Actualités :: Journée de protestation de la CCVC : Des actions d’envergure en vue si rien (...)

Comme annoncé il y a de cela quelques jours, la coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC) a organisé ce mercredi 08 avril une journée de protestation contre le mutisme des autorités de la transition sur la plateforme revendicative minimale des travailleurs, « contre toute tentative de verrouillage des espaces de libertés chèrement conquis par notre peuple ». C’est la place de la révolution qui a servi de cadre au lancement du mot d’ordre.

CCVC Nongr- Maasom, Syndicat des travailleurs de la commune de Ouagadougou, Association Kebayina des femmes du Burkina et de nombreux particuliers, c’est un monde relativement important que nous avons trouvé à la place de la révolution ce mercredi matin. « Blaise Compaoré… En Prison », « François Compaoré… En prison », « Le pardon sans vérité et justice…Non ! Non ! Non ! Et Non ! » Ce sont entre autres les slogans qui tenaient la foule en haleine. En attendant l’arrivée des officiels. De fait d’officiels il s’agissait des organisateurs de la présente journée de protestation. La CGT- B, le MBDHP, le SYNATEB, l’AJB, la CSB, l’UGEB, le RENLAC,… Toute la crème de l’action syndicale burkinabè était présente. Et c’est à Chrysogone Zougmoré, président du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP) qu’est revenu le rôle de porte-parole.

Cette précision du premier vice- président de la CCVC d’entrée de jeu, « le mot d’ordre de grève que l’Unité d’action syndicale a lancé, c’est un mot d’ordre de 24 heures ». Comme pour démentir cette rumeur venue de la ville qui décrète plutôt une grève de 72 heures. Dans sa longue allocution (près de 20 minutes), Chrysogone Zougmoré est revenu sur la plateforme d’action conjointe, rendue publique ici même le 13 décembre 2014 et transmise au Président du Faso deux jours après ; une plateforme qui jusqu’à nos jours n’aurait fait l’objet d’aucun échange au sommet. La CCVC qui fait remarquer, non sans amertume, que pendant ce même temps, « Le Premier ministre Isaac Yacouba ZIDA et le Chef de l’Etat Michel Kafando en personne, reçoivent, à longueur de semaines, diverses associations et autres OSC (Organisations de la société civile, ndlr) à divers propos ».

« Rien de vraiment substantiel n’a été fait »

Qu’à cela ne tienne, le meeting de ce matin était l’occasion pour la CCVC de revenir sur certains points de sa plateforme revendicative. Une plateforme revue au bilan des cinq mois de transition. Pour la CCVC, rien de vraiment substantiel n’a été fait depuis cinq mois que dure la transition. Et d’énumérer : « Sur les crimes de sang, après les promesses et déclarations fracassantes, la relance du dossier Thomas Sankara fera l’objet d’hésitations et de tentatives de reculades, avant que l’ordre de poursuites ne soit enfin signé que le 24 mars dernier. Pour le Dossier Norbert Zongo, il n’est toujours pas ré- ouvert, quand bien même un nouveau procureur général a été nommé et un nouveau juge d’instruction désigné. Etant toujours au stade de l’ « information contre X », le dossier Dabo Boukary n’a pas connu un meilleur sort. S’agissant des martyrs de l’insurrection et comble de l’inconséquence, aucune, absolument aucune procédure judiciaire n’est ouverte pour faire la lumière et leur rendre justice, alors même que les autorités de la transition s’emploient à nous annoncer, depuis bientôt 5 mois, l’organisation d’une journée d’hommage en leur mémoire. »

Un mandat d’arrêt international contre Blaise et François

Sur les 27 ans de règne de Blaise Compaoré jugés catastrophiques par la CCVC, les organisateurs du jour insistent pour qu’un mandat d’arrêt international soit lancé contre Blaise Compaoré et François Compaoré et que les biens et fonds détournés par les dignitaires du régime Compaoré soient saisis. Et Chrysogone Zougmoré de se demander : « Si « Rien ne sera plus comme avant », comment se fait- il alors que des criminels, des voleurs, ceux- là qui ont mis à genou notre économie continuent de circuler librement et tranquillement sous le ciel du Burkina Faso, développant même des appétits électoraux ? ». D’où l’appel de la CCVC à juger et châtier les auteurs et commanditaires des crimes économiques et des crimes de sang. Ceux- ci, de l’avis de la CCVC, « doivent être frappés d’indignité politique et électorale ». La CCVC qui insiste par ailleurs sur le fait que « les autorités peuvent et doivent consentir encore des efforts sur les préoccupations relatives à la baisse des prix des produits de grande consommation dont les hydrocarbures, à la relecture de la grille salariale des agents publics, au contrôle des prix et de la qualité des produits, etc. » Pour toutes ce revendications, foi du Président du MBDHP, la plateforme d’action actualisée ainsi que la plateforme revendicative minimale qui en est issue seront transmises avec diligence aux autorités de la transition dans l’espoir d’une réaction rapide. Faute de quoi la CCVC « entamera les jours à venir des actions de mobilisation sur l’ensemble du territoire national ».

Haro sur « le discours belliqueux » de Zida

En milieu de semaine dernière le Premier ministre Yacouba Isaac Zida s’est montré ferme à l’endroit des organisateurs des mouvements de protestation. Lesquelles manifestations seraient pour certaines nuisibles à la bonne marche de la transition dont la mission principale est selon ses propres termes d’organiser les élections. Tout en dénonçant ce « discours belliqueux », la CCVC se dit constante dans son approche, « Nous avons toujours dit que pour nous, l’objectif principal de l’insurrection c’était d’améliorer les conditions de vie des travailleurs et de l’ensemble du peuple burkinabè et pas seulement d’organiser des élections. Les jeunes qui se sont fait tuer les 30 et 31 octobre sont sortis non pas pour qu’on organise les élections, mais pour qu’on améliore un tant soit peu les conditions de vie du peuple burkinabè. »
En rappel, plateforme d’action actualisée de la CCVC s’articule autour de quatorze points comportant des mesures urgentes contre l’impunité et pour l’élargissement des libertés, et des meures urgentes contre le phénomène de la vie chère. En attendant de transmettre la version actualisée à qui de droit, cette journée de protestation se tient sur toute l’étendue du territoire à travers des meetings, des sit-in et des Assemblées générales…

Samuel Somda
Lefaso.net

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