarmes. Les pandores ont tenu à faire une mise au point, au cours d’un échange à l’Etat-major de la gendarmerie le 16 avril 2015.

« Si un journaliste a des problèmes avec les forces de sécurité, on est disponible pour vous accompagner, pour vous faciliter les choses. C’est une faveur qu’on vous fait, ce n’est pas notre travail. Le journaliste est un justiciable comme les autres », précise d’entrée le capitaine Guy Hervé Yé, responsable de la communication et des relations publiques de la gendarmerie.

Puis, il revient aux dernières parutions d’articles qui accablent son « corps ». D’abord, l’article intitulé « le zèle déplacé de certains gendarmes ». Là, il s’agissait de gendarmes qui ont demandé à un journaliste d’effacer de son appareil photo des images d’un pont qu’il a prise en ignorant que ce lieu est sécurisé par ces derniers. « Il faut être clair : on ne peut pas faire de la sécurité sans faire du zèle », soutient le capitaine Yé, qui estime que dans le cas sus-cité, il n’agit même pas de zèle puisque le pont en question est gardé.

Mieux, il estime que dans le vocabulaire militaire, un pont est sensible. Donc, « si les gendarmes qui s’occupent de la sécurité au niveau de ce pont vous demandent d’effacer les images, c’est normal », poursuit-il, estimant même qu’ils auraient pu confisquer l’appareil photo. Car, « Ce qui peut être intéressant de l’œil d’un journaliste, un officier de sécurité vous dira que ce ne sont pas des images à publier parce qu’il y a des détails que vous montrez ».

« Le rôle du gendarme, c’est d’approfondir l’enquête »

Ensuite, place à l’affaire du gèle antibactérien qui a conduit à la perquisition du domicile d’un journaliste par la brigade de gendarmerie de Boulmiougou. « Un monsieur a été pris par la clameur publique qui le suspecte d’avoir utilisé un produit endormant pour profiter voler dans une boutique (…). Mon rôle de gendarme, c’est d’approfondir l’enquête », explique l’adjudant-chef major Madi Tiemtoré, le commandant de ladite brigade. Il estime que si l’intéressé a été menotté, puis son domicile perquisitionné, cela relève de la procédure normale. Brandissant le code de procédure judiciaire, le commandant de la brigade rappelle que l’officier de police judiciaire peut faire des perquisitions, peut procéder aux arrestations, peut faire des saisies dans le cadre de l’enquête préliminaire ou de l’enquête de flagrant délit.

Pourtant, le journaliste mis en cause estime qu’il ne s’agit ni plus ni moins qu’un abus, puisque le chef de la brigade avait le même type de gèle sur sa table et aurait reconnu qu’il ne s’agit pas d’un produit endormant, mais a décidé de perquisitionner son domicile, sans mandat. « Me demander un mandat de perquisition signé d’un procureur, je n’ai jamais vu ça depuis 32 ans que je suis dans la gendarmerie », se défend-t-il. L’officier judiciaire dit regretter par ailleurs que les journaux ayant traité de l’affaire n’aient pas cherché à avoir sa version des faits. Certains journalistes ont essayé d’entrer en contact avec le service de communication de la gendarmerie, sans succès, et ils l’ont précisé. L’affaire serait en justice pour fausse dénonciation.

« Il faut qu’on échange régulièrement pour apprendre les uns des autres. On n’est pas là pour empêcher votre travail. On n’est pas des adversaires, chacun fait son travail. Vous c’est pour informer les gens, nous c’est pour assurer leur sécurité. Les deux activités se concilient aisément, pour peu qu’on discute. Nous voulons de bons rapports avec vous », conclut le capitaine Yé.

Moussa Diallo
Lefaso.net

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