Des manifestants se réclamant de la jeunesse consciente de la commune rurale de Pabré ont marché ce jeudi 2 avril 2015 pour dénoncer la mauvaise gestion des lotissements de ladite commune par l’ex-Maire Anatole Douamba.
Munis de mégaphones, de sifflets et de pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Ex-Maire, où sont nos parcelles ? », « Audit à Pabré », « Trop c’est trop », une centaine de jeunes ont exprimé leur ras-le-bol face à une situation, qui selon eux, dure depuis 2011. Entre lotissements anarchiques et partage complaisant de parcelles, l’ex-Bo
« Notre mobilisation n’est ni une provocation envers des personnes, ni une défiance à l’autorité du premier ministre et du gouvernement de la transition … mais elle montre le désarroi de vos administrés face aux problèmes de lotissements », dit Joseph Zongo lors de la lecture du mémorandum. Rappelons au passage que cette déclaration fait suite au message de Yacouba Isaac Zida qui avait, la veille, annoncé que le gouvernement s’opposerait désormais « avec fermeté et responsabilité à toute tentative de déstabilisation d’où qu’elle vienne ».
Qu’à cela ne tienne, Serges Rodrigue Zaongho, porte-parole des jeunes, veut que les autorités sachent que les jeunes les attendent « au pied du mur face aux problèmes réels ». Pour sa part, le président de la délégation après réception du mémorandum, a déploré le caractère illégal de la marche car les protestataires ne lui ont adressé qu’une lettre d’information 48 heures plutôt, au lieu de 72 heures. Tout en reconnaissant donc leur tort, M. Zaongho et ses camarades ont d’abord présenté leurs excuses pour les maladresses qu’ils ont pu commettre avant et pendant la manifestation, avant d’ajouter ceci « Seul celui qui n’agit pas ne se trompe pas ».
Ce que l’on reproche à Anatole Douamba
Documents et témoignages à l’appui comme celui du fils du chef de terre de Pabré, les manifestants ont dénoncé sans ambages les tords qu’ils ont subis de la part de l’ex-Maire. Selon Rodrigue Zaongho, Anatole Douamba pouvait donner par exemple 50 parcelles à un ami, procéder à des lotissements, sans rendre compte auparavant de ceux passés. Outre cela, ils ont déploré le manque de communication concernant la transformation de la maison des jeunes en un magasin de vivres de la SONAGESS. Et pour les organisateurs de la marche « la jeunesse de Pabré a toujours été organisée dans le bureau du maire ».
Les problèmes à Pabré sont légions, et les jeunes ont dénoncé à maintes reprises l’ex-Maire au ministère de l’administration territoriale, de la décentralisation (MATD) et auprès de l’Autorité supérieur du contrôle de l’Etat (ASCE). Mais à les entendre, il n’y eut aucune réaction de la part des autorités. Décidés à ne pas demeurer passifs face au partage de leur terre, les jeunes gardent néanmoins l’espoir que leurs préoccupations seront prises en compte
Herman Frédéric BASSOLE et Aïssatou DIALLO (Stagiaire)
Lefaso.net
