Actualités :: Les populations de Rimkiéta demandent le bitumage de leur voie (...)

Quelques dizaines de jeunes, mais aussi des personnes d’un âge avancé, ont barricadé la voie principale de Rimkieta-Nonsin le 2 mars 2015. Ce mouvement d’humeur « spontané » avait pour objet de demander le bitumage de cette voie et la réfection du pont. Ce, en vue de réduire les nombreux accidents qui s’y produisent au quotidien et rendre le quartier Rimkiéta plus accessibles pour ses habitants. Après trois heures de ‘’siège’’ et une discussion avec la police nationale, les manifestants se sont dispersés dans le calme.

Dès 6h, à l’aide de briques, de cailloux et autres morceaux de bois, de nombreux jeunes ont barricadé la voie principale de Rimkiéta menant au centre-ville via Nonsin. Sur les nombreuses pancartes brandies par les manifestants, on pouvait lire, entre autres : « La population de Rimkiéta veut un pont et une bonne route principale », « Rimkiéta = poussière », « Quartier enclavé = Rimkièta »...
« Nous sommes sortis pour demander à ce qu’on arrange cette voie. Pendant la saison pluvieuse, nous n’arrivons pas à accéder à notre quartier, sans avoir fait de longs détours parce que le pont est mal fait. Actuellement, la route est trop poussiéreuse et à tout moment, il y a des accidents. Même le dimanche passé, dans la soirée autour de 19h, on a percuté quelqu’un avec toute sa famille. L’enfant de deux ans est décédé sur place et les autres membres de la famille sont toujours à l’hôpital. C’est une cause commune, et nous devons nous lever à temps et demander à ce qu’on arrange cette voie », explique Francis Tapsoba.

Objectif : se faire entendre par les autorités

Jusqu’à 9h15, ils ont bloqué le passage au niveau du principal pont, obligeant ceux qui voulaient rallier le centre-ville à de longs détours. L’objectif étant de se faire entendre. Pendant que certains pestaient contre ces barricades, d’autres disent comprendre ce mouvement, somme toute pacifique. La voie était systématiquement « ouverte » pour les cas d’urgence. Ce fut le cas pour ce véhicule transportant un enfant malade. Pour les autres, inutile de négocier. « C’est pour votre bien », expliquent les manifestants, sur un ton ferme.
Paul Boundaouné, conduisant ses deux enfants à l’école est bloqué. Il comprend tout de suite le bien-fondé de la manifestation. Il prend même fait et cause pour les manifestants. « Pour la construction de l’échangeur du Nord, la déviation était prévue ici. On se disait qu’avec la déviation, ça allait être un soulagement pour la population de ce quartier. Ça allait désenclaver le quartier de Rimkiéta. Je suis content que la population sorte pour montrer son mécontentement ce matin », soutient-il. Puis, il éteint sa moto et appelle des journalistes pour leur demander s’ils peuvent venir constater.

Pendant ce temps, un cargo de la compagnie républicaine de sécurité (CRS) arrive sur les lieux. Le chef d’équipe descend pour s’entretenir avec les manifestants. Ensuite, il demande à discuter avec les responsables du mouvement. Si tôt dit, si tôt fait. Après un échange de quelques minutes, on semble s’être compris.

« Une police républicaine »

« La police est venue, elle a voulu comprendre ce qui se passe, nous lui avons expliqué. Nous estimons que la police est républicaine, elle n’est pas venue pour gazer les gens, elle est venue pour comprendre. Mieux, elle est là aussi pour nous aider à trouver des solutions, nous donner des conseils pour que la lutte se mène d’une autre manière. Vraiment, nous saluons cette attitude de la police. Ç’aurait été une autre époque, elle aurait commencé par gazer les gens », se réjouit Seydou Bélem, un des leaders du mouvement.

Lorsqu’il repart vers ses camarades pour faire le point, tous applaudissent. Le message est compris et ils mettent fin au mouvement pour cette première journée. Ils décident également de constituer une délégation pour aller discuter avec les autorités municipales dès ce mardi. Une grande rencontre est prévue le dimanche prochain dans une des écoles du quartier Rimkièta pour décider de la suite à donner au mouvement.
En attendant, les multiples pancartes et le mégaphone ont été rangés.

Moussa Diallo
Lefaso.net

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