Actualités :: Insurrection populaire : Nicole Angéline Zan promet la justice aux familles (...)

L’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 a endeuillé plusieurs familles. Trente-quatre (34) dont vingt-cinq (25), à Ouagadougou, ont pu être recensées par les autorités de la Transition à travers le ministère de l’Action sociale et de la solidarité nationale. Jeudi 2 avril 2015, Nicole Angéline Zan/Yélémou, la première responsable dudit ministère est allée présenter les condoléances du gouvernement aux parents des victimes de l’insurrection. Une enveloppe de 200 000FCFA a été remise dans chaque famille avec la promesse d’une prise en charge – notamment des orphelins et des veuves - et l’ouverture des dossiers afin que justice soit faite.

Sept familles parmi les vingt-cinq ont reçu la visite de la première responsable du département en charge de l’Action sociale et de la solidarité nationale ce jeudi 2 avril. Elle et ses proches collaborateurs sont allés témoigner la compassion du gouvernement de la Transition aux parents des victimes de l’insurrection populaire pour qui, ils n’ont pas tari de mots apaisant les cœurs. En effet, c’est la famille d’Aouedri Ouédidoua, 45 ans qui a reçu en premier la délégation du ministère de l’Action sociale. Représentée par Pouahoulabou P. K. Victor, par ailleurs président de l’association des parents des victimes de l’insurrection populaire, il a apprécié la démarche des autorités. Le martyr, à l’entendre, était marié. Il avait 2 enfants et attendait un troisième qui est né juste après son décès. On l’a baptisée Jessica. En présence de la mère du défunt, P. K Victor a remercié la ministre pour cette initiative qui adoucit les cœurs. Mais dit-il « nous attendons toujours à ce que justice soit rendue ». En tant que responsable de l’association des parents des victimes des évènements des 30 et 31 octobre, il a confié que les familles vivent dans la misère. « Elles rencontrent d’énormes difficultés. Elles n’ont pas à manger et lorsqu’une maladie survient, les prises en charge ne sont pas une mince affaire », dit-il. Le message semble bien clair et la ministre dit l’avoir compris. En attendant, elle a, au nom du gouvernement, présenté les condoléances à la famille. « Au nom du gouvernement, acceptez nos condoléances », a-t-elle adressé aux parents, avant d’inviter la veuve à être très forte pour ses enfants et que le Seigneur lui donne les ressources nécessaires pour s’occuper d’eux. Elle l’a également invitée à venir toujours à l’Action sociale au besoin. L’Etat saura faire ce qu’il peut.

La veuve de Gaston Karambiri, toujours sous le choc

La veuve de Gaston Karambiri (39 ans) est actuellement à Bobo-Dioulasso dans la famille de son défunt époux. Seule sa mère était à la maison au passage de la ministre. Le petit frère (Marc Karambiri) du défunt la rejoindra plus tard pour accueillir les visiteurs du jour dans un grand salon où les photos du couple et de leur garçon ne passent pas inaperçues, accrochées un peu partout sur les murs. L’épreuve est dure, souligne le petit frère. « Nous ne pouvons pas combler le vide que Gaston a laissé derrière lui », dit-il, la voix basse. Fier de ce grand-frère fonctionnaire international qui servait en République démocratique du Congo (RDC), Marc confie qu’il était venu pour les congés. Il est malheureusement décédé le 31 octobre alors qu’il se préparait pour regagner son poste. Appréciant la démarche du gouvernement pour connaitre et encourager la famille, Marc espère, lui aussi, que justice sera rendue à toutes ces personnes qui sont tombées pendant l’insurrection. Dans la famille d’Abdoul Moubarak Belem (19 ans), la délégation a été reçue par les parents de la victime, dont le papa et la maman. « Notre fils est mort devant la RTB le 2 novembre par balle », rappelle le père qui estime c’est une volonté de Dieu. Il a remercié tout de même la démarche des autorités qui réconforte à plus d’un titre.

Issa Sama est mort calciné

Agé de 15 ans, Issa Sama était garagiste. Ses parents confient l’avoir cherché en vain le 30 octobre. « Nous avons fait le tour des commissariats, des gendarmeries…et c’est quelqu’un qui nous a dit d’aller voir à l’hôpital. Lorsque nous y sommes allés, nous avons malheureusement découvert le corps calciné de notre fils », raconte son oncle. Issa Sama est mort dans le quartier Rimkiéta lors de l’incendie du domicile d’un élu. A entendre son oncle, la mort fait partie de nos vies ; mais il y a de ces façons de mourir qui font très mal. Il a, tout de même, remercié le gouvernement pour cette reconnaissance et ce soutien moral qui est fort encourageant. « Au-delà de la douleur, il faut savoir se pardonner », soutient Nicole Angéline Zan/Yélémou.
Tibo Amidou Kabré, 47 ans, était mécanicien. Il laisse dernière lui trois enfants âgés entre 2 et 6 ans. La veuve, Zara Congo/Kabré, a remercié la délégation pour cette visite, fort soulageant. Ménagère, elle dit s’inquiéter pour la prise en charge de ses enfants, encore très mineurs. Dans le quartier Wentenga où se trouve la famille du défunt Inoussa Béré -22 ans-, la ministre a adressé le même message de solidarité. Tout comme dans celle de Wendpanga Tondé, sis dans le quartier Karpala. L’oncle d’Inoussa du nom d’Antoine Zougmoré apprécie, certes, l’initiative du gouvernement mais il attend à ce que justice soit rendue. « La priorité de la Transition est d’organiser les élections. Depuis le report de la journée d’hommage, rien évolue encore », fait-il remarquer. Au ministre de lui rassurer qu’il s’agit véritablement d’une préoccupation pour le gouvernement.

De la nécessité d’accompagner ces veuves et ces orphelins

Nicole Angéline Zan/Yélémou, ministre de l’Action sociale et de la solidarité nationale n’a pu dissimiler ses sentiments de tristesse en voyant ces veuves et ces orphelins. « C’est l’une des tournées où j’ai rencontré beaucoup d’enfants. J’ai tenu Jessica dans mes bras. J’ai vu Kévin. Il y a encore les trois enfants d’Amidou. Les veuves ne travaillent pas. J’avoue que je suis très touchée », a laissé entendre la ministre. Et pour elle, il faut absolument faire quelque chose pour ces femmes afin que les enfants ne deviennent pas des cas sociaux. Dans ce sens, elle dit lancer un appel à l’ensemble de tous les Burkinabè, aux autorités de la Transition, de l’après Transition, pour un accompagnement des parents des victimes de l’insurrection. « Il faudra que ces familles sentent qu’on les porte dans les cœurs et que leur parent ont donné leur vie pour une cause nationale », soutient-elle. L’un des objectifs de cette visite s’inscrit dans cette dynamique de connaitre les familles et de recenser leurs besoins, avant d’engager le processus de prise en charge holistique et pérenne. « Nous allons établir les dossiers après ces visites en ayant une situation des enfants en âge de scolarisation. Dans cette démarche, nous voulons que chaque département ministériel, les personnes de bonne volonté puissent venir en aide à ces parents. L’idéal est de trouver un travail pour les veuves, par exemple », explique la ministre Zan.

En attendant, chaque famille – une quinzaine - aura reçu symboliquement une enveloppe de 200 000 FCFA. A Bobo-Dioulasso et à Tangagaré, en sus de l’enveloppe une prise en charge –don de vivre - est déjà effective. En gros, le soutien aux parents des victimes de l’insurrection s’élève approximativement à près de 38 millions de FCFA. Par ailleurs, pour les décès qui ont eu lieu à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou, le ministère se propose d’identifier ces personnes afin que l’Etat puisse prendre en charge, au moins les orphelins.
- Chiffres indicatifs
34 familles recensées dont 23 à Ouagadougou, 2 à Bobo-Dioulasso, 3 à Tangagari, et 5 à Léo, etc.

Bassératou KINDO
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