Actualités :: Maquis freedom : Un militaire tire sur le gérant

Robert Bassono, père de cinq enfants, est un gérant du maquis Freedom situé au quartier Dagnoen. Dans la nuit du lundi 20 au mardi 21 février 2012, il a été victime de tirs d’un militaire. Présentement en soins au service de traumatologie du Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHUYO), le blessé a bien voulu nous raconter sa mésaventure d’une nuit, hier dans la matinée. Sur les lieux des faits, des témoins oculaires comme le caissier du maquis et une des serveuses ont également donné leurs versions qui, du reste, se rejoignent.

A notre arrivée au service de traumatologie du CHUYO à 9h 05 mn le 29 fevrier 2012, nous avons trouvé M. Bassono allongé sur son lit d’hôpital, assisté de deux infirmiers et d’une de ses filles qui revenait de la pharmacie avec des produits de soins. Après les présentations, Robert Bassono nous raconte ce qui a provoqué son hospitalisation en ces lieux. En voici la substance de ses propos : « Dans la nuit du lundi 20 février aux environs de 22 h au maquis Freedom, à Zogona, un monsieur du nom de Pascal est arrivé au comptoir et s’est fait servir une petite Guinness.

Peu de temps après, celui-ci a eu une petite discussion avec une de mes serveuses du nom de Elyse. En tant que gérant, j’ai interpellé ma serveuse. Je lui ai fait savoir que le client est roi et qu’il a droit au respect. Comme j’ai constaté que la situation persistait, j’ai demandé à Elyse de rentrer chez elle parce que je la paie pour un rendement donné. C’est là qu’elle m’a fait comprendre qu’elle est consciente de son erreur mais le nommé Pascal est son ex-copain et elle, elle veut lui faire comprendre d’arrêter d’intervenir dans ses affaires et de l’embêter à son lieu de service car ce n’est pas la première fois que le monsieur agit de cette façon. C’est ainsi que je lui ai dit de quitter les lieux pour apaiser la tension. Après qu’elle eut quitté le maquis aux environs de 23 h, le client en question est resté au comptoir et a appelé deux militaires venus le rejoindre.

C’est là que Pascal a payé la bière pour une autre serveuse du nom de Rose. Ayant été témoin de tout ce qui venait de se passer, elle a refusé la bière. Les deux militaires ont qualifié ce refus de foutaise et ils ont commencé à la gifler. On était autour de 1 h du matin et un des derniers clients qui assistait à ce spectacle est venu s’interposer pour demander qu’on arrête de frapper la serveuse. C’est là qu’un des militaires a tapé sur la poitrine de celui-ci qui n’habitait pas loin du bar. Il a donc appelé les jeunes du quartier en renfort et ceux-ci sont venus en grand nombre. Effrayés, Pascal et ses deux amis ont pris leurs jambes à leur cou en laissant leurs motos au parking. Les jeunes du quartier les ont poursuivis en vain. C’est là que j’ai donné des instructions au parkeur de ranger les motos à l’intérieur pour que les propriétaires puissent les récupérer le lendemain.

Ce qui fut fait et j’ai libéré en même temps le personnel. Il ne restait que le caissier et moi (gérant) à l’intérieur du maquis. Je lui ai donc dit de tout ranger pour qu’on rentre vite parce qu’avec les militaires, il faut s’attendre à tout. Avant que je ne termine mes propos, des motos arrivent en pleine vitesse et se garent brusquement devant le maquis. A bord, les deux militaires munis de kalachs. Descendus, ils se sont adressés à moi en ces termes : « Toi, toujours là ! » En même temps, ils ont tiré sur ma jambe droite. Après ça, je n’ai plus rien su de ce qui s’est passé. C’est au CHUYO que je me suis réveillé, au service de traumatologie avec une fracture à la jambe droite. A l’heure où je vous parle, M. Pascal est toujours en garde-à-vue à la gendarmerie. Quatre douilles ont, en outre, été retrouvées sur les lieux et ramenées à la gendarmerie.

Quant aux deux militaires, la gendarmerie nous a fait savoir qu’ils ont été localisés. La question qui reste posée est de savoir pourquoi depuis plus d’une semaine, les militaires en question n’ont pas encore été appréhendés par la gendarmerie. Notre souci est que la justice soit rendue autour de cette affaire et qu’aucun traitement favorable ne soit accordé aux militaires du fait qu’ils soient des hommes de tenue. Que de pareilles situations ne se reproduisent plus jamais ! » Dans l’après-midi à 15h 30, notre équipe arrivait au maquis Freedom à la rencontre de témoins, en l’occurrence Marcel Bouda, le caissier et une serveuse du nom de R.P. Ceux-ci ont confirmé les propos de la victime. Le caissier ajoute qu’il a été constaté la perte de deux portables et le non- règlement de la facture de Pascal et de ses deux amis, qui s’élevait à 5 950 F CFA. La serveuse a, en outre, confié qu’elle a reçu deux gifles qui, présentement, lui causent un mal à l’oreille gauche.

G.K

Le Pays

Burkina/Recherche scientifique : Maud Saint Larry Maïga (...)
Jubilé d’albâtre des Frères des écoles chrétiennes : Une (...)
Gaoua : Le gouvernement burkinabè et ses partenaires (...)
Plan d’action pour la stabilisation et le développement (...)
Burkina : La Jeune chambre internationale Ouaga Étoile (...)
Burkina : Un individu tentant de s’en prendre à une (...)
Burkina/Eau et assainissement : Démarrage officiel de (...)
Burkina/Enseignement supérieur : L’université Aube (...)
Université Joseph Ki-Zerbo : L’autonomisation des (...)
An 34 de l’assassinat de Dabo Boukary : L’UGEB annonce (...)
Affaire Lionel Kaboui : Le délibéré de l’audience de ce 16 (...)
Santé mentale : « Lorsqu’une personne développe une (...)
Région des Hauts-Bassins : Un directeur d’école relevé de (...)
Burkina Faso : Hermann Coulibaly/Gnoumou s’engage pour (...)
24e Journée nationale de lutte contre la pratique de (...)
Le Directeur général des douanes dans la région douanière (...)
Campagne cotonnière 2024-2025 : Une subvention de 10 (...)
Elaboration du rapport diagnostic de la sécurité (...)
Sahel : Lancement officiel du projet "YES-ENJEU" pour (...)
Burkina/Agriculture : Renforcement des capacités d’une (...)
Burkina/Loi sur la promotion immobilière : La Commission (...)

Pages : 0 | 21 | 42 | 63 | 84 | 105 | 126 | 147 | 168 | ... | 36708


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés