C’est au sanctuaire Notre Dame de Yagma que les religieux, militaires, paramilitaires et civils se sont donné rendez-vous dimanche 22 mars 2015 à l’occasion du pèlerinage national des forces de défense et de sécurité (FDS). Débuté la veille, cet évènement, premier du genre dans l’histoire de notre Armée, est placé sous le parrainage de Me Barthélémy Kéré, Président de la CENI (Commission électorale nationale indépendante). Présidée par le Cardinal Philippe Ouédraogo, la célébration eucharistique a connu la présence effective du Chef d’Etat-Major général des Armées, le Général Pingrenoma Zagré.
Trois ans plus tôt, il en avait eu l’idée : rassembler les chrétiens des forces de défense et de sécurité autour d’un pèlerinage à l’instar de ce qui est fait, à l’international. Et aujourd’hui c’est une grâce pour le Cardinal Ouédraogo de voir ce rêve devenir réalité, lui qui a sans doute été averti en songe que les forces de défense et de sécurité joueraient un rôle crucial dans notre quête de justice et de paix, surtout en cette période transitoire. Venus des quatre coins du Burkina avec leur « bâtons de pèlerins » pour raffermir leur foi et se laisser guider par leur Créateur dans l’accomplissement de leurs missions, hommes et femmes de tenue ont prié pour la paix au Burkina Faso, une richesse qu’ils doivent préserver à travers le dialogue et la tolérance. D’où le thème du présent pèlerinage « Homme de tenue engagé dans la foi, soit un soldat de la réconciliation, de la justice et de la paix ».
L’autorité n’est qu’un service
Le pèlerinage, cette démarche qui préfigure la rencontre ultime avec Dieu, est désormais inscrite dans l’agenda des FDS burkinabè et espérons qu’il contribuera à l’unité, à la cohésion entre les corps que sont le groupement centrale des armées, la police nationale, la police municipale, la brigade nationale de sapeurs-pompiers, la garde de sécurité pénitentiaire, les eaux et forêts, la douane et la gendarmerie. Le présent thème est « un défi de l’heure », selon le Cardinal et c’est le même qui avait été retenu par l’assemblée spéciale pour l’Afrique du Synode célébré en 1994 par le Pape Jean Paul 2 et à travers le pèlerinage, le peuple burkinabè, civils comme militaires ont communié pour la paix, la justice et la réconciliation.
Lors du panel qu’il a co-animé samedi 21 mars avec le Colonel Major Joseph André Ouédraogo, l’Archevêque métropolitain de Bobo-Dioulasso, Monseigneur Paul Ouédraogo insistait sur la nécessité de ne pas avoir peur de la paix qui est selon le Cardinal Ouédraogo, « un don de Dieu mais aussi l’œuvre des hommes ». Et chacun de nous, guidé par sa foi, doit entamer un long périple vers son for intérieur et avoir un sursaut patriotique en cette période transitoire pour cultiver comme l’a toujours demandé l’Eglise, « le bien commun » et non celui des individus, des partisans. Dans son homélie, Son éminence Philippe Ouédraogo a insisté sur le fait que les FDS et les chefs coutumiers chrétiens – présents eux aussi à ce pèlerinage - doivent, d’abord faire preuve d’unité, de solidarité, de respect mutuel pour relever les défis tels que le terrorisme et les conflits de tous genres. Ensuite, ces hommes e femmes de tenue, à l’image du Christ, doivent avoir l’esprit de service car l’ « autorité, elle-même, n’est qu’un service à rendre humblement et avec abnégation au profit de tous ». Enfin, le Cardinal a invité l’ensemble des pèlerins à se laisser évangéliser et pour ce faire, il a souhaité que chaque famille, chaque militaire et chaque chef coutumier soit détenteur d’une Bible. L’Archevêque métropolitain de Bobo-Dioulasso, qui est aussi président de la commission de la réconciliation nationale et des réformes, a dans la même lancé, souhaité que les FDS fassent de leur famille, de leur corps, de l’armée et du Burkina tout entier, une école de paix, car c’est à ce seul prix que « nous gagnerons la bataille de la paix ».
Ce pèlerinage, un signe fort
Pour le Général Brice Bayala, Président du comité national d’organisation de ce premier pèlerinage, il faut que « les hommes de tenue aient le comportement qui sied pour permettre aux autorités de la transition de bien conduire le processus dans la réconciliation, la justice et la paix ». Il a au cours de la célébration eucharistique remis un présent au Cardinal Ouédraogo et un autre au parrain Me Barthélémy Kéré. Ce dernier, a déclaré à l’endroit de ses filleuls qu’ils avaient un rôle particulier à jouer dans la sécurisation du processus électoral à la condition et qu’ils le décident selon leur propre volonté et sur la base de leur foi. Tout en les félicitant pour l’organisation de cet événement, il a réaffirmé sa disponibilité à s’engager auprès des forces de défense et de sécurité dans « la recherche d’unité et de cohésion ». Quant au Chef-d’Eta-major général des Armées, il a l’assurance qu’avec la grâce de Dieu ce pèlerinage vécu dans la communion est « un signe fort qui doit présager le bon déroulement des élections ». Présente à ce pèlerinage, la Directrice régionale des Eaux et forêts du Centre-Sud, Mme Isabelle Dao estime que l’homme de tenue doit redoubler d’efforts dans le pardon et la franchise au travail afin d’ « avancer et non reculer ».
La remise des offrandes des hommes de tenus, suivi du ballet brillamment exécuté par les filles prytanes sont autant d’épisodes qui ont marqué cette célébration eucharistique. Et après une demi-heure d’adoration, le Cardinal Ouédraogo, le Général Zagré, Me Kéré et le DG de la police, Lazare Tarpaga ont procédé à une plantation d’arbres sur le côté Est de la Basilique.
Herman Frédéric BASSOLE
Photos : Bonaventure PARE
Lefaso.net
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