Dans la nuit du samedi au dimanche 1er juillet 2012, de présumés délinquants ont fait les frais d’un lynchage public dans l’enceinte du Musée national, situé dans l’arrondissement de Bogodogo. Bilan de ce supplice, deux morts et deux blessés côté bandits dont l’un dans un état très critique. Selon les témoignages recueillis, les victimes constituaient un gang de malfaiteurs et ont été tuées à la suite d’une opération de vol.
Côté est du Musée national, juste en face de la station de Radio Gambidi. Passants, riverains et autres curieux se ruent vers l’enceinte de la vaste cour où un spectacle macabre a lieu. En effet, deux corps sans vie et recouverts de poussière gisent au sol. Les agents de la Police technique et scientifique sont déjà sur place et s’activent à la recherche d’indices devant leur permettre d’élucider le massacre. Impossible d’obtenir auprès d’eux la moindre information sur l’événement. Chez les nombreux spectateurs qui n’ont visiblement aucune pitié pour les morts, les spéculations vont bon train.
Selon la version la plus partagée, les deux victimes sont des membres d’un réseau de voleurs qui avaient élu domicile, depuis longtemps, dans cette partie est de la cour du Musée et qui semaient la terreur dans l’arrondissement de Bogodogo. Dès qu’ils étaient pris en flagrant délit, ils couraient et escaladaient le mur pour regagner leur loge ; tout le monde ayant peur de les y rejoindre. Il semble même que la voie qui longe cette partie de la cour était déclarée zone interdite de 19h jusqu’au lever du soleil.
Quiconque s’y aventurait s’en tirait forcément avec une agression, un viol ou un braquage. Ainsi, comme à leur habitude et sans savoir que la nuit du samedi au dimanche ferait l’exception, les brigands se sont lancés dans une opération de cambriolage. Dès que leur « hôte » a crié au voleur, ils ont regagné leur refuge. La population, qui en avait plus que marre et qui tenait à en découdre avec le gang, prit la garde au pied du mur jusqu’au petit matin. Les filous, qui croyaient leur demeure imprenable, ne savaient certainement pas qu’ils venaient de tenter le dernier coup de leur vie.
Les habitants ont pris d’assaut le site des larrons dès le lever du jour. En tout, quatre de ces malfrats ont été trouvés sur les lieux. Parmi eux, un jeune garçon ayant sa famille dans le voisinage. Celui-ci s’en est tiré avec une légère blessure à la tête. Les trois autres ont été forcés de boire de l’acide (nous y avons trouvé le bidon vide) avant d’être ligotés et roués de coups jusqu’à ce que les forces de l’ordre arrivent aux environs de 7h.
A leur arrivée, deux bandits étaient déjà morts et le troisième, dans un état très critique, a été transporté d’urgence à l’hôpital. Selon certaines conversations, c’est le domicile du chef coutumier du quartier, situé à quelques dizaines de mètres du lieu du lynchage, qui a fait l’objet de l’attaque des voleurs. A son domicile, nous n’avons pas pu rencontrer le Naaba pour recueillir sa version des faits. Et quand nous quittions les lieux, le corbillard de la mairie était en place pour retirer les deux corps.
Jaunasse Yaro (Stagiaire)
L’Observateur Paalga
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