Actualités :: Crise au 2iE : La grève continue, les négociations en bonne voie

24 heures après la conférence de presse organisée par la direction générale de la fondation 2iE, les étudiants répliquent. Ils ont rencontré les hommes de médias pour donner leur part de vérité ce 06 mars 2015. Les échanges avec les journalistes étaient axés sur quatre points : les raisons de la grève, des démentis sur les « allégations fausses » qui circulent dans la ville, des informations sur l’évolution de la médiation en cours, et un message pour préserver l’image de marque de 2iE. Ils ont également tenu à présenter leurs excuses au personnel ‘’séquestré’’ le premier jour de la grève.

Cette conférence était animée par le président des étudiants, le secrétaire général et la chef de la communauté burkinabè. Plusieurs centaines d’étudiants ont assisté à cette rencontre entre leurs responsables et les hommes de médias. Puisque c’est la cours de 2iE-Ouaga qui a servi de cadre pour la conférence de presse, aux allures d’un meeting. Il s’agissait pour l’association des étudiants de démontrer que la grève n’est pas l’affaire de quelques « voyous » qui prennent en otage le bon fonctionnement des activités académiques de l’institut.
« Les étudiants ne sont pas allés en grève par passion. Ils sont allés en grève parce qu’ils ont des revendications pertinentes sur lesquelles ils demandent à être écoutés. Plusieurs fois, lors des réunions formelles ou informelles avec la direction ou certains membres de la direction, nous avons attiré l’attention de nos responsables sur les revendications des étudiants mais nous n’avons pas été entendus. A plusieurs reprises, on a soulevé des problèmes, on nous fait des promesses qui ne sont jamais tenues », souligne, d’entrée, le président des étudiants, Hiknoné Djonfabé.

« La direction fuit le discussion »

Les chefs des différentes communautés étaient présents à cette conférence pour marquer, disent-ils, leur soutien à la plateforme revendicative. Pour eux, c’est le refus de la direction générale de dialoguer qui a conduit à la situation actuelle. « Il y a de sérieux disfonctionnements au niveau du traitement des questions académiques. Il faudrait que la direction reconnaisse les faits, qu’on s’asseye pour discuter la dessus. Mais, si la direction fuit la discussion, c’est dire qu’il y a une vérité qu’elle refuse de reconnaître », soutiennent les manifestants. Même après avoir été reçu par la direction générale, les étudiants soutiennent, contrairement à ce qu’a affirmé le comité de direction, « qu’aucune réponse favorable n’a été donnée, ne serait-ce que sur un seul point ».

S’exprimant sur l’actualisation des relevés de notes, July Yé, représentante de la communauté burkinabè, par ailleurs responsable à la communication de l’association s’insurge contre le traitement réservé à la question. Et cela cause beaucoup de torts à ses camarades. « On se lève à 2h du matin, on va s’aligner et il n’y a que deux personnes sur 100 qui arrivent à actualiser leurs notes pendant toute une journée. Et vous fixez une date limite des inscriptions dans ces conditions. Comment voulez-vous que les gens puissent s’inscrire s’ils n’ont pas actualisé leurs notes. Pendant ce temps, ils ne peuvent pas suivre les cours… », s’indigne-t-elle, l’air dépitée.
Les organisateurs sont également revenus sur les coûts « exorbitants » des frais de reprise des unités d’enseignements. Mais aussi le problème de l’Anglais qui bloque beaucoup d’étudiants.

« Nous ne sommes pas des voyous »

Les leaders de la grève ont tenu à apporter un démenti formel sur les « allégations » portées à l’endroit des étudiants. « Nous ne sommes pas des étudiants voyous, nous sommes des étudiants responsables. Aujourd’hui, personne ne peut montrer ou dire que les étudiants ont vandalisé quelque infrastructure que ce soit. Mais, pour jeter un discrédit sur le mouvement de grève, la direction essaie d’avancer des allégations fausses pour discréditer les leaders du mouvement », soutiennent les conférenciers.

Les meneurs de la grève sont des étudiants en situation d’échec, avait laissé entendre le directeur général. « Moi qui vous parle, je n’ai aucun problème. Il y a des représentants de plus de 13 pays qui sont là. Pensez-vous que les représentants de 13 pays dont leurs différents pays envoient de l’argent pour leur inscription vont oser soutenir une grève pour des choses qui ne sont pas justifiées. Il y a plus de 1000 étudiants qui sont présents ce matin. C’est une insulte de dire que ces 1000 étudiants qui suivent le mouvement de grève sont des voyous. A 2iE, nous sommes connus pour être responsables », martèle Hamani Tahirou, le secrétaire général de l’association des étudiants.

Tout en reconnaissant que les étudiants ne sont pas parfaits, ils rassurent quant à la pertinence, la justesse et la légitimité de leur plateforme revendicative. « A aucun moment, nous n’avons demandé de la charité à qui que ce soit au niveau de la direction. Toutes nos revendications sont légitimes et assez pertinentes pour qu’on s’y penche sérieusement », précise Hiknoné Djonfabé. Son secrétaire général, Hamani Tahirou embouche la même trompette. « 2iE n’est pas une école de charité. C’est l’une des écoles si non l’école la plus chère de Ouagadougou. Je ne peux pas comprendre que des problèmes d’actualisation de notes se posent dans cette école. Ces revendications datent de plus d’une année », martèle-t-il.

La médiation sur la bonne voie

Concernant la médiation, les choses avancent positivement, selon les représentants des étudiants. Depuis mardi, le ministère en charge de l’hydraulique s’est saisi de la question. C’est le secrétaire général et le directeur du cabinet qui conduisent la médiation. Ils sont épaulés par le délégué du personnel de 2iE. Ils ont eu une rencontre avec les étudiants le 05 mars encore. Les parents d’élèves viennent d’entrée dans la danse. Ils ont échangé avec les étudiants dans la matinée du vendredi 06 mars. Au moment de la conférence de presse (10h-11h), ils étaient, à en croire les grévistes, avec la direction générale. « Il y a une médiation qui est en cours et qui est en bonne voie. Nous pensons qu’elle pourra concilier les positions et aboutir à mettre fin au mouvement de grève », soutiennent les grévistes.

Par ailleurs, les leaders de la grève ont, au nom de l’ensemble des étudiants, tenu à présenter leurs excuses au personnel qui, disent-ils, était une victime collatérale de la grève. « Nous nous excusons auprès du personnel pour ce que certains ont appelé « séquestration », ont-ils déclaré.

Moussa Diallo
Lefaso.net

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