Du 27 septembre au 23 octobre 2004, des agents d’alphabétisation ont été innitiés à la transcription et à l’andragogie de certaines de nos langues nationales. C’était à Loumbila, à Nomgana et à Kamboinsé. La cérémonie de clôture du 23 a connu la participation du Secrétaire général du MEBA, représentant le ministre délégué chargé de l’alphabétisation et de l’éducation non formelle.
Venus de tout le Burkina, ils étaient 252 agents d’alphabétisation à se familiariser avec les règles de transcription des langues nationales et les approches andragogiques appliquées à l’alphabétisation initiale et à la formation complémentaire de base. Pendant 4 semaines les stagiaires ont appris à écrire et à lire dans 9 langues nationales que sont le mooré, le jula, le fulfuldé, le gulmancema, le dagara, le lyélé, le bissa, le nuni et le lobiri. Ils ont appris également à transmettre les connaissances acquises.
Des exercices d’application ainsi que des tests d’évaluation ont permis aux formateurs de tirer des motifs de satisfaction à l’issue du stage. Des sentiments similaires ont été exprimés par les apprenants qui se sont dit " dotés d’un outil précieux de travail auprès des communautés de base, et aptes à poursuivre avec le PDDEB l’atteinte d’un taux d’alphabétisation 40% d’ici à 2010 ".
Toutefois, ils ont déploré pendant la formation l’insuffisance de la couverture sanitaire des participants, le retard dans le paiement des frais de transports, entre autres. Sur le terrain, ils ont exprimé avec les formateurs le besoin de voir leurs capacités renforcées. Avec la fourniture de documents en langues nationales, de moyens logistiques pour faciliter les déplacements dans les circonscriptions d’éducation de Base et l’organisation de sessions de formation de recyclage en vue de pérenniser les acquis.
L’éducation non formelle gagne en performance
Outre ces difficultés, le secrétaire général du MEBA M. Mahamoudou Ouédraogo reste optimiste. " La formation a permis de relever un défi majeur, celui de disposer de cadres compétents pour assurer l’encadrement de proximité des acteurs pédagogiques évoluant dans les structures d’éducation non scolaire ", a-t-il laissé entendre. Il affirme que la présente formation s’était assignée deux objectifs majeurs. Le premier était de former des " agents catalyseurs de changement " dont les actions sur le terrain devraient favoriser une mobilisation des ressources de manière à fédérer les efforts de développement participatif correlés aux axes stratégiques de lutte contre la pauvreté au Burkina Faso.
Le second objectif, a poursuivi M. Ouédraogo, était de participer à la promotion des langues nationales aux côtés du français et des autres langues étrangères. Ce qui, à son avis, va contribuer à " bâtir des sociétés de progrès, fondées sur le socle culturel africain et disposant de ressources endogènes indispensables à l’amélioration des conditions d’existence des communautés ".
Fort de cet espoir, le secrétaire général a invité les stagiaires en fin de formation à se positionner à l’avant-garde du dispositif national de contrôle de la qualité des cours d’alphabétisation. Avant de passer en revue la liste des partenaires financiers et techniques qui ont œuvré à la tenue de la session. La Banque mondiale, la coopération canadienne, les Pays-Bas, la coopération Suisse, ..
Alassane KARAMA
Sidwaya
