Deux policiers ont été reconnus coupables de coups et blessures mortels et condamnés à cinq ans de prison ferme pour leur implication dans la mort de Arnaud Somé en juillet 2010, à Gaoua, dans la région Sud-ouest du Burkina Faso. Le verdict a été prononcé par la chambre criminelle de la cour d’appel de Bobo Dioulasso, le vendredi 17 juin 2011.
En juillet 2010, Arnaud Somé, 23 ans, trouvait la mort après son interpellation par la police pour détention de cannabis. La population pointe immédiatement du doigt la police de Gaoua, accusée d’avoir torturé le jeune homme au commissariat. Des révoltes éclatent, la population en colère met le feu à la direction régionale de la police. Les émeutes s’étendent sur plusieurs jours et il aura fallu l’intervention de l’armée et de la gendarmerie pour remettre de l’ordre dans la ville. Ces derniers, selon les dires des témoins de l’époque, tirent à balles réelles sur la foule, causant la mort de deux autres personnes dont un enfant.
Trois policiers sont arrêtés et déférés à Bobo-Dioulasso. Au terme de leur procès, deux d’entre eux viennent d’être condamnés à cinq ans de prison ferme chacun par la chambre criminelle de la Cour d’appel de Bobo-Dioulasso. Le troisième a été relaxé.
Ce procès est un « signal fort » selon les autorités burkinabè. L’on se rappelle que lors de sa prise de fonction, le nouveau Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, avait promis le jugement rapide de cette affaire, ainsi que celle de Justin Zongo, un jeune collégien mort à Koudougou en février dernier après son interpellation par la police. La mort de cet élève, dans des circonstances controversées, est à l’origine de la crise sans précédent que connaît le pays.
Elza Sandrine Sawadogo
Fasozine
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