Actualités :: Détention d’Oscibi en RDC : « Ce n’était pas aussi pire que ça »

L’arrestation, l’incarcération et la libération des membres des mouvements – Balai citoyen, Y’en a marre, Filimbi – a fait l’objet d’une conférence de presse vendredi 20 mars 2015 à Ouagadougou animée par Smockey et Oscibi. Ce dernier est revenu sur les conditions de sa détention en République démocratique du Congo (RDC). Et Smockey de condamner fermement cette arrestation arbitraire dont ont été victimes le Cibal et les autres leaders pro-démocratie. Appel a été lancé pour la libération sans conditions de deux autres leaders (des Congolais), toujours en détention.

Cette conférence de presse du mouvement balai citoyen sur l’enlèvement de Sibiri Ouédraogo alias Oscibi Johann et d’autres leaders de Y’en a marre et de la plateforme citoyenne Filimbi en RDC a débuté par un chant de l’hymne de la victoire - hymne national du Burkina Faso -. S’en est suivie la lecture de la déclaration luminaire par l’artiste chanteur Smokey. On apprend avec lui que c’est le dimanche 15 mars que trois leaders du mouvement sénégalais Y’en a marre, burkinabè Balai citoyen et plusieurs militants du mouvement Filimbi, des journalistes et des diplomates ont été arrêtés à Kinshasa alors qu’ils participaient à une conférence de presse. Si certains ont été très vite relâchés, d’autres notamment Oscibi sont restés pendant des heures incarcérés dans des cellules. En effet, c’est sur invitation de jeunes Congolais que les deux mouvements – Burkinabè et Sénégalais – se sont rendus à Kinshasa pour participer à un atelier de sensibilisation et de promotion de l’engagement civique et citoyen. Il devait durer deux jours (les 14 et 15 mars).

Oscibi a donc quitté Ouagadougou dans la nuit du 12 mars et devait en principe rentrer au pays le 17 mars. Le cours de l’histoire aura évolué autrement. « Les autorités congolaises ont commandité et exécuté l’enlèvement de ces leaders qu’ils étaient pratiquement à la fin de leur programme qui devrait être clos par un concert », indique Serge Bambara alias Smockey. Arrêtés et conduits à l’Agence nationale de renseignement du Congo, ils ont été détenus jusqu’au 18 mars. Traités de « terroristes » et considérés comme des « instructeurs militaires » qui seraient venus apporter leur expertise à la jeunesse congolaise, les raisons ont quelques fois été sans fondement. C’est pourquoi, précise Smockey, le balai citoyen qui est un mouvement citoyen prônant la non-violence a accueilli ces allégations avec étonnement et indignation. A l’entendre, de telles accusations venant d’un pays qui a une tradition de conflits armés qui durent depuis des décennies visent à saper le moral des militaires engagés pour la promotion de la démocratie, de la bonne gouvernance et de la citoyenneté aussi bien au niveau du Burkina qu’à travers l’Afrique. Ainsi donc, rappelle Smockey au gouvernement congolais, les Burkinabè ont bravé les barricades du régime Compaoré les mains nues pendant les journées historiques des 30 et 31 octobre 2014. Faut-il tout simplement comprendre que la présence des mouvements aux côtés des jeunes congolais s’inscrivait dans une dynamique de solidarité et de partenariat entre les peuples et particulièrement entre la jeunesse africaine.

« J’ai fait toute une journée sans manger »

Oscibi Johann reconnait n’avoir pas été maltraité, molesté par la police congolaise. En effet, à la suite de leur arrestation dans le quartier dénommé chinois (fief de l’opposition), les « prévenus » sont restés pendant des heures avant d’être entendus. « Ils nous ont d’abord fait des photos de face et de profil. Nous avons plus tard rencontré le chef de la police avant d’être installés dans des cellules séparées. Je suis resté toute une journée sans manger », raconte Oscibi. Le lendemain, il recevra la visite du consul du Sénégal en RDC qui le rassure et le réconforte. « Il m’a informé que les autorités sénégalaises et burkinabè se sont saisies de l’affaire et que nous serons bientôt libérés », dit-il. Quant aux conditions de détention, elles n’étaient pas aussi pires. Oscibi raconte qu’ils étaient 17 détenus dans une cellule assez propre. Il y avait aussi de l’eau potable. Il n’y a que les tortures morales qui l’ont particulièrement marqué. A la date de ce vendredi 20 mars, informe Smockey, « il n’y avait que deux personnes qui étaient encore incarcérées ». La lutte, selon l’artiste chanteur Smockey continuera pour leur libération. Cette situation ne va en aucun entacher à la lutte, qui au besoin pourrait être synchronisée entre les pays de l’Afrique. C’est pourquoi, disent-ils, s’il y a lieu de « panafricaniser » cet activisme citoyen, le balai citoyen avec d’autres mouvements le feront. Ont-ils néanmoins salué toutes les personnes, notamment l’implication des gouvernements Burkinabè et Sénégalais qui ont soutenu la libération des leaders des mouvements.

Bassératou KINDO
Lefaso.net

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