Actualités :: Humeur : Le 8 mars chez Pathé

Hier 8 mars 2015, j’ai fait le marché à la place de madame. Avec les 2000 francs habituels, j’ai pu acheter du poulet, de l’huile, de la tomate, bref tout ce qui rentre dans la composition normale d’un repas de midi. Et j’ai ramené de la monnaie. C’est là que je me suis rendu compte que quelqu’un flouait son camarade depuis longtemps, chez moi.

Mais quand je suis revenu à la maison, tenez-vous bien, madame a protesté vivement en disant que 2 têtes et 4 pattes de poulet, ça ne s’appelle pas poulet. L’huile que j’ai achetée n’était pas également à son gout car de mauvaise qualité, selon elle. Mais je ne l’ai pas écoutée. Poulet c’est poulet. L’important, c’est la saveur lui ai-je dit.

Et puis à Kaya ici, le tas de viande de chèvre se vend à 500f. Pas possible de négocier pour en avoir pour 300f. Et 2 tas, ça fait bien 1000f. Pas si fou ! Mille francs, rien que pour de la viande de chèvre ? Quand même ! Je préfère le poulet !

Avec donc les tomates et les autres gnamagnama, j’ai pu faire une économie de 1000f sur l’argent de la popote.

Vaincue par mes arguments en béton et déçue de moi, (Ah ! l’ingrate !), madame s’était réfugiée au salon et m’observait faire mes aller et retour dans la cuisine avec une moue qui en disait long sur son état d’esprit. Je me répétais intérieurement : « Toi-là même quoi ! Pour ton 8 mars, tu comptes mettre à mal l’état financier de ma poche ? Jamais ! »

Le repas cuit, elle refusa de le manger pour, selon elle, ne pas se faire empoisonner. OK ! Je reconnais que ma cuisine ne respectait pas tous les standards en la matière et que manquaient beaucoup d’éléments que madame avait l’habitude d’ajouter et qui en relevait le gout. Mais de là à parler d’empoisonnement ! Je restai sur mes positions. Nous sommes en période de carême chrétien et la mode est au « manger maigre ». Toi, fille de catéchiste, tu ne connais pas ça ? Prrrrr ! Où va le monde ?

Si je devais suivre les lubies de cette dernière, jamais les 2000f n’auraient suffi. Elles, les femmes, savent marchander pour avoir les meilleurs prix. Nous les garçons, on est pressés. Alors, pour ne pas me faire gruger par les femmes du marché, je prends mes précautions.

Désormais, je donnerai 1000f par jour pour la popote. C’est la transition et la mode est à la réduction des trains de vie. Il me faut donc adopter un budget d’austérité pour faire face aux défis présents et à venir. Une réduction de moitié de mes dépenses me permettra de faire face à la montée du cours du baril de pétrole. Je suis sûr que vous mes lecteurs, vous voyez le lien !

Le frigo sera mis en mode veille prolongée. Nous boirons l’eau du robinet directement tirée de la pompe de l’ONEA. J’ai déjà réduit le nombre d’ampoules dans la maison : la cuisine et la salle de bain n’en disposent plus. Les chambres des enfants ? Ils étudieront au salon. Une chambre, c’est fait pour dormir, pas pour se cacher et envoyer des SMS à ses copains en prétextant les études.

Je tiens à dire à mes lecteurs que toutes ces actions entreprises sont faites dans le sens du bien de tous, moi compris. Il faut que le slogan « Plus rien se sera comme avant », commence à voir son application concrète. Finies les théories !

Pour agrémenter ce jour spécial, j’ai voulu sortir de l’ordinaire en faisant servir à tous des canettes d’Eau Bouffe sucrée que j’ai, par chance, pu acheter dans une ruelle obscure de mon quartier. Je me demande toujours pourquoi le jeune vendeur se cachait pour écouler une marchandise de cette qualité-là. Oui ! De qualité parce que sur l’emballage la date de péremption était…2020. Impossible de trouver mieux ailleurs !

Et puis, reconnaissez avec moi que le lot de 12 canettes à 750 f, c’est une bonne affaire. Là encore, madame a dit niet. Elle a préféré dépensé de sa poche pour concocter du jus de bissap pour elle et les enfants. Si je vous dis que je ne la comprends pas, vous pourriez me traiter de maso. Voyez vous-mêmes ! On t’offre quelque chose gratuitement et tu te permets de te ruiner pour consommer du local sans saveur. Ah les femmes !

Pour leur montrer qu’ils ont eu tort de ne pas profiter de ma largesse, j’ai bu tout seul le contenu de 5 canettes.
Présentement, j’ai mal au ventre Ça doit être la pincée de piment que j’ai ajoutée à mon plat. L’homme est bizarre ! Quelque chose que tu fais tous les jours et aujourd’hui, cette même petite pincée-là te fait aller au petit coin si régulièrement !

Il me reste 2 caisses et demie de canettes. J’invite tous ceux que ça pourrait intéresser à venir les déguster ce soir, chez moi.
Vous m’en direz des nouvelles !

Pathé BARRY

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