Actualités :: Université de Koudougou : Malédiction ou manque de hauteur de vue des (...)

Seize étudiants de l’Université de Koudougou lourdement frappés par des décisions académiques, dont 6 exclusions définitives de l’enseignement supérieur privé et public du Burkina Faso. C’est la décision sans appel prise par le Conseil de discipline de ladite université, le 3 octobre 2012. Il n’en fallait pas plus pour mettre en ébullition les cercles de réflexion du Faso. Les uns et les autres se demandent quelle mouche a bien pu piquer nos autorités pour commettre cette “bavure” à Koudougou, à quelques petites semaines des festivités de l’indépendance du pays.

Tous s’interrogent sur l’opportunité d’un acte jugé sévère, qui plus est à Koudougou, ville qualifiée de rebelle, cité où la moindre étincelle se mue rapidement, trop rapidement même, en incendie, voire en catastrophe. Les chauds mois de 2011 ont effectivement pris racine à Koudougou, entraînant de facto l’annulation de la célébration du cinquante-et-unième anniversaire du 11-Décembre que devait accueillir la capitale de la région du Centre-Ouest. Alors, les mêmes menaces pèsent-elles sur l’édition 2012 de la commémoration de l’indépendance nationale ? Touchons du bois car, si cela advenait, ce serait une sorte de malédiction pour cette localité. On sait que, face à cette main lourde qui a frappé fort les étudiants de Koudougou, les associations estudiantines ne resteront pas sans réaction.

Déjà, l’ANEB la frondeuse est montée au créneau, en annonçant une série de débrayages. Et apparemment, les perturbations des cours ne font que commencer. Sur le fond de la crise, la présidence de l’Université de Koudougou, qui a à cœur d’assurer un déroulement normal des cours, ne peut pas croiser les bras face à des étudiants qui font obstacle à la tenue des classes. Mais, il s’agit encore une fois de plus de l’opportunité de la sanction. A moins que ce ne soit une stratégie du maximalisme pour que, par le biais des négociations, l’administration revienne à des justes proportions tout en arrachant des concessions aux étudiants.

Car, de l’avis général, prononcer des exclusions définitives d’étudiants est un peu trop fort, au regard des incriminations faites aux fautifs. Certes, rien, absolument rien ne donne le droit aux étudiants de maltraiter des enseignants grâce auxquels ils acquièrent le savoir pour pouvoir être des hommes de demain. Mais peut-on oublier le contexte particulier sur les campus universitaires du Burkina ? En montant la barre haut sur l’impossibilité d’un quelconque recours, l’administration universitaire prend le risque de se discréditer si, par la suite, des médiateurs s’invitent dans la crise et arrachent des concessions aux deux parties.

Il est à parier que les forces vives de Koudougou, qui aspirent à des festivités dans le calme et la paix, ne resteront pas les bras croisés. Elles pourraient être tentées par des solutions négociées afin de sauver l’essentiel. Les structures syndicales s’organisent et il est de plus en plus question d’une entrée dans la danse de l’Union générale des étudiants du Burkina. Le ton guerrier tenu par le président de l’Université de Koudougou n’est pas pour arranger les choses. Il contribue à pourrir une situation qu’il ne gérera pas par la suite puisque candidat du parti majoritaire dans la province du Koulpélogo, ayant de fortes chances d’être élu, donc de laisser cette patate chaude universitaire entre d’autres mains.

En tout état de cause, l’opinion publique a pris acte de la capacité de la présidence de l’Université de Koudougou de taper du poing sur la table pour faire respecter les textes académiques. Il lui faut maintenant être capable de recoller les morceaux pour sauver l’année académique.

Adam Igor

Journal du Jeudi

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