Actualités :: Journée de protestation de la CCCV : un mot d’ordre timidement suivi à (...)

8 avril 2015. La Coalition nationale pour la lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCCV), a respecté son rendez-vous de meeting à la place de la Révolution à Ouagadougou pour dénoncer l’indifférence du gouvernement de la Transition vis-à-vis de leur plateforme d’action. Annoncé comme une « grande messe », la grève a pourtant été suivie timidement. Dans nombre de services publics notamment, des agents vaquaient à leur mission à eux dévolue. Constat dans des lycées et des ministères !

Le 8 avril était annoncé par les organisations syndicales comme une « grande » journée de protestation. L’annonce est passée en boucle sur nombre de médias (traditionnels et réseaux sociaux). En effet, la vie au Burkina devient de plus en plus dure et la Coalition, soucieuse du bien-être des populations se doit d’interpeller le gouvernement. D’où cette journée de protestation qui apparemment n’a pas été suivie dans plusieurs structures publiques. Déjà, mardi dans la soirée, des élèves ont été informés de la suspension des cours le mercredi. Normal donc, le vide que nous avons pu constater aux lycées Philipe Zinda Kaboré, Nelson Mandela, Bogodogo… et certains établissements privés. Difficile de rencontrer un élève en tenue kaki. Par contre dans le quartier Ouidi, des élèves attendaient la reprise des cours après la pause de 10 heures. « Nous, nous avons cours. On pensait rester à la maison comme nos camarades du public, mais nos responsables nous ont enjoints de venir suivre les cours », confie un élève en classe de troisième. Que pensent-ils alors de cette journée de protestation ? Les jeunes élèves disent ne pas en savoir plus. « Nous avons juste appris qu’il y a une grève aujourd’hui contre la vie chère. Nous ne connaissons pas les détails », confie Nadine, élève en classe de troisième.

Motus et bouche cousue dans les ministères !

Difficile d’arracher un mot aux agents des ministères que nous avons pu visiter. En effet, au ministère de la Jeunesse, de l’emploi et de la formation professionnelle, la grève n’était vraisemblablement pas suivie. Une grande partie des agents étaient à leurs postes et vaquaient tranquillement à leurs occupations. Idem au niveau du ministère de la Justice, de même que le ministère en charge du Commerce, de l’industrie et de l’artisanat. « Qu’est-ce qu’on peut dire. Nous n’avons rien à dire », lance un agent. Au Ministère de l’Enseignement supérieur et secondaire, le mot d’ordre semble suivi. « Beaucoup d’agents ne sont pas venus aujourd’hui. Constatez-le vous-même dehors. Il n’y pas beaucoup de véhicules et de motos au parking », nous fait remarquer une vigile. Tout paraissait calme au niveau du rez-de-chaussée. « Je suis de cœur avec ceux qui sont en grève. Nous assurons le service minimum. Ce qui est normal », indique Mme Ouédraogo, agent à la perception spécialisée au ministère de l’Enseignement secondaire. Au ministère voisin –Ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation– une bonne partie des bureaux sont vides non pour cause de grève de la CCCV. « Il y a une activité à Dédougou qui réunit beaucoup d’agents du ministère. C’est pourquoi les bureaux sont vides », nous informe Adama Sawadogo. Assis avec d’autres agents sous l’ombre d’un bâtiment, ils n’étaient pas concernés par la mission de Dédougou. Toutefois, ironise Alexandre Kiemtoré, « cette grève ne nous concerne pas. Et depuis le matin, je n’ai vu personne sortir pour participer à un meeting ». Pourquoi ? Adama Sawadogo tente de rectifier en disant que la grève les concerne, certes, mais qu’ils sont là pour assurer le service minimum. Sa réponse suscite un débat, laissant entendre que nombre de Burkinabè sont fatigués de ces multiples mouvements populaires qui n’accouchent très souvent que des souris. La vie chère, selon eux, ne date pas de 2015. « Nous assistons à la cherté de la vie depuis 2007. Et rien ne s’améliore », lâche Adama Sawadogo, agent à la direction administrative et financière. Aux alentours du grand marché, des commerçants semblent ne pas être au courant de la manifestation. Aux environs de 12heures, à la Place de la révolution où a lieu le meeting, on procédait déjà à la désinstallation de la tribune et au ramassage des chaises. Et le cours de l’histoire de la cherté de la vie continue après cet appel à protester.

Bassératou KINDO
Lefaso.net

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