Actualités :: Conflit social à la BRAKINA/SODIBO : La direction générale fait des mises au (...)

La boisson ne coule plus à la BRAKINA-SODIBO (Brasserie du Burkina Faso / Société de Distribution de Boissons). Depuis le mardi 24 mars dernier, des employés ont bloqué la production à Ouaga et à Bobo. Tous les bureaux et usines sont occupés. Ils exigent une augmentation salariale de 100% ainsi que la satisfaction d’autres points de leur plateforme qui avait déjà fait l’objet d’une grève en début d’année. Le directeur général a rencontré la presse dans la soirée du 27 mars pour faire le point de la situation qui prévaut dans son entreprise. Il appelle à la responsabilité des grévistes, à la levée de la grève illimitée qui n’a fait l’objet d’aucun préavis, avant l’éventualité d’un quelconque dialogue.

En rappelle, dans la plateforme revendicative des agents qui a fait l’objet de mouvement en début d’année, il y avait 4 points. La revalorisation des salaires à hauteur de 100%, le règlement des conflits sociaux de 1994 et de 2004, la reprise du chantier des accords d’établissement et les conditions générales de travail au sein de la BRAKINA-SODIBO.
Selon le directeur général de la société, cette plateforme a fait l’objet d’une rencontre à la direction générale du travail. Une partie des points litigieux aurait fait l’objet de conciliation totale, l’autre partie a été consignée dans un procès-verbal (PV) de non-conciliation, et remis à un conseil d’arbitrage pour l’évolution. « Nos partenaires n’ont pas attendu la mise en place du conseil d’arbitrage actuellement en cour d’élaboration au niveau de la direction générale du travail ».
« Nous avons eu une conciliation sur la reprise des travaux relatifs aux accords d’établissement. Nous avons même tenu une rencontre le 11 février avec les partenaires sociaux sur ce point pour voir les modalités de fonctionnement des commissions. Nous avons déjà fini et sommes prêts à remettre la première mouture de nos propositions à la direction générale du travail et aux syndicats pour avis et négociation. Le 2e point sur lequel nous sommes tombés d’accord et qui a fait l’objet d’un PV de conciliation, c’est le point relatif aux dossiers sociaux de 2004 ».
En mars 2014, la direction générale avait signé avec les représentants du personnel, des accords pour le relèvement salarial pour 2015, à hauteur de 6,5%. Entre temps, face à la crise de début 2015, et pour « montrer sa bonne volonté », la direction a octroyé un échelon complémentaire à l’ensemble du personnel, ce qui correspond à 6% d’augmentation. En 2015, toujours de l’avis de Marc Pozmentier, il y a eu au total 12,5% d’augmentation de salaire, mais les travailleurs auraient argué qu’ils ne discuteraient pas en dessus de 80% d’augmentation.

Une grève qui coûte très chère

Ainsi donc, le mardi 24 mars dernier, les agents ont reconduit la grève qui, selon le directeur général Marc Pozmentier, n’a fait l’objet d’aucun préavis. Tous les bureaux sont interdis d’accès, les outils de production sont également inaccessibles à Bobo et à Ouagadougou. Une journée sans travail à la BRAKINA-SODIBO, ce sont des millions de perdu.
Ce sont entre 500 et 600 millions de FCFA de chiffre d’affaire perdu par jour. L’Etat également a déjà perdu entre 150 et 200 millions en quatre jours de grève, correspondant aux taxes et impôts, a argumenté le premier responsable de l’entreprise. Quand la brasserie éternue, c’est toute la chaine qui tousse. Des caves, aux débits de boisson, la grève se fait déjà sentir.

Le scénario catastrophe, pas encore envisagé

La direction générale envisagerait-elle des licenciements ? « Nous ne sortirons pas du cadre légal du droit du travail burkinabè. Nos partenaires sont grands, adultes, qu’ils prennent leur responsabilité. Les procédures de grèves sont claires. Nous ne remettons pas en question le droit de grève, mais il y a aussi le droit du travail. Le scénario catastrophe existe, mais pour le moment, il n’est pas envisagé », précise Marc Pozmentier.
Il a ainsi invité les frondeurs à lever le mot d’ordre grève illimité avant que tout dialogue ne soit envisagé. « On ne peut pas discuter le couteau sous la gorge ; notre premier préalable, c’est que les agents nous permettent de travailler » a ajouté le directeur. Mais au cas où la situation perdurerait, le conseil d’administration se réunira et décidera de la conduite à tenir.

L’entreprise dit faire des efforts pour ses employés
Foi, de Marc Pozmentier, les employés de son entreprise ne sont pas les moins lotis au Burkina. Bien au contraire. A l’entendre, le plus petit salaire, c’est-à-dire l’ouvrier qui vient de débuter sa carrière à la SODIBO-BRAKINA, perçoit un salaire brut de 88 180f CFA.
A cela, viennent s’ajouter 10% pour la prime de logement, la prime de boisson 28 692f, la prime de transport 13 100f. Le salaire le plus bas à la BRAKINA-SODIBO ferait environ 140000 f CFA. Un salaire perçu sur 14 mois et l’entreprise prendrait aussi sur lui, 100% des frais médicaux pour l’agent, son conjoint et cinq de ses enfants.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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