Actualités :: Biens mal acquis : le REN-LAC veut réveiller les autorités de la (...)

Le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) tire une fois de plus la sonnette d’alarme quant à la nécessité pour les autorités de la transition de procéder au recouvrement des avoirs et biens mal acquis des barons de l’ancien régime. C’était au cours d’une conférence de presse organisée ce jeudi 26 février 2015 à son siège à Ouagadougou.

A ce jour, aucune déclaration de patrimoine n’a été officiellement publiée dans le journal officiel quand bien même des autorités de la transition se sont prêtées à cet exercice auprès du conseil constitutionnel. De plus, le peuple est toujours dans l’attente du gel et du recouvrement des biens mal sous le régime Compaoré. Ces deux situations devenues plus que problématiques depuis l’insurrection populaire, ont fait l’objet de la rencontre que des responsables du REN-LAC ont voulu avec les hommes et femmes des médias. Le présidium était composé de Sagado Nacanabo, Secrétaire exécutif adjoint du REN-LAC, de Bruno Kéré, chargé de plaidoyer au REN-LAC et de Karfa Gnanou, Secrétaire général du Syndicat burkinabè des Magistrats (SBM).

De la déclaration des biens

La charte de la transition à son article 10 prévoit que le Président de la transition de même que les membres des organes de transition déposent une déclaration de leurs biens auprès du Conseil constitutionnel à l’entrée et à la fin de leurs fonctions. Même si cela est effectif du côté des membres du Gouvernement, le REN-LAC note qu’aucune publication des patrimoines n’a été faite pour l’instant dans le Journal officiel. Quant au Conseil national de transition, tous les membres, bien qu’ayant reçu leurs fiches de déclaration de biens, n’ont pas encore approché le Conseil constitutionnel selon toujours le réseau. Et pour Sagado Nacanabo, Secrétaire exécutif adjoint du REN-LAC, il est plus que nécessaire « de donner corps à l’esprit de l’insurrection populaire… afin que plus rien ne soit comme avant ».

De la question des biens mal acquis

Les récentes découvertes par la Police nationale des produits alimentaires périmés du groupe OBOUF dont le PDG devrait être sous le coup d’un mandat d’arrêt international, selon le Président Michel Kafando ; et les arriérés de redevances à l’Etat de DSK, ne sont à en croire Bruno Kéré, chargé de plaidoyer au REN-LAC, qu’une partie de l’iceberg. Cet héritage des dignitaires déchu, si l’on peut le nommer ainsi, relance la question des biens mal acquis dont une tentative de résolution avait été entreprise par le Premier Ministre Yacouba Isaac Zida.
Le réseau constate que pour l’heure toutes les préoccupations convergent vers une seule priorité qui est l’organisation des élections, alors que les actions profondes à entreprendre pour que ces élections soient différentes de celles antérieures, sont presque ignorées. Pour la question du gel et du recouvrement des biens mal acquis, Karfa Gnanou, Secrétaire général du Syndicat burkinabè des Magistrats (SBM) pense qu’au-delà de la complexité du problème, il existe un manque de volonté de la part des autorités de la transition alors que « le déficit des ressources pourrait être comblé si des actions efficaces sont entamées ».

Tout en déplorant donc l’inaction de ceux-ci à l’international, le REN-LAC rappelle cependant que notre pays peut bien bénéficier de l’assistance d’instruments tels que l’ONUDC (Office des Nations Unis contre la Drogue et le Crime) et l’Initiative STAR pour mener des enquêtes à l’extérieur sur les biens mal acquis. Mais en attendant sur le plan national, « le procureur du Faso aurait pu et peut toujours ouvrir des enquêtes concernant un certain nombre de dignitaires du pouvoir de la 4e République afin de savoir dans quelles mesures ils ont pu acquérir ces biens-là » et « s’il ne le fait pas, dès que la volonté est affichée, l’exécutif peut lui demander de le faire à travers le ministre de la justice », dixit Karfa Gnanou. Il ne reste donc plus que la voie judiciaire qui doit être actionnée par le procureur du Faso, selon le SG de la SBM.

Même si les autorités doivent fournir d’énormes efforts, le REN-LAC se réjouit de tenue des audits dans les ministères en espérant que la justice sera impartiale si des fautifs venaient à être débusqués. Le réseau a par ailleurs rappelé la poursuite de la collecte d’informations qu’il a initiée et qui permettra de consolider ses actions en rapport avec le recouvrement des avoirs. Enfin, a-t-il sollicité le soutien des journalistes à travers des investigations pour détecter les biens mal acquis dans ce contexte particulier de transition.

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net

Burkina : Enlevé depuis cinq mois, l’expert en sécurité (...)
Bastonnade d’enseignants par des masques à Konan dans la (...)
Burkina/Petits métiers : Abdou Simporé, mécanicien de (...)
Bobo-Dioulasso : La délégation spéciale annonce des (...)
Boulkiemdé : L’ASCE-LC outille des acteurs de la chaîne (...)
Gaoua : Des soutiens de la transition ne veulent pas (...)
Burkina Faso : Les associations Tindbéogo et Agir pour (...)
Burkina/ Education : Le Projet à fort impact systémique (...)
Burkina Faso : Des femmes leaders renforcent leurs (...)
Burkina : La gendarmerie nationale accompagne les (...)
Burkina : « La mission de cette transition n’est pas (...)
Mélanges d’aliments interdits : « C’est la dose qui fait le (...)
Association pour la promotion des valeurs traditionnelles
Pèlerinage diocésain des enfants à Yagma : Près de 16 000 (...)
Centre national de recherche scientifique et (...)
Burkina : L’ARPA recommande une « réorientation du devoir (...)
Burkina/Nord : L’ONG Help et ses partenaires offrent des (...)
Entrepreneuriat : Marie Thérèse Toé se lance dans la vente (...)
Centre-nord/Foire régionale des produits forestiers non (...)
Burkina : Le Conseil Constitutionnel valide la nouvelle (...)
Forces combattantes blessées en opération : L’association (...)

Pages : 0 | 21 | 42 | 63 | 84 | 105 | 126 | 147 | 168 | ... | 36708


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés